Chaque matin je me lève un peu plus triste que la veille. Car chaque matin ouvre une nouvelle journée sans qu'Arc System Works n'ait décidé d'utiliser le moteur de son Guilty Gear Xrd pour me pondre un remake de Neo Turf Masters, fantastique jeu de golf arcade sorti sur Neo-Geo en 1996.Note : 1 Dans mes rêves les plus fous, j'imagine un titre avec des couleurs pétantes, des lignes de tension à chaque coup et du rock décérébré. Puis je me lève, un peu plus triste que la veille.
Note 1 : Neo Turf Masters est encore aujourd'hui disponible sur une tonne de plateformes, du téléphone à la Switch, et je vous conseille fortement d'y jouer.
La technologie nous donne les moyens de créer des mondes virtuels fabuleux. Il n'y a pas de limite. Ici, un développeur et son moteur 3D plantent une forêt magique peuplée de lutins farceurs. Là, ils bâtissent un village médiéval tout mignon dans lequel se promènent de joyeux troubadours. Quel intérêt alors d'y faire pleuvoir des cordes et de couvrir le ciel de déprimants nuages gris ?
Nous sommes en 1998 et ma douce et courageuse mère (coucou Maman, je t'aime, tu sais) est équipée de bouchons d'oreilles ainsi que de deux seyants oreillers scotchés autour de sa tête, et pour cause : dans ma chambre d'ado ornée de posters à l'effigie de X-Files ou Star Wars, c'est le bordel. Couvrant le bourdonnement satisfait de ma Playstation, modifiée pour lancer des jeux japonais, quatre jeunes hommes en fleurs beuglent comme des imbéciles toutes les trois minutes. Nous découvrons Bushido Blade 2.
Pour estimer la qualité et la cohérence d'un univers de jeu vidéo, une frange particulièrement extrême de rôlistes se pose la question suivante : « Qu'est-ce que les gens mangent ? » Si le joueur trouve une réponse satisfaisante lors de son exploration, par exemple des champs cultivés, du bétail ou des silos à grain, alors la logique du monde est sauve. L'astuce se décline en tout un tas de variantes inoffensives : « Où est-ce que les gens dorment ? », « où puisent-ils leur eau ? » et « où travaillent-ils ? ». Hélas, de dangereux déviants ont perverti cette méthode avec des obsessions douteuses et un absurde souci du détail. Moi, par exemple, la question que je n'arrive pas à me sortir de la tête, c'est : « Qui a décidé qu'il devait y avoir des pics, là ? »
Une araignée au plafond. Une case en moins. Un pet au casque. Bercé trop près du mur. Bête à bouffer du foin. Timbré. Fou. Idiot. Débile. Crétin. Couillon. Imbécile... Les qualificatifs ne manquent pas pour parler d'un type prêt à monter chaque jour sur un deux-roues et traverser des agglomérations où la moindre rue peut devenir son tombeau.
Des troupeaux de chiens faméliques qui errent au beau milieu d’un champ de ruines radioactives, une petite cahute perdue sur un parterre de coquelicots sauvages, un parc d’attractions laissé à l’abandon, un personnage qui se fait déchiqueter dans un marécage peuplé de cochons mutants : il y avait déjà de quoi trépigner face aux premières images de Stalker 2, dont la sortie a été plusieurs fois repoussée depuis le début de la guerre en Ukraine.
« Trouve-moi tout ce que tu peux sur Redfall. Tout le monde a envie de savoir si c’est Left 4 Dead avec une moustache ou Far Cry 3 avec un faux-nez. » Voilà la consigne d’Ellen Replay et voilà pourquoi c’est elle la cheffe : la capacité à identifier le problème.
Bip bip – brrrrrrrrm – tchhhhhhh – Bonjour monsieur, installez-vous ! Je suis à vous dans un instant. tchhhh – brrrrm – fshhhhh – Et voilà madame, votre cappuccino à emporter, comme convenu. Attendez – voooosh – votre fleur préférée dessinée dans le lait, pour porter chance. Et bonne journée ! - ding ding – Monsieur, c’est à nous. Vous avez choisi ?
Comme le dit probablement l'une de ces fables de La Fontaine que personne ne connaît et qui porte un nom grotesque du genre Le Coucou et l'Hippopotame : « Rien ne sert de faire beaucoup, il convient de faire bien. » Ainsi d'Edmund McMillen qui, en une poignée de jeux, dont un en Flash et un spin-off, a su s'imposer, à tel point que chacun de ses projets est désormais un événement, même lorsque ledit projet est complètement perché.
Pendant cinq ans, Atomic Heart est resté nimbé d’une aura de mystère. Lorsque le jeu s’est dévoilé par bribes, il a laissé apercevoir une sorte de BioShock soviétique. Sauf que la fois d’après, on pensait plutôt à un Stalker linéaire. Et puis à un Half-Life ouvert. Bref, on était largués. Jusqu’à ce que mi-janvier, un mois avant la sortie officielle, le studio Mundfish nous invite à jouer plusieurs heures à Atomic Heart pour en avoir le cœur atomique net une bonne fois pour toutes.