Il y a quelques semaines, je vous racontais comment couper la musique dans les jeux vidéo m'avait permis de découvrir un monde nouveau, celui des bruits d'ambiance et de l'immersion totale. Mais je sentais que je n'étais pas encore au bout de ma quête. Pour aller plus loin, je ne devais pas seulement couper la musique. Je devais aussi éteindre l'écran.
Alors que j'entame ce qui sera probablement la dernière moitié de mon existence, je n'ai plus la force de mentir. Je ne veux plus me dissimuler sous le masque de la respectabilité, me contorsionner pour rentrer dans les bonnes cases. Je suis, en toute objectivité, un monstre. Un déviant. Un scélérat qui n'a pas sa place dans la société et encore moins dans Canard PC. Oui, je vous l'avoue aujourd'hui : je désactive systématiquement la musique dans mes jeux vidéo.
Journal de Noël Malware – 22 août. La fièvre est tombée mais ça me démange. Mangé la nourriture des chiens. Ça gratte, gratte. Tout mon corps me brûle. Izual venu aujourd'hui. Sale tête. Je l'ai tué. Délicieux. P.S. : au cas où j'oublierais, le code du coffre-fort d'Ivan est 1769. Bisous.
Il y a quelques semaines, mon estimé collègue ackboo livrait un article tout à fait distrayant sur un nouveau jeu d’escapade à la campagne, Dinkum. Avec ses mots simples, parfois maladroits, l’amusant rédacteur tentait d’exprimer les raisons qui nous poussent vers ce genre de jeu, et qui tiennent, selon lui, à l’évasion qu’ils promettent, loin d’un quotidien morose et déprimant.
Ceux d'entre vous qui ont joué à Rocket League dès sa sortie, durant l'été 2015, se souviennent sûrement de cette époque avec émotion. Nous découvrions le jeu dans la joie, nous sautions maladroitement avec nos petites voitures en tentant de pousser la baballe dans les buts. Nous étions innocents, insouciants, tels des chatons facétieux courant après une mouche.
Je t'ai vu à la journée portes ouvertes de l'éditeur Big Ben. Tu portais une chemise à carreaux et un verre entre tes doigts. Tu avais l'air un peu triste, seul devant ton immense télé. Je me suis approché. Ton jeu ne m'intéressait pas vraiment. J'avais simplement envie de parler avec une vraie personne.
J'étais sobre depuis presque un an et je m'étais juré de ne jamais retomber. Il faut avoir le courage de regarder la réalité en face maintenant : oui, j'ai replongé. Je suis en plein dedans. J'ai les mains qui tremblent le matin, je reste pendant des heures dans mon lit, je regarde le plafond, je ne mange plus, je ne vis plus, je me sens sale, je regrette. Je m'appelle Noël Malware et je suis un drogué. Ceci est mon histoire.
Cet article ne parle pas de Zelda : Breath of the Wild, de Skyrim, de Fallout, de Xenoblade Chronicles X, de Grand Theft Auto, de Red Dead Redemption, de Hollow Knight, de Cyberpunk 2077, de The Longing, d'Assassin's Creed ou de Far Cry. Cet article parle des vrais jeux d'exploration : Subnautica, Outer Wilds, Dark Souls, Ancestors et Minecraft. Désolé.
C’est mon premier article pour Canard PC, alors je préfère être franche : je n’aime pas les jeux vidéo. C’est-à-dire qu’on me rétorque souvent que je n’aime pas les vrais jeux. Adolescente, j'ai passé beaucoup trop d’heures sur Les Sims ou Prizee, en espérant désespérément gagner cette foutue peluche en forme de poisson. Je ne me considérais pas comme joueuse pour autant.
Tout le monde, sur Internet, se tenait prêt. Dans quelques heures, à l'ouverture de la bêta de Diablo IV, retentirait le plus grand ouin-ouin de l'Histoire. Certains seraient déçus que le jeu ne ressemble pas à Diablo II, d'autres à Diablo III ou encore à Path of Exile. Mais tous seraient d'accord sur un point : c'était mieux avant. Or, comme le bug de l'an 2000, le grand ouin-ouin n'a pas eu lieu. Les joueurs de Diablo IV, incroyable mais vrai, semblaient contents.
Il paraît que c’est l’apanage des bons jeux : le pitch tient sur un Post-it. « Une jeune fille et son fidèle ami se lancent dans une mission de sauvetage à travers un monde coloré plein de machines froides et de créatures inconnues » : ce qui est certain, c’est que Planet of Lana ne réinventera pas le fil à couper l’eau tiède.
Pendant qu’on se lamente du déclin des jeux d’infiltration et du coma de Deus Ex, un Californien tout seul développe un simulateur de missions d’infiltration cyberpunk, sans même se soucier de nous prévenir. Un e-mail incendiaire de notre part et une implacable demande d’interview portée par huissier l’ont vite remis dans le droit chemin.
Des troupeaux de chiens faméliques qui errent au beau milieu d’un champ de ruines radioactives, une petite cahute perdue sur un parterre de coquelicots sauvages, un parc d’attractions laissé à l’abandon, un personnage qui se fait déchiqueter dans un marécage peuplé de cochons mutants : il y avait déjà de quoi trépigner face aux premières images de Stalker 2, dont la sortie a été plusieurs fois repoussée depuis le début de la guerre en Ukraine.