Parce que les jeux vidéo sont fabriqués par beaucoup de salariés anonymes de studios plus ou moins connus et qu’il n’existe pour l’heure pas vraiment de syndicat pour les représenter, nous avons voulu rencontrer l’une de ces salariés, Saïda « Siam » Mirzoeva. Productrice associée chez Dontnod Eleven depuis mars 2016, elle a fait ses armes de graphiste puis de productrice chez Cyanide et Eugen Systems, mais elle est surtout l’une des rares personnes à porter publiquement la parole des petites mains du jeu vidéo. Un engagement qui a pris un nouveau tour en mars dernier avec la fondation du rassemblement inclusif du jeu vidéo (RIJV) dont elle a été l’un des moteurs.
Sam Barlow, sujet de Sa Majesté désormais installé à New York, manie le flegme britannique et le suspense comme personne. Si l’on retrouve volontiers le second dans ses jeux, parmi lesquels Silent Hill : Shattered Memories (avec Climax Studios en 2009) et Her Story (tout seul en 2015) on a moins souvent l’occasion de l’entendre théoriser sur la façon d’impliquer le joueur tout en maniant un humour distancié.
Professeur adjoint à l’Université de Montréal, au Québec, Carl Therrien appartient à la première génération de chercheurs à avoir pu s’intéresser aux jeux vidéo dès le début de sa carrière universitaire. L’ancien étudiant en histoire de l’art et en cinéma, que Hamlet and the Holodeck de Janet H. Murray, en 1997, a conduit à considérer les jeux comme son objet d’étude, fait maintenant partie, avec ses collègues Bernard Perron et Dominic Arsenault, des piliers des game studies au Canada. Il travaille tout particulièrement la notion d’immersion ainsi que la manière dont s’écrit l’histoire des jeux vidéo.
La recherche sur les jeux n’oublie pas de s’intéresser à l’un des acteurs majeurs de ce petit écosystème : les joueurs. Vincent Berry est sociologue, chercheur en Sciences de l’éducation à Paris 13-Villetaneuse et il a eu l’amabilité de nous recevoir dans le fablabNote : 1 de l’université, Ludomaker. Il a notamment travaillé sur les joueurs de MMO – Dark Age of Camelot et World of Warcraft – et si désormais il se consacre plutôt aux jeux de société, il ne manque jamais une occasion de parler de sa dating sim favorite, Amour sucré.
Note 1 : laboratoire de fabrication
À 27 ans, Nina Freeman a déjà un joli CV de développeuse indépendante derrière elle. Récompensée à l’IGF en 2016 pour Cibele, son premier jeu commercial, elle aborde volontiers des sujets généralement ignorés par les grands studios. Sexualité, rencontres, intimité… Elle est persuadée que les jeux vidéo ont vocation à s’ouvrir de plus en plus.