On peut reprocher bien des choses à Vermintide : d'avoir pompé la formule Left 4 Dead avec la discrétion d'un collégien qui bouffe les frites de son voisin de cantine ou bien d'avoir osé être un bon jeu sous licence Warhammer, rompant brutalement une chaîne de jeux de merde ininterrompue depuis plusieurs années. Mais il faut au moins lui reconnaître un mérite : celui de proposer des ennemis originaux. On a tout affronté dans les jeux vidéo. Des terroristes, des zombies, des démons, des aliens, des pirates, des ninjas, et parfois tous à la fois. Mais des rats, jamais. L'animal qui a causé le plus de morts depuis l'origine de l'humanité (après le moustique, OK) n'a jamais été l'ennemi principal d'un jeu vidéo, tout juste un ennemi de bas niveau qu'on massacre à la chaîne pendant la première heure de jeu, le temps d'engranger nos premiers points d'XP. Quelle honte... C'est pourquoi, afin de rendre honneur au jeu de Fatshark et à tous les rongeurs, nous avons choisi de consacrer un Panier garni à Vermintide.
Transformé en archive gratuite
- Cet article, initialement réservé aux abonnés, est devenu gratuit avec le temps.
Vermintide
Panier garni
Parce qu'il n'y a pas que le jeu vidéo dans la vie, mais que ce serait quand même dommage de trop s'en éloigner (on se les re-pèle là-dehors, et le monde est dangereux), « Panier Garni » vous donne l'occasion de découvrir une sélection de livres, films et autres activités déconcertantes en lien avec un jeu célèbre ou inconnu.
À lire : Ratus C'est bien beau de dégommer des hommes-rats par packs de douze, mais il ne faudrait pas oublier que ce sont aussi des créatures douées de sensibilité et de sentiments. C'est ce que semblent vouloir nous dire les auteurs de Ratus, une série de livres d'apprentissage de la lecture destinés aux enfants dont le personnage central est un rat devenu tout vert « parce qu'il a mangé trop d'olives ». À l'image du mythe des Skavens, Ratus perdure au fil des générations : la collection continue depuis 1985. Au fil du temps, les auteurs ont éclusé toutes les thématiques habituelles telles que la ferme, la montagne ou encore la construction de cabanes et ont fini par s'égarer un peu, avec notamment La Grosse Bêtise de Ratus, qui raconte comment le rat s'est retrouvé au tribunal. Quoi qu'il en soit, Ratus reste une valeur sûre pour apprendre à lire, même pour ceux qui ne possèdent pas une armée de Skavens de 6 000 points pour Warhammer.
À voir : Ratatouille Pourquoi faut-il absolument voir ce merveilleux dessin animé qu'est Ratatouille avec vos enfants ? Pour la qualité des animations ? Pour cette belle histoire oscarisée où un gentil garçon aidé d'un rat devient un grand chef étoilé ? Oui, sûrement. Mais ça n'est pas pour ça que je le conseille. Non, le véritable intérêt de Ratatouille, c'est qu'il va donner à vos mômes l'envie d'avoir un rat. Alors au bout de quelques semaines, vous céderez, et vous irez en acheter un dans une animalerie pour quelques euros. Le rat est un merveilleux animal de compagnie : joueur, intelligent, affectueux, il deviendra un vrai membre de votre famille. Et puis, au bout de trois ans, il mourra abruptement, probablement d'une tumeur (c'est fréquent chez les rats) ou simplement de vieillesse, car leur espérance de vie est ridicule. Vos enfants auront alors le cœur brisé, mais ils apprendront une leçon essentielle : s'attacher aux animaux, comme aux gens, c'est se condamner à une vie de souffrance, de deuil, de misère, alors il vaut mieux rester chez soi, dans la solitude totale, et jouer aux jeux vidéo qui, eux, ne meurent jamais.
À visiter : La boutique Aurouze Si vous en avez marre de dératiser à l'épée, Aurouze a peut-être de quoi vous aider. Cette boutique parisienne, entièrement dédiée à la lutte contre les nuisibles, vend des produits dont les noms ne laissent que peu de doutes quant à leur efficacité, comme Lucifer ou Goliath. Mais la particularité des lieux tient surtout au fait que des rats morts sont suspendus en vitrine. Une exhibition d'un goût douteux, certes, mais non dénuée de valeur historique puisque ces mulots furent les premières victimes du premier propriétaire des lieux, qui inventa la tapette à souris en 1925 avant d'exposer ces cadavres empaillés pour démontrer l'efficacité de son système. Et si vous ne pouvez pas vous déplacer, allez donc faire un tour sur la page Yelp d'Aurouze, où vous pourrez lire les commentaires de touristes qui ne savent pas quoi penser de ce spectacle macabre et hésitent entre « une vraie boutique old fashion ! » et « un nom de boutique digne d'un slogan nazi de la Seconde Guerre mondiale ».
À manger : du ragoût de rat Dans la plupart des cultures, manger de la viande de rat est tabou. D'ailleurs, sur la page Wikipédia « tabou alimentaire », il y a une section « 2.8.4.13.5 – Rats et apparentés », c'est dire si c'est sérieux (et si je suis un spécialiste du sujet). Parmi les pays qui font exception à cette règle quasi universelle, on trouve le Vietnam. Même s'il n'existe pas de statistiques officielles sur sa consommation, la viande de rat, grasse et riche en protéines, y est servie sous forme de ragoût dans de nombreux restaurants, qui s'approvisionnent auprès d'agriculteurs locaux. Ces derniers sont d'ailleurs bien contents de faire d'une pierre deux coups, en gagnant un peu d'argent avec la chair de nuisibles qu'ils sont de toute façon contraints de tuer pour protéger leurs récoltes (chaque année, plus de 500 000 hectares de rizières sont détruits par des rats). Cette petite leçon d'histoire terminée, vous savez désormais quoi manger lors de votre prochain voyage à Hanoï. Et ne faites pas les dégoûtés, on mange bien du lapin et des escargots.
À lire : American Psycho Vous ne savez plus quoi lire à vos enfants avant qu'ils ne s'endorment ? Ils se sont lassés des aventures de la Princesse Pimprenouille et son ourson Jojo ? Alors proposez-leur ce grand classique de la littérature anglo-saxonne du siècle dernier. Écrit par le célèbre Bret Easton Ellis (surnommé « le Guillaume Musso américain »), American Psycho raconte l'histoire de Patrick Bateman, trader new-yorkais riche et séduisant. Il s'amuse avec ses copains millionnaires, flirte avec les demoiselles, bref, il croque la vie à pleines dents ! American Psycho, c'est une belle balade dans le New York féérique de Central Park, dans les restos chics de la Cinquième avenue, une sorte de Friends avant l'heure en quelque sorte. Quel rapport avec Vermintide et ses rongeurs agressifs, me demanderez-vous ? Pratiquement aucun, sauf dans cette scène traumatisante où le héros utilise un rat pour torturer une prostituée.