Dans les années 1990, il n'y avait pas de téléphone portable. Ni même de Steam (sorti en 2003) ou de YouTube (2005). Les souris n'avaient pas de molette. Les écrans d'ordinateur pesaient 25 kilos. Les cartes 3D étaient encore des prototypes de laboratoire, et le Minitel restait bien plus populaire qu'un Internet balbutiant. Et pourtant, bravant ces conditions épouvantables, des femmes et des hommes ont testé des jeux vidéo.
Vous avez remarqué comme les scénarios de démarrage de jeux vidéo ne sont jamais très joyeux ? « Votre avion s'est écrasé dans la toundra, vous n'avez qu'un canif et une demi-boîte de Tic Tac pour survivre », « Le dévoreur d'âme Gha'Trluch et son armée de morts-vivants tuberculeux attaquent le royaume de Nyalimos, vous êtes le seul paladin capable de les arrêter ».
Les casinos me fascinent. Je garde un souvenir ému d'un court séjour à Las Vegas il y a une quinzaine d'années. Je revois le marbre, la moquette épaisse, les statues en plâtre bas de gamme, les colonnes grecques factices, les fontaines de supermarché, les néons, j'entends encore le bruit des jetons s'entrechoquant sur les tapis et les sirènes des jackpots.
Ce que j'attends pour 2023 ? Qu'un astéroïde vienne percuter la planète, que la civilisation s'effondre en quelques semaines, que je puisse enfin utiliser tout ce que j'ai appris dans les jeux de survie pour résister à la faim, au froid, aux animaux sauvages et aux gangs de cannibales qui chasseront leurs proies sur les ruines fumantes de notre société.
L'histoire de cette version payante de Dwarf Fortress rappelle un peu le scénario de Breaking Bad. Cela ne se serait sûrement jamais déroulé en France, où nous avons la chance d'avoir un système de santé digne d'un pays moderne. Mais Tarn et Zach Adams, les deux créateurs de Dwarf Fortress, sont américains.
Avec The Planet Crafter, son second titre publié sur Steam, Miju Games a rencontré un succès inattendu début 2022. Ce jeu de survie et de terraformation planétaire, inspiré de Subnautica et chaudement recommandé par Canard PC, se serait déjà vendu à plus d’un demi-million d’exemplaires d’après les estimations de SteamSpy. Une réussite d’autant plus remarquable que Miju Games n’est pas un studio classique : il s’agit d’un discret couple de Toulousains qui se sont dit un jour qu'ils pouvaient créer des jeux vidéo à la maison.