Une génération allô ?
Selon Jean M. Twenge, professeure de psychologie à l’université de San Diego, ce qu’elle appelle la génération « iGen » (née entre 1995 et 2012) est plus en proie à la dépression que la précédente, celle des millennials ou génération Y. D'après les données relevées par la psy, les iGen, pour qui le smartphone est une extension physique et psychologique de leur être, socialisent de moins en moins, préférant les espaces virtuels pour échanger avec leurs amis (−40 % de rencontres réelles quotidiennes entre 2000 et 2015). L’âge des premiers rapports sexuels des Nord-Américains a également reculé d’un an (vers 16 ans), tandis que l'envie d’indépendance vis-à-vis des parents s’estompe (passage tardif du permis de conduire, moins de sorties entre amis non surveillées, etc.). Globalement, les iGen de 18 et 15 ans se comporteraient aujourd’hui comme le faisaient les Y de 15 et 13 ans. « Nous n'avons pas eu le choix de connaître une vie sans iPad ou iPhone. Je pense que nous aimons nos téléphones plus que nous aimons les gens réels », a ainsi confié une jeune fille de 13 ans, illustrant au passage l’augmentation de 10 % en dix ans du nombre d’ados se sentant seuls ou exclus. D’après la psy, le bilan est sans appel : la corrélation entre smartphone et dépression est établie, appelant les parents à sérieusement prendre en compte le problème.