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Beard Blade
Poil de maître
La rédaction de Canard PC connaît, comme l’Égypte dans les textes sacrés, divers fléaux qui s’abattent sur elle. Mais au lieu des dix plaies rigolotes que tout le monde connaît, nous en avons eu quatre. Ça paraît peu dit comme ça, mais faut voir la gueule des plaies.
Il y a d’abord eu les roux, même si on s’est vite rendu compte qu’ils ne comptaient pas et qu’il ne s’agissait là que d’un odieux prétexte pour ouvrir la voie à notre deuxième plaie : les terribles Bretons. Ces mêmes Bretons qui ont brouillé les pistes en se mélangeant au crew des motards, histoire de s’intégrer de la manière la plus vicieuse possible. Enfin, et c’est peut-être le pire : nous sommes envahis, que dis-je, ÉTOUFFÉS par les barbes. Kahn Lusth (déjà motard) se laisse pousser une épaisse touffe sur le bas du visage, l’illustre ackboo (qui pense encore être roux alors qu’il est « blond abîmé ») joue les Bear Grylls du dimanche et même notre estimé Sébum, vierge de toute idéologie clanique au sein de la rédaction, se laisse pousser une élégante et peu entretenue « barbe de flemme ». Et encore je vous passe Moquette qui bouffe à tous les râteliers avec son beurre salé, sa motocyclette et sa barbe rousse. Face à cette avalanche de pilosité, il fallait un journaliste intègre, incapable de se faire pousser le moindre poil sur le menton en trente ans, pour s’attaquer à l’adorable Beard Blade.
Barbe à pampa. L’échec annoncé de son Kickstarter (12 000 dollars à mi-campagne sur 95 000 dollars demandés, aïe) n’entache en rien la bonne humeur communicative qui se dégage de la démo partagée par Glovebox Games (sur cpc.cx/BarbeLame). Véritable hommage aux jeux de plateforme colorés de la Super Nintendo et du Game Boy Advance, Beard Blade vous met dans la peau d’un preux chevalier qui utilise sa barbe pour se battre, porter des objets ou attraper ce qui lui passe sous… ben sous la barbe. Dès le premier niveau (une plage idyllique bordée de cocotiers rieurs), quelques secondes suffisent pour voir du Ristar, du Wario Land ou du Yoshi’s Island dans le titre. On court, on saute, on attrape des ennemis tout choupinous pour les jeter dans le vide… le cahier des charges du bon jeu de plateforme et d'action 16-bit est parfaitement respecté. La démo permet de se frotter à deux niveaux et un boss, qui baignent tous dans une ambiance mignonne au possible, un charme désuet et envoûtant. On retrouve en un clin d’œil la fraîcheur et la candeur de ces titres sortis entre 1997 et 2003, quand le monde semblait moins gris et où la noix de coco était encore une monnaie viable dans de nombreux jeux. La démo de Beard Blade reste rudimentaire et pleine de bugs divers et variés (des animations qui manquent, des collisions avec les décors qui déconnent un peu) mais elle se montre déjà plus qu’encourageante. Allez, on grognera juste sur le héros un peu trop rapide qui a tendance à se jeter tout seul dans le vide mais hormis ce défaut, ce premier contact donne clairement envie d’en voir plus.