L.F. Sébum

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Night of the Consumers - Tombé Auchan d'honneur

Un des signes les plus certains que la situation va mal, c'est que les métaphores sont devenues inutiles. Par exemple, qui voudrait sortir un film post-apo' aujourd'hui ? Pas besoin d'inventer quoi que ce soit, il suffit de filmer la rue en bas de chez vous avec votre smartphone, c'est pareil. Pour la consommation de masse, même chose : pourquoi faire comme Romero et filmer des zombies dans un supermarché quand il suffit de montrer les vrais clients, qui sont encore pires ?

Doom Eternal - Monomythe

« Son humanité ne fait aucun doute. Il est de sexe masculin, de groupe sanguin AB positif. En tant que scientifique, je suis dans l'incapacité de partager l'opinion de mes collègues qui pensent qu'il s'agit d'un dieu, d'un ange exterminateur venu sauver l'humanité. Mais je ne peux pas non plus ignorer le moment de sa venue, ni la nature des ennemis qu'il combat. Ni que son existence ébranle mes certitudes. » – Journal du docteur Elena Richardson, notes au sujet du Doom Slayer.

Un film de Richard Stanley (2019), avec Nicolas Cage.
Color out of space

The Longing - Le Beckett à l'air

Parfois, venu de nulle part, débarque un machin si génial qu'on se dit qu'après lui le jeu vidéo ne sera plus le même. Un titre qui repousse tellement les limites, qui redéfinit à tel point nos attentes, que tous ceux qui viendront ensuite nous sembleront des moulages en creux, des espaces négatifs où l'on ne verra que ce qui leur manque. Comment se satisfaire des dialogues d'un jeu de rôle ordinaire après Disco Elysium ? Comment apprécier un open world stérile et répétitif de 60 heures après un jeu dont le seul objectif est d'attendre 400 jours ?

Survive the Blackout - Le coût de la panne

À l'heure où vous lirez ces lignes, le monde tel que je le contemple depuis ma fenêtre n'existera plus. Les premiers signes sont déjà là : terrifiés par le Covid-19, les clients sortent du magasin d'en face les bras chargés de packs d'eau. Le rayon pâtes alimentaires a été dévasté. On n'y trouve plus que des produits grotesques, comme des farfalles aux pois chiches et à la texture cotonneuse, boudés par les clients malgré leur faible teneur en glucides. Preuve que les gens ont plus peur des virus que du diabète.

Wolcen: Lords of Mayhem - Le Diablo est dans les détails

À peine le jeu lancé, une horde de barbares crasseux se jette sur moi. « Mort aux républicains ! », hurle la foule dégueulasse en brandissant ses armes rouillées. Comme dans un fantasme trumpiste, protégé par une armure gigantesque qui ferait passer celles de Warhammer pour de sympathiques protections de chantier, je fends les hippies en deux à coups d'épée. Quelque chose me gêne immédiatement dans cette scène, mais impossible de dire quoi... Quand soudain, après plusieurs minutes de jeu, l'épiphanie : ouais, tout de même, ça ressemblerait pas un peu trop à Path of Exile votre truc ?

Castlevania: Simon's Destiny
Doom 2 - Mods compatible NintenDoom

Pendant que les cool kids célèbrent la sortie de Doom Eternal, Canard PC, premier sur l'actu d'il y a trente ans, a décidé de profiter de la sortie du dernier épisode du jeu d'id Software pour évoquer les meilleures adaptations de jeux vidéo en Doom. Oui oui, vous avez bien lu, j'ai beau avoir bouffé la moitié de la tablette de chocolat aux noisettes que Monsieur Chat avait laissée sans surveillance dans la cuisine (il l'a bien cherché aussi), je ne fais pas une overdose de sucre : « adaptation de jeux vidéo en Doom ».

Baldur's Gate III - Vers l'Infinity et au-delà

Dans la vie de chaque artiste, de chaque créateur, de chaque être humain, arrive un jour où toutes les pièces du puzzle, sous l'effet du destin ou du hasard, tombent à leur place. Où la vision qui le hante depuis sa première heure et la somme de toutes ses expériences passées s'associent dans une synthèse totale, cohérente, expression parfaite et indépassable de son génie personnel. C'est ainsi que Yves Klein, sommé par sa femme Rotraut de repeindre la salle de bains en bleu (ça lui rappelait leurs vacances au Touquet), eut soudain l'idée d'en faire une toile. Aujourd'hui, c'est à Larian de connaître son heure de gloire et de présenter au monde le jeu auquel, quelque part, le studio a toujours aspiré.

Des finitions de qualité
Warcraft 3 Reforged - Mon pote, Tauren pas trente balles ?

« L'être humain n'est capable d'amitié que dans sa prime jeunesse. (...) Plus tard, dès que nous vieillissons, ou, mettons, que nous mûrissons, c'est bien difficilement, laborieusement que nous nous faisons des amis, comme à contrecœur, avec hargne », écrivait Milena Jesenska, sans doute un peu pessimiste. Pourtant, il est vrai que les amitiés d'enfance sont taillées d'un autre bois que les autres. Je m'en suis rendu compte il y a quelque mois, en reprenant vingt ans plus tard, là où nous les avions laissées, mes conversations avec un ami de collège pas vu depuis. Et cette semaine, en relançant Warcraft 3 près de deux décennies après ma dernière partie, j'ai la même impression de retrouver immédiatement des souvenirs familiers. Et je me suis aussi dit qu'il avait quand même bien perdu ses cheveux depuis la dernière fois.

Spellcaster University - Hogwarts, ô désespoir !

Qui n'a jamais rêvé d'être à la tête d'une école de magie ? Sûrement pas Izual, le potterhead de la rédac, qui ne se déplace plus sans son costume de Dumbledore et hurle « Aveda Kedavra ! » dès qu'il tombe sur un jeu de rôle en temps réel pausable, au grand étonnement du reste de l'équipe qui n'a plus l'habitude d'entendre des mots aussi gutturaux depuis que Guy Moquette n'est plus là pour parler breton. Moi par contre, je n'étais pas spécialement chaud, en tout cas, avant de jouer à Spellcaster Academy.