J'ai lu que l'unique développeur du Factory Town le présentait comme un mix entre Factorio et Banished. C'est un peu exagéré, car le jeu n'a pas grand-chose à voir avec Banished. Il n'a pas son charme rural, ses immenses champs de patates, ses habitants qui crèvent de faim. Le village qu'on crée dans Factory Town n'est qu'un élégant prétexte pour obliger le joueur à résoudre un grand puzzle logistique, à le forcer à réfléchir pendant dix minutes au placement optimal d'un moulin à farine avant de lui faire déployer des kilomètres de tapis roulants ou de routes pavées pour wagonnets de transport. Et ça, Factory Town le fait très bien. Si le petit tutoriel de début de partie laisse croire à quelque chose de simple – il suffit juste d'affecter des petits travailleurs à des tâches simples, du genre « va couper du bois ici et ramène-le dans ce bâtiment » –, tout se complique rapidement. Les chaînes de production partent dans tous les sens, les chemins et les tapis roulants commencent à s'emmêler sur plusieurs niveaux, il faut jongler soigneusement entre l'expansion du village, les fermes, le réseau logistique, la recherche... Et bien sûr, on finit par se dire qu'il est temps de recommencer une partie, mais que cette fois-ci, tout sera parfaitement planifié (spoiler : on n'y arrive jamais vraiment).
Transformé en archive gratuite
- Cet article, initialement réservé aux abonnés, est devenu gratuit avec le temps.
Factory Town
Comment négocier un village serré
Qui aurait pu penser, avant l'extraordinaire Factorio, qu'organiser des circuits de tapis roulants sur une planète hostile était l'une des choses les plus excitantes à faire dans un jeu vidéo ? Factory Town nous propose à peu près la même chose, dans l'univers gentil et coloré d'un petit village productiviste.
UI et non. Une version anticipée sur un jeu comme ça, c'est toujours un peu risqué. Il suffit d'un pauvre bug pour mettre en l'air des heures de soigneuse planification. Ça n'a pas été le cas sur Factory Town. J'ai eu quelques crashs, rattrapés par le système de sauvegarde automatique. C'est surtout l'interface qui sent la cabane de chantier : elle est crade et pas très pratique. L'accès aux bâtiments à construire pourrait être plus direct, ce qui rend un peu rebutante la construction de réseau de transport sur plusieurs niveaux, quand il faut combiner piliers, rampes et échafaudages. J'ai parfois quitté le jeu, saoulé par ce problème... avant d'y retourner trente minutes plus tard comme un vieux junkie en manque, ultra motivé pour réorganiser le plat de spaghettis qu'était devenu mon village-usine. J'aurais donc mauvaise conscience à vous dire d'attendre que le jeu s'améliore, car en l'état actuel n'importe quel maniaque pervers du circuit logistique s'y amusera déjà beaucoup.