D'accord, Day of Infamy picote les yeux. Les textures sont un peu baveuses, les décors taillés à la serpe rouillée, les modèles 3D animés comme des personnages en carton... Disons qu'il aurait pu sortir en 2012 sans que personne ne s'émeuve de la qualité de sa réalisation. C'est normal, c'est le vieux Source Engine qui bosse en coulisses. Avantage : si les shoots actuels tournent à 40 FPS sur votre machine, lui tapera sans problème dans les 150 ou les 200 images/seconde. Inconvénient : il n'y a pas d'inconvénient, car nous sommes rentrés dans l'ère post-graphique du jeu vidéo, il faudra bien vous y faire.
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Day of Infamy
Retour au Source
Cela fait six mois que Day of Infamy est très discrètement sorti en accès anticipé, et il continue de fédérer près de 500 joueurs par soir, sans que sa courbe de fréquentation ne semble fléchir. Son petit secret ? Il nous murmure de sa voix rauque tout ce que les nostalgiques du shoot à l'ancienne aiment entendre.
Vous m'enlevez le gras, s'il vous plaît. Développé par New World Interactive, que l'on connaissait déjà pour l'excellent Insurgency, Day of Infamy s'inspire nettement de Day of Defeat Source mais en améliore l'aspect teamplay avec l'inclusion des classes de persos officier et radio. Ils peuvent définir une stratégie pour les 16 joueurs de l'équipe, ordonner des écrans de fumée, des barrages d'artillerie, des bombardements de l'aviation... Ce sont souvent eux qui font la différence sur un point de contrôle disputé. Les cartes sont de taille réduite, mais assez ouvertes pour offrir quelques chemins de contournement. Les programmeurs de New World Interactive ne se sont certainement pas embarrassés d'armes exotiques, d'avions, de tanks ou de système d'escouades complexes. Ils gardent l'essentiel, c'est-à-dire quelques classes de personnages bien définies et une visée simple, impitoyable, qui se fait uniquement à l'ironsight. Nous sommes à des années-lumière de la surenchère d'un Battlefield 1, avec ses 3 792 véhicules et ses cartes de la taille du Pas-de-Calais, mais c'est justement ce qui le rend rafraîchissant. Car même si j'adore passer trois minutes à dos de canasson pour rejoindre la zone des combats avant de me faire éclater par deux tanks en maraude sur le dernier shoot de Dice, j'ai aussi parfois envie de jeu de shoot tactique plus direct, plus ramassé, plus immédiat.