Drame de la mémoire
Les vieilles rancœurs entre la Corée (aujourd’hui Corée du Sud) et le Japon, remontant à la colonisation du premier par le second de 1905 à 1945, pourraient – près de 75 ans plus tard – avoir des conséquences inattendues sur le marché de la mémoire. Car voilà, les relations entre les deux sbires n’étant pas au beau fixe, le Japon a décidé de restreindre l’exportation de certains produits chimiques vers la Corée du Sud, comme les acides orthophosphorique, bromhydrique et citrique. Pas de bol, ces produits sont indispensables à la fabrication des puces mémoire, alors que 70 % de la DRAM et 50 % de la NAND mondiales sont produites en Corée du Sud. La procédure pour obtenir l’autorisation d’exportation est désormais fixée à trois mois, tandis que les fabricants coréens disposent d’un stock de produits chimiques pour deux mois de production. Si ces derniers ne trouvent pas d’autres fournisseurs en urgence, une nouvelle pénurie de puces pourrait survenir et, mécaniquement, provoquer une nouvelle flambée des prix pour Bibi le consommateur.
En réponse à l’adoption d’une loi début 2022 améliorant la sécurité des travailleurs et engageant la responsabilité des entreprises, les usines sud-coréennes accélèrent le remplacement de la main-d’œuvre par des robots, visant désormais la suppression du travail humain, selon les analystes.
Contre vents et marées, la Playstation 5 de Sony s’est écoulée à 20 millions d’exemplaires depuis sa sortie en novembre 2020. Pour rappel, 80 000 unités furent vendues dans les 82 minutes suivant son lancement.
L’Union européenne a décidé que le chargeur universel USB-C deviendra obligatoire pour une multitude d’appareils électroniques – dont les tablettes et les intelliphones – à l’automne 2024. Apple n’est pas iJouasse.
Le Sénat californien a sagement suivi les lobbyistes et rejeté la loi sur le droit à la réparation des appareils électroniques, pourtant soutenue par 75 % de la population.
Showa Denko, fabricant japonais de plateaux magnétiques pour les disques durs de Toshiba, Seagate ou encore Western Digital, confirme travailler sur une nouvelle technologie qui permettra la commercialisation de périphériques de 30 To et plus d’ici la fin 2023.
Microsoft a annoncé le projet « Volterra », ancien nom de code « Black Rock », consistant en un mini-ordinateur de bureau motorisé par un SoC Qualcomm Snapdragon. Un engin destiné aux développeurs ARM, qui bénéficieront d’outils de développement natifs à l’instar de Visual Studio 2022, Java, .NET 6 et consorts, attendus dans le courant de l’année. À noter que plusieurs machines pourront être agrégées, afin de monter un serveur par exemple. (Crédit photo : Microsoft)
Fragrance de sapin pour les intelliphones
Selon le PDG de Nokia Pekka Lundmark, ces dinosaures d’intelliphones sont promis à l’extinction en raison des météores 6G et métavers prévus à l’horizon 2030. Une prophétie qui transpire l’autoréalisation, Pekka s’étant exprimé à l’occasion d’une table ronde intitulée « perspectives stratégiques de l’économie numérique » au dernier Forum économique mondial de Davos. Le PDG explique que l’intelliphone ne sera plus « l’interface la plus courante », ayant cédé sa place aux lunettes connectées et autres « objets intégrés directement dans notre corps ». Du fantasme transhumaniste pur jus, auquel les aficionados de cette idéologie s’accrochent comme des moules sous acide. À l’instar de Samsung il y a quelques mois, Pekka y est également allé de son « jumeau numérique de tout » et de l’importance des metasangsues, qu’il considère comme « la prochaine grande plateforme informatique après le World Wide Web et le mobile ». (Crédit photo : Pexels / Pixabay)
Téléportation internétique
Le mot « quantique » vous sort par les oreilles, tel le « multimédia interactif » des années 2000 alors employé à absolument toutes les sauces, tellement ça sonnait moderne au rayon informatique du supermarché ? Eh bien, préparez un stock de bouchons anti-bruit pour ne pas devenir dingue, car nous sommes manifestement partis pour quelques décennies de l’imbitable technologie. Ainsi, l’info du jour concerne la téléportation de qubits sur un réseau primitif, réalisée par une équipe de l’institut de recherche QuTech et publiée dans Nature. L’objectif des travaux concerne la préparation du futur Internet quantique, cette chose formidable qui permettra de regarder des vidéos félines avec une satisfaction inégalée en termes de sécurisation des données. Si la téléportation de qubits via des nœuds adjacents a déjà été expérimentée, la nouveauté du jour concerne le recours à des nœuds distants, pour ne pas dire un réseau quantique multimédia interactif (avec l’option Péritel). (http://cpc.cx/AH432N4 - Crédit photo : QuTech / Nature)
« Fin de partie ». OK Google, pour qui ?
Nando de Freitas, directeur de recherche à Deepmind (division IA de Google), estime que la partie est désormais « terminée » en ce qui concerne le développement d’une intelligence artificielle générale (IAG). Faisant référence à Gato AI, le chercheur explique qu’il suffit maintenant de mettre à l’échelle cet « agent généraliste » afin qu’il se hisse au niveau de l’intelligence humaine. Un embryon d’IAG « inspiré par les progrès de la modélisation du langage à grande échelle », « multimodal, multitâche et multi-incarnation ». Cependant, tous ne partagent pas l’enthousiasme du chercheur, à l’instar du journaliste Tristan Greene qui, dans un article sur TheNextWeb, explique son scepticisme quant au développement d’une IAG « de notre vivant ». Selon lui, Gato AI serait un GPT-3 d'OpenIA – comprendre un Large-Language Model (LLM) – transformé en « illusionniste capable de plus de 600 formes de prestidigitation ». D’ailleurs, Nando indique lui-même, dans une réponse au journaliste Alex Dimikas, que Gato AI est « encore loin » de prétendre réussir le célèbre test de Turing. (Crédit photo : Pexels - Arthur Brognoli)
Chinoiserie quantique
L’opérateur China Telecom et la jeune pousse QuantumCTeck ont dévoilé le Tianyi No 1 2022, un intelliphone présenté comme quasiment « inviolable » grâce à l’utilisation d’un module de cryptage à sécurité quantique et d’une carte SIM spécialement conçue pour chiffrer les appels vocaux (VoLTE) en utilisant la distribution de clés quantiques. « Lorsqu’un utilisateur initie une discussion sécurisée par le réseau quantique, une clé secrète sera générée au hasard pour vérifier son identité. Après vérification, le réseau quantique générera une nouvelle clé en temps réel pour chiffrer les données vocales. La clé est générée de manière aléatoire, difficile à craquer et détruite immédiatement après l’appel », explique Zhang Rutong, ingénieur chez QuantumCTeck. Pour rappel, cette technologie de chiffrement utilise des photons uniques dans des états de superposition quantique, dans lesquels la clé est intégrée pour garantir une sécurité inconditionnelle entre des parties distantes. Vous ne comprenez rien ? C’est normal, ça fait toujours ça avec le quantique. (Crédit photo : China Telecom)
Aimable rappel de la police de San Francisco, trouvé dans un document de formation pour les agents : « Les véhicules autonomes enregistrent leur environnement en continu et ont le potentiel d’aider avec des pistes d’enquête. »
Des chercheurs de l’Université technique de Darmstadt (Allemagne) ont exposé une faille permettant d’exécuter du code malveillant sur un iPhone jailbreaké, même lorsque ce dernier est éteint. Car voilà, certaines fonctionnalités continuent de marcher en mode basse consommation (LPM), à l’instar du Bluetooth – utilisée pour la démonstration –, du NFC et de l’UWB. « La conception des options LPM semble être principalement axée sur la fonctionnalité, sans tenir compte des menaces extérieures aux applications prévues », ont expliqué les universitaires à l’occcasion de l’ACM WiSec 2022. (http://cpc.cx/AH432T1 (PDF) - Crédit photo : Pexels - Tyler Lastovich)
Horizon 2024, fatum identification
La Commission européenne continue de travailler consciencieusement à la fin de ce qu’il reste d’anonymat et de confidentialité sur Internet. Après avoir dévoilé ses velléités d’analyse automatique et systématique de toutes les correspondances électroniques européennes – même chiffrées – afin de « lutter contre la pédocriminalité et le terrorisme », elle étudie maintenant « la possibilité d’utiliser le futur portefeuille d’identité numérique européenne pour la vérification de l’âge ». Vérification qui serait effectuée d’ici 2024 au moment d’accéder à des sites considérés comme préjudiciables aux mineurs, pornos par exemple. Si la justification du projet repose, comme il se doit, sur l’argument incontestable de vouloir « protéger les enfants contre les abus sexuels », à terme et ces nouvelles étapes franchies, ce qui pend au nez des internautes est à n'en point douter la mise en place de l’identification obligatoire pour se connecter au Net. (http://cpc.cx/AH432N1 - Crédit photo : Pexels - lilartsy)
Diamant quantique
Incroyable synchronicité. Ce matin même, tout en trempant un reste de pizza pepperoni de la veille dans mon chocolat au lait, je me disais que ce qui manquait surtout à l’informatique quantique, c’était un disque en diamant d’une grande pureté et de cinq centimètres de diamètre, pouvant stocker l’équivalent d’un milliard de galettes Blu-ray. Oui, un milliard. Bah tant qu’à faire dans la projection quantique au petit-déj', autant se lâcher. Mais alors que je préparais derechef le dossier de brevet international, il se trouve que des chercheurs japonais de l’université de Saga et Adamant Namiki Precision Jewelery m’ont coiffé sur le poteau. C’est rageant. Quoi qu’il en soit, je reste beau joueur, bonne chance à eux avec leur disque baptisé « Kenzan Diamond », même si ce dernier ne bénéficiera évidemment pas du gros travail de R&D effectué en me lavant les dents. En théorie, il est donc question d’une capacité de stockage de 25 exaoctets et d’une commercialisation en 2023, alors que les scientifiques travaillent déjà sur des disques de dix centimètres de diamètre. Pour autant, on ne va pas se mentir, la technologie ne sera réellement mature qu’avec des disques de 19,5 cm. (http://cpc.cx/AH431N4 / Crédit photo : Université de Saga)
Verre de nouvelles puces
La jeune pousse israélienne CogniFiber – dont les cofondateurs ont un temps participé à l’Ingenuity Partner Program d'Intel –, développe une puce photonique en verre afin de répondre aux exigences futures en termes de « transferts et traitement d’une grande quantité de données ». On l’aura compris, le projet consiste à remplacer purement et simplement les semi-conducteurs en silicium des centres de données avec une solution plus économique et puissante (-80 % en consommation, vitesse ×100 selon la société), se gaussant des barrières physiques et de la loi de Moore. Si les investisseurs croient au potentiel des puces photoniques – six millions de dollars tout juste levés par CogniFiber, 56 millions de dollars par Celestial AI et ses accélérateurs IA –, Intel adopte une attitude plus réservée, faisant remarquer l’absence de technologie de stockage basée sur la lumière pour accompagner le bazar et une longueur d’onde supérieure à celle d’un transistor. (Crédit photo : Pexels - Tairon Fernandez)