Au milieu du mois d’août, le studio créateur de GTA a annoncé avoir intégré (comme dans « racheté corps et âmes ») l’équipe de Cfx.re. Derrière ce sigle abscons se cachent les créateurs de FiveM et RedM, les mods destinés au roleplay online sur Grand Theft Auto V et Red Dead Redemption 2. Pourquoi ce rachat, passé relativement inaperçu en dehors de la communauté, est-il intéressant ?
Les récentes polémiques autour des jeux Hogwart’s Legacy et Atomic Heart l’ont prouvé s’il en était encore besoin : le jeu vidéo est désormais, au même titre que les autres médias mondialisés, un espace politique dans et autour duquel s’affrontent idées et idéologies.
« Dis-donc mon canardeau, c’est bien beau ta préoccupation à propos des droits des personnes transgenres, ces dénonciations du harcèlement et du sexisme dans l'industrie du jeu vidéo, mais en mettant en couverture (en janvier dernier) le jeu russe Atomic Heart, tu ne serais pas un peu en train de soutenir le meurtre de civils et la guerre en Ukraine ? »
Tous les ans depuis 2017, j’essaie de me livrer à un petit exercice d’autocritique et de conduite au rétroviseur : un retour sur les erreurs ou ratages de mes chroniques « Au coin du jeu » de l’année précédente. Allons, tête basse, faire un tour en 2022, pour voir.
Si vous lisez tous les articles de ce magazine (vous devriez car derrière le corps musclé de chaque rédacteur, il y a un petit cœur qui bat), vous aurez sans doute deviné que la Gamescom 2023 laissait la part belle aux jeux « à concept ». Pèle-mêle, on y a découvert : un Sims-like, mais avec des personnages dont on peut contrôler l’envie d’aller aux toilettes ! Un rogue-lite, mais dans une voiture ! Un simulateur de camions, mais dans l’espace ! (et encore, on n’avait pas la place de vous parler d’Headbangers : un jeu de rythme sous forme de battle royale, mais avec des pigeons !).
Personne ne sait vraiment en quoi consiste Thank Goodness You’re Here ! Après avoir décortiqué les interviews des développeurs et pris le temps de chercher des informations à la source telle une journaliste d’investigation dévouée, je ne pourrais toujours pas vous dire quoi que ce soit de précis sur Thank Goodness You’re Here !, si ce n’est que j’ai désespérément envie d’y jouer.
Comment aurais-je pu deviner, en entrant dans le stand Paradox où était montré le très secret Millennia, qu’il s’agirait d’un 4X ? Assez facilement, OK, en effet. Mais comment aurais-je pu deviner que ce serait un 4X si plein de bonnes idées qu’il parviendrait à séduire même un allergique à Civilization tel que moi ?
Les développeurs de Tekken 8, plus que n’importe quels développeurs, sont d’excellents diplomates. C’est en tout cas ce que me fait affirmer l’une des productrices du jeu, avec laquelle j’ai enchaîné des combats dont je sortais systématiquement victorieuse – avant de réaliser qu’elle ne jouait qu’à une seule main en regardant l’écran d’un air distrait.
De manière générale, je me méfie des éléments de langage fournis clé en main par les éditeurs, au détour d’un communiqué de presse ou du discours d’un développeur particulièrement rompu à l’exercice de l’interview. Mais il faut avouer que la description officielle de Pepper Grinder, qui promet un mode de forage permettant de « creuser le sol comme un majestueux dauphin qui plongerait dans des eaux turquoises » tombe vraiment juste.