Voilà plus de deux ans que nous bavons ensemble devant Songs of Conquest, son tour par tour savoureux, son univers féérique, son pixel art d’orfèvre. Deux ans que l’on rêve d’enfin poser nos mains moites d’excitation sur le digne successeur des vieux Heroes of Might & Magic. Aujourd’hui, je suis heureux de vous dire que notre patience a été récompensée.
Ne me demandez pas pourquoi, ce doit être quelque chose dans l’eau ou Mercure en rétrograde : cette année, les jeux de rôle tactiques ont une pêche formidable. Toute une cohorte de T-RPG (certes surtout japonais) fonce vers nos étalages, avec parmi eux un jeu attendu depuis cinq ans, qui compte d’ores et déjà parmi ce que le genre fournira de mieux cette année : The Iron Oath.
Un duel épique au soleil couchant pour vendre Wasteland. Un soldat aux abdos gonflés jusqu’au bord de l’explosion pour vanter Doom. Dans les années 1980 et 1990, tant que la jaquette d’un jeu vidéo en mettait plein la vue, les illustrateurs faisaient à peu près ce qu’ils voulaient. Une ère d’insouciance et de liberté, avec ses parts d’ombre.
Sous les projos : No Man’s Sky. Depuis sa sortie catastrophique en août 2016, No Man’s Sky s’est enrichi au point de devenir un excellent et robuste jeu d’exploration spatiale. En ce mois d’avril, une énième mise à jour bourrée de contenu y rajoute la possibilité de devenir un hors-la-loi.
Core Keeper a cru qu’on pouvait m’acheter avec une pioche. Il ne sait donc pas que ça fait douze ans qu’on en manie, des pioches, dans le jeu vidéo ? qu’il est à peu près le soixantième à me proposer de taper de la pierre pour trouver du fer ? de progresser délicieusement jusqu’à des métaux durs comme l’acier ? de découvrir un monde fabuleux et envoûtant ? de… me fabriquer un chalet cozy à en pleurer ? Ah le con, il a cru qu’on pouvait m’acheter avec une pioche. Il a eu tellement raison.
Sous les projos : Lord of the Rings Online. Pour fêter sa quinzième année d’existence, le MMO Seigneur des Anneaux simplifie son modèle économique et rend tout un tas d’extensions gratuites. Le but : être le plus attractif possible lorsque la série Amazon sur la Terre du Milieu sortira, en septembre prochain.
Du haut de ses soixante ans et de ses quarante années de carrière, Bruno Faidutti est l’une des figures tutélaires du jeu de plateau en France. Il en a conçu une centaine en tout, même s’il est surtout connu du grand public grâce à Citadelles, incontournable avec ses deux millions d’exemplaires vendus et ses traductions en près de quarante langues. J’ai rencontré ce créateur prolifique et chaleureux dans son appartement, sous le toit d’un immeuble parisien dont les murs sont couverts jusqu’au plafond de boîtes de jeux.
Ça y est, après vingt-cinq ans d’abominations qui réduisaient Harry Potter à de la plateforme ou à des jeux mobiles, le moment approche où les amoureux de la saga pourront acheter ce qui ressemble au jeu vidéo de leurs rêves. C’est un événement extraordinaire, inespéré. J’imagine déjà la réaction émue des fans émerveillés : « Nooooooooonnnnn !!! Ce jeu ne peut pas être bon, Poudlard a dix-huit tourelles alors que dans le livre il est bien marqué qu’il y en a dix-sept !! »
Les joueurs de Far : Lone Sails ne seront pas déboussolés par Far : Changing Tides. L’idée est toujours de piloter une machine faite de bric et de broc afin d’échapper au changement climatique, sauf que cette fois plus question de rester tranquillou au sec. Au lieu de traverser un désert de ruines à 0% d’humidité, on se retrouve confronté à la montée des eaux. Car les grands glaciers, tels les nazis à la fin de l’Indiana Jones qui me terrifiaient jadis, ont fondu.