Puisqu'il prend autant de temps, on pourrait imaginer qu'Overgrowth est un jeu ultra-complexe et révolutionnaire, un produit avant-gardiste bousculant tous les paradigmes vidéo-ludiques. Alors, en fait, non. C'est de la baston à la troisième personne dans laquelle des lapins et autres animaux se castagnent. À la fin des années 2000, lorsqu'il fut annoncé, tout le monde était en émoi devant la qualité des animations. Elles n'ont pas vraiment bougé depuis et n'ont plus rien d'exceptionnel. Voilà donc votre Bugs Bunny karatéka, contrôlable au clavier et à la souris (le gamepad est encore mal implémenté...), qui donne des baffes, court sur les murs et fait des bonds de cinq mètres de haut qu'il termine en double coup de pied dans la face de ses ennemis. Si certains mouvements sont soignés, d'autres restent un peu robotiques, avec un moteur physique parfois bizarre qui vient casser le côté naturel des enchaînements. Pas grave, vous me direz, s'il y a un bon jeu derrière, une belle aventure et des heures d'exploration en perspective.
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Overgrowth
Quand des développeurs vous posent un lapin
Overgrowth est en chantier depuis neuf ans. Il est vendu en accès anticipé sur Steam depuis cinq ans. Et quand on lance la nouvelle version bêta qui vient juste de sortir, elle vous dégueule sur les pompes une vieille erreur OpenGL, agrémentée d'une fenêtre DOS bourrée d'un charabia technique effrayant. C'est à ce genre de petits détails qu'on reconnaît les jeux d'exception.
Ah, je me suis fait carotte. C'est un peu ce que tout le monde espérait lorsque la version bêta du jeu est arrivée fin janvier. Et c'est... raté ! Ha ha oui, bien raté même. Malgré un temps de développement record, le jeu se limite pour l'instant à une poignée de niveaux minuscules et vaguement scénarisés dans lesquels il faut buter quelques rongeurs ennemis pour retrouver la famille du héros. C'est tout naze, ça vaut cinq euros grand maximum. Ensuite, un mode arène permet de se retrouver en face d'adversaires IA dans quatre petits enclos, pour des combats bourrins qui s'expédient en quinze, vingt secondes. Et pour clore ce festival, un éditeur permet de modifier les cartes et d'y spawner des ennemis. Chic chic chic ! J'adore créer moi-même le contenu d'un jeu que je viens de payer 30 boules !