Ce jour-là, Bane était fort contrit. En quittant son duplex de banlieue le matin, il avait oublié de prendre sa carte bleue, restée sur le napperon à fleurs du petit guéridon de l’entrée. Devant l’impossibilité de retirer au distributeur les quelques millions de dollars nécessaires à ses emplettes du jour – du surimi, un pot de mayonnaise, des ogives nucléaires de l’ex-URSS – il lui fallait improviser. « De toute évidence, se dit-il, menacer de faire sauter un hôpital pour enfants et exiger une rançon en liquide sera plus rapide que faire l’aller-retour chez moi. Surtout que ça bouchonne toujours à cette heure… »
Il existe des associations de mots qui me plongent dans un enthousiasme qu'il serait raisonnable de qualifier de déraisonnable. « Bière d'abbaye, saucisson, chips au vinaigre », par exemple. Ou bien « Florent Pagny, goudron, plumes, bâillon ». Et, plus récemment, « FTL, bombardier, Seconde Guerre mondiale ».
Tropico éveille trop le souvenir de vos vacances au Honduras ? Banished vous rappelle les courbatures des vendanges de votre vie étudiante ? Ce qu'il vous faut, ce sont de nouveaux horizons, de l'aventure, une plongée dans l'inconnu et l'incertain ? Vous êtes au bon endroit : les jeux qui suivent vont vous faire visiter des contrées – et des époques – on ne peut plus exotiques. Et considérablement attentatoires à l'intégrité physique de l'être humain, afin de pimenter le voyage.
« C'est au pied des vieux pots qu'on reconnaît les sept ans de malheur des meilleures soupes », disait ma grand-mère, que les médecins gavaient de psychotropes du matin au soir depuis le jour où elle avait tenté de dévorer vivant son propre chat. Je n'ai jamais compris ce que cela voulait dire, mais cela a sans doute un lien avec tous ces jeux qui, de manière plus ou moins assumée, marchent dans les traces de leurs illustres prédécesseurs. Mettez-vous à l'aise, on est ici dans la section « charentaises » des jeux de gestion à venir.
En cette belle et douce journée automnale, un paquet de gens sur Internet s'excitent à propos de la dernière vidéo de Red Dead Redemption 2. Les cons. Moi, je suis déjà dans le Far West à braquer des banques avec Westslingers. Et puis franchement, à moins d'y regarder de très, très près, c'est quasiment le même jeu… Des chevaux, des pistolets, des chevaux, des shérifs… Tout pareil. C'est dire si on s'en fout, que RDR 2 ne sorte pas sur PC, ha ha. Non, je ne pleure pas, j'ai une poussière dans l’œil...
En regardant Total War : Warhammer 2, j’ai eu une drôle d’impression. Je ne parle pas du léger sentiment de déjà-vu, inhérent à toute suite, mais de celle, perturbante, de voir flotter dans l’air un visage débonnaire déclamant d’une voix rocailleuse : « Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ? », comme le ferait mon boucher. Ou Rocco Siffredi. Qu’importe : l’un comme l’autre ne seraient pas du genre à facturer un petit supplément de viande. Alors que Sega et Creative Assembly, oui. Et au prix fort.
Demander à un amoureux de simulation aérienne, qui passe des soirées à étudier le manuel de vol du Mirage 2000C pour simplement sortir du hangar sans se tuer dans DCS, de se plonger dans un Ace Combat, c'est comme prier un critique gastronomique d'entrer dans un McDo'. Mais je suis un professionnel, alors je vais y consentir, garder l'esprit ouvert et, surtout, ne faire preuve d'aucune rancune.