Amis lecteurs, je vous demande pardon. Je vais vous parler ici d’un jeu qui pour le moment n’existe que sur Kickstarter, qui n’est prévu qu’en anglais, qui n’est envoyé physiquement qu’aux États-Unis, Canada et Royaume-Uni, et dont la sortie en boutiques gauloises a tout d’un fantasme destiné à ne jamais se réaliser. Et pourtant, malgré tous ces écueils, le concept même d’Exquisite Crime a suffi à me faire bondir d’excitation.
Ok, d'accord : L'Anneau Unique est en réalité disponible en anglais depuis mars 2022. Alors pourquoi en parler ? Tout d'abord parce qu'une traduction arrive. Enfin, on imagine, étant donné que le kit d'initiation français devrait être disponible lorsque vous lirez ces quelques lignes.
Si en jeu de plateau, je m’enorgueillis de ne pas avoir de pile de la honte, en jeu de rôle, j’estime que ça ne compte pas. Ou plus précisément qu’un manuel lu est parfois un manuel qui a fait son office de découverte d’univers, parfois d’inspiration pour d’autres parties. Avec ce prisme, forcément, je vois des arcs-en-ciel quand j’entends parler d’un setting un peu inédit. Et, comme je ne fais pas des intros que pour le plaisir de parler de moi, Vaesen, c’est pile ça.
Avec le jeu de société du même nom, il y avait déjà de quoi être sur la Root toute la sainte journée. Dans cet affrontement sylvestre où l’on se dispute les clairières, chaque faction (les oiseaux, les rongeurs, les gros minets…) a sa mécanique propre. Il y a aussi un brin de fluff, et je ne parle pas que des oreilles des protagonistes : l’asymétrie est explicitée par le lore. La tentation de développer tout ça était grande, et c’est ce qui aurait donné lieu à l’adaptation en jeu de rôle.
On n’y distinguait goutte dans cette ruelle mal éclairée, tout juste auréolée du rose sale du néon géant dans l’avenue en contrebas. Un petit crachin insistant me caressait les joues, s’insinuait sous mon imperméable et me trempait jusqu’aux os. Pas évident dans ces conditions de distinguer la silhouette de cette pauvre gosse, le dos au mur, à côté d’une poubelle débordant de déchets en tout genre. Un autre que moi aurait sans doute passé son chemin et cherché ailleurs. Pas de chance pour elle, c’est sur moi qu’elle était tombée. On allait régler ça en douceur et sans accroc.
Après vous avoir parlé du summum de la mignonnerie avec Mon Petit Poney, plongeons un instant dans les abysses du désespoir avec cette intrigante Ombre du Seigneur Démon. Le bouquin, issu d’un financement participatif à succès en avril dernier, plonge les joueurs dans un univers pas forcément aguichant.
Normalement, quand quelqu’un commence à vous parler de Château Falkenstein, vous vérifiez le fond de ses pupilles et vous enquérez de son nombre d’heures de sommeil. En 1994, « Steampunk » était un terme peu courant ; en sus, on parle là de Fantasy Steampunk, du genre où les leprechauns conduisent des sous-marins torpilleurs. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg à pédales.
Souvent, je regarde ma bibliothèque de JDR, ses planches qui courbent sous le poids des univers entassés, et je me dis que là, j’arrête, j’ai tout ce qu’il faut sauf trois heures de plus par jour. Et puis, sans transition, je me retrouve sur un salon à caresser une couverture, puis alpaguée par un créateur qui veut m’expliquer pourquoi son jeu est unique.
Les deux grandes forces du jeu Detective étaient l’immersion dans la peau d’enquêteurs et les recherches en ligne, sur une base de données fictive ou sur le vrai web. C’était bien, on s’y croyait. Portal Games reprend donc le moteur du jeu pour cette version sur Arrakis, en virant ces deux aspects pour… hein, attendez, quoi ?
Attaquons tout de suite le Chtonien dans la pièce. Un jeu à la Lovecraft, est-ce qu’il n’y en aurait pas déjà un ? Pas sûr, en fait. L’Appel de Cthulhu mobilise l’univers, mais de façon orientée enquête, avec le fameux Trouver objet caché qu’on finit par mobiliser mentalement au moindre chargeur perdu.
À ma gauche, il pèse 45 kilos et pourrait bien crever d'un rhume, j'ai nommé l'idole des vieux : Roooooll20 ! À ma droite, doté de cuisses larges comme des troncs d'arbre et capable de maîtriser un système de jeu de rôle comme certains matent un taureau : Fouuuuundryyyy ! Et au centre, c'est l'outsider, il bave de rage et veut mettre des patates à tout le monde : Leeeet's Rooooole !
On serait tentés d’être accusatif : à force de décliner les jeux et les licences à tout-va, c’est l’intérêt qui va décliner. Détective, c’est à peu près la preuve par pas neuf. Il y avait celui de base, le 16+, et ses deux extensions. Puis une version nommée Saison 1, un peu plus simple d’accès, et Vienna Connection. La version Dune attend sa VF. Et pouf, vient d’arriver en VO et donc plus tard en français la version nananana nananana Batman !