Comment aurais-je pu deviner, en entrant dans le stand Paradox où était montré le très secret Millennia, qu’il s’agirait d’un 4X ? Assez facilement, OK, en effet. Mais comment aurais-je pu deviner que ce serait un 4X si plein de bonnes idées qu’il parviendrait à séduire même un allergique à Civilization tel que moi ?
Imaginez un monde dans lequel les touristes débarqueraient en masse et en bermuda des quatre coins du monde pour descendre dans des donjons. Ce qui pourrait être le pitch du prochain roman de Houellebecq est en fait celui du tout mignon Dungeons of Hinterberg, dont les donjons ne sont pas SM mais extrêmement choupis.
C'est quand même tragique : jamais je n'ai vu autant de jeux Warhammer 40K au mètre carré que durant cette Gamescom, la première depuis le départ de Kahn Lusth. À quelques pas du Space Marine 2 de Saber Interactive (dont on ne m'enlèvera pas de la tête que le héros a une tête de médecin candidat LR dans la région PACA), Owlcat Games présentait, tout fier, son Rogue Trader.
Sorti en 1998, Falcon 4.0 a fait date dans l'histoire des simulateurs de vol en raison du souci du détail apporté à son F-16 virtuel et de sa campagne dynamique encore inégalée à ce jour, mais également dans celle des cale-portes avec son manuel de 580 pages. Autant vous dire que la récente annonce d'un futur Falcon 5.0 a fait frémir de joie tous les amateurs de simulation militaire et les gens dont les portails sont ballotés par les courants d'air.
« Mais quelqu'un de Canard PC n'avait pas déjà fait un PQ sur la Currywurst après une Gamescom il y a des années ? » Si, mais déjà c'était il y a des années, il y a donc prescription, et surtout ce papier était un amas d'informations erronées dont la publication aurait dû à jamais couvrir d'opprobre le nom de son auteur, que je ne citerai pas ici car je ne me souviens plus si c'était Guy Moquette ou moi-même.
Un clone des Sims, développé par un studio de Paradox. On dirait un pitch de notre gamejam Make Something Horrible. À quoi bon se fatiguer à ajouter une blague, me disais-je, on ne pourra jamais faire plus drôle. Mais la démonstration du jeu à la Gamescom allait me prouver que si, on pouvait faire beaucoup, beaucoup plus drôle.
Cette année à la Gamescom, le jeu le plus rigolo n'était pas dans un stand. Il consistait, lorsque vous croisiez quelqu'un, à lui demander « eh, t'as joué à Star Trucker ? ». Alors, d'un coup, ses yeux se mettaient à briller et, heureux de pouvoir enfin partager sa joie honteuse en sachant qu'il ne serait pas jugé, s'exclamait « oh là là oui, c'est tellement bien ! ».
On a tort de douter de ses opinions passées. Je n'osais plus trop dire, dans les soirées mondaines, que je tenais Quake 2 pour l'un des meilleurs FPS solo et multi de tous les temps. Après tout, il était resté dans l'Histoire comme un jeu de deuxième division (plus lent que Quake 1, moins novateur que Half-Life), ce n'était sans doute qu'à mes vieux souvenirs sur Q2DM1 que je devais de le trouver bon. C'est pourquoi je remercie Nightdive Studios qui, avec cet excellent remaster, m'a rappelé que j'avais raison depuis le début.
En juin dernier, une certaine Stacey Henley écrivait sur le site TheGamer que Diablo 4 lui avait fait redécouvrir la joie enfantine du jeu vidéo, le plaisir de lancer une partie, de s'amuser immédiatement, sans fioritures ni prise de tête. Le jeu à l'état pur. Trois mois plus tard, je dois lui donner raison : Diablo 4 est un précipité de jeu vidéo et un résumé de ce qu'est son industrie. Ce qui n'est pas forcément un compliment.
À part Nicolas Cage, peu de gens prennent autant de plaisir à jouer leur propre caricature que Werner Herzog. Réalisateur génial d'œuvres à l'ambition démesurée (si ce n'est déjà fait, voyez d'urgence au moins Aguirre, Nosferatu et Fitzcarraldo), il a peu à peu attiré l'attention des journalistes qui adoraient l'interviewer, certains de repartir avec des kilomètres de remarques aussi profondes que pessimistes.