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Toutes les dépêches envoyées par nos professionnels patentés, implantés dans la Silicon Valley depuis 1835.

Pauvres, mais richement connectés

À l’instar des copains, Microsoft souhaite délivrer Internet aux populations encore inaccessibles au ciblage publicitaire et autres joyeusetés du Web moderne. Car voilà, on nous explique que la moitié de la planète n’a toujours pas accès à Internet en haut-débit, un problème plus urgent que les extinctions de masse et la misère dans laquelle vit une grande partie de l’humanité. Ne faites pas attention, j’ai le poil mauvais aujourd’hui. Bref, la nouvelle ambition de Microsoft est de connecter 40 millions de personnes habitant des zones internetement sinistrées, d’ici trois ans. Le projet, nommé Airband International, définit plus un objectif qu’une technologie, car cette dernière devrait varier en fonction des zones concernées, l’Amérique latine et l’Afrique subsaharienne dans un premier temps. Si la TV White Spaces Spectrums (TWSS) semble avoir les faveurs de Microsoft, tous les gouvernements concernés n’y sont pas encore favorables en raison d’une réglementation locale hostile. Par ailleurs, le GSMA, le lobby mondial des opérateurs mobiles, dénonce une concurrence déloyale puisque le TWSS ne nécessite pas l’achat d’une licence pour exploiter une bande de fréquence. Dernière difficulté pour l’Airband International, trouver un modèle économique adapté à chacun des marchés visés, un modèle unique étant irréaliste.

Neuronalement vôtre

Les gars de ZDnet ont publié un article relatant les travaux en cours dans le domaine des interfaces neuronales et leurs usages au quotidien. On pense évidemment à l’interface Neuralink d’Elon Musk, la plus médiatisée, mais de nombreuses autres sont en cours de développement, tant chez les géants de l’industrie que chez de jeunes pousses aux dents longues. En attendant l'arrivée d'un transhumanisme décomplexé où l’augmentation des corps sera la norme (notez que j’espère bien m’être barré au paradis d’ici là), l’article évoque sept types d’applications faisant intervenir une interface neuronale, de la plus utile à la plus futile. Dans le désordre, il est question de lutte contre la paralysie, de musicothérapie, de Tetris par télépathie, de formation et sécurité, d’ergonomie pour surmonter les troubles musculosquelettiques répétitifs, d’aide aux personnes victimes de locked-in syndrome et enfin de mise à jour des réseaux sociaux. Je n’ai aucun doute sur l’application qui connaîtra le plus de succès.

Alicem au pays du fromagem

Mais quelle surprise, dites-moi ! Contre toute attente, la reconnaissance faciale va entrer en vigueur en France dès novembre prochain, avec le système Alicem (« Authentification en ligne certifiée sur mobile »), développé conjointement par le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés. Fidèle à la technique du VRP qui met un pied dans la porte avec un sourire carnassier, les autorités la jouent lapin rusé en implémentant Alicem de manière optionnelle sur « France Connect », la plateforme des services publics (et vive le franglais !), histoire d’amadouer le perdreau avant de passer aux choses sérieuses : combien de temps avant l’authentification obligatoire pour accéder à Internet ? Combien de temps avant la reconnaissance faciale officiellement couplée aux caméras de surveillance ? En attendant, pour couper court au débat de fond, ces grands démocrates avancent la sempiternelle amélioration de la « sécurisation des comptes », évidemment dans l’intérêt du bétail. Euh, des citoyens.

Du modulaire, mais en plus modulaire

Si le PC est modulaire par principe, Intel pense qu’il peut l’être davantage et avance sur ce terrain avec la présentation d’un nouveau produit-concept nommé « The Element ». En gros, une carte/boîtier embarquant un CPU BGA Xeon (soudé… Pour le coup, on a connu plus modulaire…), de la mémoire (deux emplacements SODIMM), du stockage (deux ports M.2) et diverses connectiques (Thunderbolt, HDMI, Ethernet, USB, Wi-Fi), à enficher directement sur un port PCI. Le développement, assuré par la même équipe en charge des NUC, devrait être achevé au premier trimestre 2020, avec comme cible le marché OEM pour les entreprises. Du succès de l’opération dépendra une éventuelle version grand public du même concept, pour aider ceux qu’ouvrir un boîtier pour mettre à jour un composant terrorise encore. Rendons à Razor ce qui est à Razor, on rappelera que le fabricant avait présenté un concept assez similaire à l’occasion du CES 2014, mais sans y donner suite.

Un robot à fleur de peau

Des chercheurs de l’université technique de Munich ont développé une peau artificielle, dite « sensible », constituée de cellules hexagonales de 2,5 cm de diamètre et pensée pour les robots. Alors non, pas ceux qui travaillent comme des forçats dans les usines, mais plutôt les androïdes « destinés à un contact rapproché avec les gens ». Je sais à quoi vous pensez, mais dans un premier temps, le professeur Gordon Cheng en charge du programme évoque surtout des crèches avec des robots-assistants maternels (il n’est pas radieux, l’avenir ?). Cette peau, inspirée de la biologie humaine, permet à l’androïde de capter des données concernant la proximité d’un corps, la pression, l’accélération et la température. Jusqu’à présent, la difficulté pour réaliser ce type de peau résidait dans la quantité de données à traiter simultanément. Pour contourner le problème, les chercheurs utilisent une architecture modulable basée sur les événements, où chaque cellule ne transmet de données qu’en cas d’activation, par exemple lors d'un contact.

Statistiquement inattendu

Ça n’arrive pas tous les jours, les dernières statistiques concernant le marché du PC montrent une augmentation des ventes mondiales de 4,7 % au troisième trimestre 2019. L’institut d'analyse Canalys avance ainsi le chiffre de 70,9 millions d’unités, contre 82,05 millions en 2009 selon Statista, même si ce chiffre pourrait en réalité traduire une augmentation des stocks par des revendeurs soucieux de ne pas se prendre une balle perdue dans la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis. Quoi qu’il en soit, pour Gartner, « le cycle de rafraîchissement de Windows 10 a continué d'être le principal moteur de la croissance dans toutes les régions », avec Lenovo en tête de peloton (17,3 millions d’unités vendues), suivi de HP (16,7 millions), Dell (12,1 millions), Apple (5,4 millions) et Acer (4,9 millions). En l’état, les ordinateurs hybrides et autres portables pour le jeu représentent désormais les principaux ressorts du marché PC.

Fishbone le 18 septembre 2019
Destiné aux goinfres du stockage, le fabricant de cartes mères Onda dispose d’un modèle adapté à leur névrose. Le B250 D32-D3 IPFS (chaussette LGA 1151, 405,5 × 310,5 mm) embarque pas moins de 32 ports SATA, l’alimentation des disques étant intégrée à la carte mère. On va s’épargner le reste des spécifications, c’est banal, classique et chiant. 420 euros quand même.
Fishbone le 18 septembre 2019
Avec un tarif d’environ 155 550 euros sans les options, la nouvelle Porsche Taycan, première voiture électrique du constructeur, n’a pas exactement vocation à transporter les nécessiteux. Alors pourquoi se gêner et ne pas proposer une option audio à 504 euros, à savoir un « son sportif électrique à l’intérieur et à l’extérieur lors de la conduite » qui ne manquera pas d’évoquer celui d’un aspirateur cocaïnomane.
Fishbone le 18 septembre 2019
Dans le cas où vous n’auriez pas lu la déclaration de confidentialité des pilotes d’impression d’HP, comme toute personne normalement constituée, apprenez que le fabricant collecte des données sur les impressions réalisées, comme le type de documents, leur taille, l’heure d’impression, mais pas le contenu. Activées par défaut, HP justifie ces options dans le cadre du service HP Instant Ink (remplacement des cartouches d’encre via un abonnement).
Fishbone le 18 septembre 2019
La troisième phase de l’opération WiFi4EU, organisée par la Commission européenne et visant à fournir le Wi-Fi aux communes numériquement démunies (6 000 à 8 000 dans toute l’Europe), a été lancée le 19 septembre dernier. Chaque commune retenue disposera d’une enveloppe de 15 000 euros pour s’équiper d’un accès haut débit sans fil gratuit et sans publicité pendant au moins trois ans. Après ce sera la fête au village.
En vrac

On en parlait avec l’Open Computer, le smartphone Fairphone 3 a obtenu la note de 10/10 en réparabilité chez iFixit, tenant ainsi ses promesses de gentil garçon. Western Digital continue de se consacrer au bien-être des disques durs magnétiques, avec la sortie de modèles grimpant à 20 To d’ici 2020. Les appareils pliables – pour ne pas dire les Surface –, manifestement Microsoft y songe sérieusement avec le dépôt d’un brevet de charnière « à fluide ». À ce propos, la nouvelle version du Galaxy Fold est désormais disponible, mais cette fois accompagnée d’une liste sans fin de recommandations pour éviter les drames. Selon IDC, le marché des PC traditionnels continue de péricliter au profit des PC portables ultralégers et des tablettes détachables. Google a déposé un brevet de casque VR pour son service de cloud gaming Stadia, tandis qu’un casque de réalité augmentée Apple est clairement mentionné dans un fichier texte d’iOS 13.1, adressé aux employés de la Pomme (pour un lancement en 2020 ?). La Wi-Fi Alliance a finalisé le Wi-Fi 6 – ou 802.11 ax – compatible WP3 et permettant un plus grand nombre d'appareils connectés simultanément, la balle est maintenant dans le camp des fabricants. Allez, je vous laisse, c’est pas Tool ça mais j’ai de la musique à écouter.

Ça module ouvertement à Strasbourg

Amoureux du Libre, de l’échangisme hard, du Fairphone 3 et du baeckeofe, sachez que les Strasbourgeois de Cairn Devices travaillent comme des sourds sur le projet Open Computer, un prototype d’ordinateur portable GNU/Linux modulaire. Leur mission, leur vision, leur ambition, proposer une machine facile à réparer et mettre à jour, même par l’utilisateur lambda. Dans cet esprit, un algorithme d’analyse disponible sur le site permettra d’identifier automatiquement les composants défectueux. Les blocs concernés – CPU, GPU, RAM, SSD, batterie – s’interchangent à la volée depuis l’arrière du châssis, à l’aide d’une simple pression. Un système sain et psychologiquement durable, puisque dénué de vis (oui bon…) L’Open Computer intègre également des « mods » utilisant cette fois un connecteur USB type C, notamment pour changer la webcam ou le DisplayPort. Enfin, même traitement pour l’écran, le clavier et le touchpad, détachables et remplaçables. Outre l’aspect pratique et économique pour l’utilisateur, l’Open Computer souhaite apporter sa pierre à la cause écologique, alors que la masse des déchets électroniques croît de manière exponentielle. Et je ne parle pas que des trolls.

Du MicroLED, pour du magros-beau

Encore peu répandu, le MicroLED a toutefois le vent en poupe et se positionne comme la technologie d’affichage à succès de ces prochaines années. En résumé, elle offre les avantages de l’OLED, tout en le surpassant sans pour autant se coltiner les inconvénients : noir profond (le MicroLED produit sa propre lumière), rapidité d’affichage (temps de réponse mesuré en nanosecondes), consommation réduite, durée de vie élevée, absence de marquage des dalles lorsqu’un pixel affiche une couleur pendant trop longtemps, meilleure luminosité, accès aux très hautes résolutions… N’en jetez plus, ce n’est pas un hasard si l’écran géant à plusieurs millions de dollars de Sony – dont nous glosons justement dans le Tour du Périph – a le croupion farci aux MicroLED. Mais ne désespérez pas totalement de pouvoir en accrocher un dans le salon avant de vivre l’effondrement de notre civilisation, puisque le chinois TCL fignole actuellement un écran de 132 pouces exploitant une dalle Ultra-HD (3 840 × 2160, 24 millions de pixels – comprendre : un pixel par couleur –, contraste de 2 500 000:1, luminosité de 1 500 cd/m2). Pas encore de date ni de prix annoncés, toutefois.

Encoder en 8K ? EPYCuoi encore !

Pour l’anecdote, apprenez que le processeur AMD EPYC 7742 (64C/128T, 3,4 GHZ en Boost) distribue des claques à tour de bras, enchaînant les records de performances. Tenez, Cinebench R20 par exemple : 31 913 points en configuration bi-CPU, 20 645 points en mono-CPU, et sans suinter des chaussettes. Même topo avec le benchmark V-Ray et 75 125 points décrochés. Pour mieux juger de la performance, rappelons que le précédent record Cinebench était détenu par deux Intel Xeon Platinum 8168 avec un score de 16 536 points, là où le courageux petit Intel Core i7-7700K poney culmine à 2 420 points. Dans le même ordre d’idées, la société Beamr Imaging vient de communiquer sur l’encodage de séquences 8K HECV en temps réel à 79 IPS (couleurs en 10 bits), via Beamr 5 et un seul CPU EPYC 7742. « Les processeurs de la série AMD EPYC 7002 arrivent à point nommé pour les clients de diffusion et de streaming vidéo OTT en préparation pour Tokyo 2020 », explique-t-elle en se frottant les mains. En gros, un CPU de choix pour les services vidéo de tout poil, sans oublier le cloud gaming.

L’État technopolicier en ligne (de mire)

La Quadrature du Net, association de défense des droits sur Internet, s’inquiète – non sans raison puisque vous ne me demandez pas mon avis – de la montée en puissance des mesures de surveillance des citoyens, notamment dans les villes dites « intelligentes ». Il faudrait effectivement être naïf pour ne pas apercevoir le spectre de la « surveillance totale » planer sur la tête du smart citoyen, un processus déjà bien avancé n’attendant que des « smart cities » pour prendre toutes ses aises, avec par exemple la généralisation de la reconnaissance faciale. Certains argueront qu’il est déjà trop tard, d’autant plus lorsque lesdits citoyens considèrent cet environnement 100 % technologique non pas comme un problème, mais comme une avancée. C’est dans ce contexte que la Quadrature du Net souhaite « sensibiliser et mobiliser » avec le lancement de la plateforme « Technopolice », en partenariat avec la CGT, la Ligue des droits de l'Homme et la Fédération des conseils des parents d'élèves. Plateforme chargée de « documenter de la manière la plus rigoureuse possible le déploiement de ces projets de surveillance à travers le pays, et construire ensemble des outils et des stratégies de mobilisation capables de les tenir en échec ».

Quant à AMD

AMD a officialisé la date de sortie des CPU Zen 3 (Vermeer), logiquement référencés « 4000 ». Les bambins débarqueront début 2020, avec sous le capot une gravure en 7 nm+ réalisée non par GloFo (GlobalFoundries), mais par les gars de TSMC. Rien de surprenant, puisque l’année passée GloFo a clairement stipulé sa volonté de se retirer de la course à la gravure, tandis que le contrat en cours avec AMD prendra fin en 2021. Pour en revenir aux puces, AMD est resté muet quant aux APU Renoir, se contentant d’annoncer un Zen 3 Genoa en remplacement des Zen 2 Milan pour serveurs, sans autres détails techniques. Du côté des GPU, c’est également officiel, les cartes graphiques commercialisées fin 2020 intégreront un Refresh de l’architecture RDNA 2 et le support du lancer de rayons (ray tracing). Enfin, le flou reste d’actualité pour Arcturus, le supposé successeur de Vega orienté GPGPU et à destination des pros.

Fishbone le 22 août 2019
Les noms de desserts et autres saloperies qui font grossir le ventre des fesses, c’est définitivement du passé pour Android. Google a décidé de revoir sa sucrée communication pour revenir à une nomenclature des plus conventionnelle, à savoir un simple numéro de version afin que l’OS installé sur un appareil soit clairement reconnaissable à l’international. Android Q (un autre genre de gourmandise) devient officiellement Android 10, avec pour la route un logo légèrement retouché.
Fishbone le 22 août 2019
La Xbox Scarlett officialisée, Microsoft est revenu sur l’idée qui traînait ici et là concernant une machine totalement orientée cloud gaming. Coupant court aux supputations, Phil Spencer a précisé que la firme « ne travaille pas sur une console 100 % orientée vers le streaming à l’heure actuelle », certainement pour pas tirer une balle dans le pied de Scarlett. Pour l’heure, le xCloud Project vise donc uniquement le marché des appareils mobiles.
Fishbone le 22 août 2019
Micron a devancé Samsung en démarrant la production de DRAM DDR4 16 Go en 1z nm, comprendre une finesse de gravure allant de 10 à 14 nm. Conçues à destination des serveurs et consorts, les puces 1z sont à la fois plus économiques à produire et 40 % plus efficaces énergétiquement. Quant à la mémoire DRAM LPDDR4X 16 Gb pour appareils mobiles, également en 1z nm, Micron a commencé les livraisons. Si elle n’arrive pas dans les 30 minutes, la seconde palette est pour la maison.
Fishbone le 22 août 2019
Une rumeur apparue sur Reddit a émotionné plus d’un utilisateur de Nintendo Switch, tout du moins ceux qui avaient acheté la console après le 17 juillet. Car avec l’arrivée d’une version améliorée le 20 septembre prochain (jusqu’à neuf heures d’autonomie), on y apprenait que Nintendo proposait gracieusement l’échange de l’ancien modèle pour le nouveau, ne facturant que les frais de port. Ce que la firme a aussitôt démenti, aucun programme d’échange n’étant à l’ordre du jour des 1 000 prochaines années.
La puce a de l’oreille

Ce qu’il y a de fantastique avec les industriels, c’est qu’ils n’ont jamais honte de rien, et font systématiquement passer les paranos de la décennie précédente pour de grands visionnaires. Après les récents aveux d’Apple, Facebook, Google et Amazon (le marchand, pas celle qui part en fumée dans l’indifférence générale, misère de misère), c’est aujourd’hui au tour de Microsoft de reconnaître avoir enregistré, lui ou ses partenaires, des extraits de conversations des utilisateurs de Xbox One via le système de commandes vocales de Kinect ou l’assistant Cortana (sans oublier les écoutes sous Windows et Skype). Une fête du slip qui dure depuis 2013, comme ça, à la cool. Après tout, pourquoi se gêner, puisque la firme explique qu’il s’agissait « d’améliorer le service et la reconnaissance vocale ». Microsoft stipule toutefois avoir cessé la pratique, non pas en vertu d'une quelconque considération éthique mais parce qu’elle ne lui est plus nécessaire, même s’il s’autorise encore quelques extras en cas de « soupçons de violation de ses conditions d'utilisation ». Honte de rien, je vous dis.

Intel et le droit à l’inférence

Surfant comme un pro sur l’acquisition de la société Nervana en 2016, Intel AI a livré plus de détails sur le NNP-I (Neural Network Processor for Inference), nom de code Spring Hill, premier processeur (ou plutôt coprocesseur) maison intégrant en son sein un réseau neuronal. Ce Core/Xeon « accélérateur d’intelligence artificielle » repose sur l’architecture Ice Lake en 10 nm et adopte un format M.2 (interface PCI 3.0 ×4 ou ×8). Déjà exploité par les serveurs de Facebook, le NNP-I possède deux cœurs dédiés aux calculs IA (jeux d’instructions AVX512 et VNNI) accompagnés de douze moteurs d’inférence – l’inférence est une « opération logique qui consiste à admettre une vérité en vertu de sa liaison avec d’autres vérités déjà admises », de rien. Selon Naveen Rao, directeur général d’Intel AI dont la mission sacrée est de « parvenir à un monde où l’IA sera partout », grâce au NNP-I les performances en calculs IA sont multipliées par cinq par rapport à un ZX-81 ou un Oric Atmos. Par contre, on a vérifié, le NNP-I fait bien jeu égal avec un CPC 6128.

Phote de précautions…

Après les ordinateurs et autres télévisions connectées, les ransomwares pourraient trouver un nouveau terrain de racket, celui des appareils photo numériques (APN). Flippe, flippe. Au fond, comment s’en étonner : ce ne sont pas les modèles Wi-Fi ou NFC qui manquent. Si aucun cas réel n’a encore été relaté, l’expérience a cependant été menée avec succès par des gens de Check Point Research. Une vidéo montre un Cannon EOS 800D bloqué à distance, tandis que les photos de la carte mémoire sont chiffrées à la volée. L’attaque exploite un panel de vulnérabilités liées au « Picture Transfer Protocol » (PTP), via la bonne vieille technique du dépassement de mémoire tampon. Les chercheurs précisent que la même attaque peut être réalisée via USB. Alors certes, en pratique, le risque de se faire ransomwariser l’APN s’avère faible. Mais en vérité je vous le dis (éclairs et bruits de tonnerre en fond), ce n’est que le début de l’enfer du tout-connecté : de la bagnole au vibro, on ne sera plus tranquille nulle part.

Une communication trop Didier

Faisant référence à la sortie des GeForce RTX 2060/2070/2080 « Super » en juillet dernier, un tantinet plus performantes que les modèles standard (et en attendant une probable GeForce RTX 2080 Ti Super), le PDG de Nvidia Jenseng Huang a lâché une petite phrase à l’occasion d’une conférence pour les investisseurs. En résumé : « Il serait fou » d’acheter une nouvelle carte graphique devant durer deux à quatre ans, incapable de lancer de rayon (ray tracing). En d’autres termes, se procurer des cartes graphiques AMD RX 5700 serait au mieux un signe de légère démence, au pire de crétinerie. Quant au problème de manque de titres compatibles, Huang n’en démord pas et promet que les contenus supportant le lancer de rayon arrivent (Minecraft vient justement de passer à la casserole). Reste que ces propos n’engagent évidemment que leur auteur et qu’à la réflexion, il pourrait être lumineux de patienter au moins une année ou deux que la situation mûrisse et profiter d’une carte au meilleur rapport prix/performances/catalogue/valeur ajoutée du lancer de rayon. Pour autant que ce dernier point fasse sens bien sûr, mais ne soyons plus désagréables que la fragrance de ces chaussettes.