J'aurais d'abord dû être touché. À l'origine, Magic and Mirrors a été fondé par un couple très amoureux (et épaulé par deux autres personnes) à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Leur objectif était aussi noble que leur amour : créer un jeu d'action qui permettrait de gérer chaque combat de nombreuses manières. C'est en partant de ces beaux principes qu'ils se sont attelés à Nelo, dont le héros éponyme est une sorte d'alien ninja télékinétique qui jongle entre des attaques au corps à corps et les quatre armes à feu qui volent autour de lui. Capable de combattre avec ses petits poings musclés, à distance avec ses fusils, ou carrément en vue de dessus à la Hotline Miami d'une simple pression de bouton, notre héros file à toute berzingue à travers des décors en camaïeu de gris. Nelo sprinte à toute vitesse, court sur les murs, saute, resaute, triple-saute, fend les airs et semble ne jamais vouloir s'arrêter, ce qui s'avère un peu moins rigolo quand le titre juge pertinent d'intégrer au chausse-pied des phases de plateforme entre les bastons. Je reste toutefois coi devant cette performance qui, après Goat Simulator ou I am Bread, nous permet enfin d'incarner une savonnette futuriste.
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Nelo
Metal Gear Rassis Revengeance
Cela fait maintenant près de deux ans que je suis Nelo avec de petits yeux méfiants mais remplis d'amour. Dans le Canard PC no 337, je le décrivais comme un jeu très enthousiasmant mais trop peu lisible. Piqués au vif, vexés sûrement, les développeurs de Magic and Mirrors m'ont écouté, n'ont pas aimé et se sont vengés. Nelo est aujourd'hui pire qu'il y a deux ans.
Marchand de glisse Visiblement très fiers de la vitesse insensée de leur héros, les développeurs semblent avoir oublié de prendre les précautions nécessaires pour que le jeu reste à la fois lisible, intéressant et amusant. Avec l'abondance d'effets et de particules, les combats se transforment vite en œuvre abstraite interactive, où l'on martèle les boutons en espérant que l'affrontement s'achève vite pour pouvoir continuer à se perdre dans des environnements grisâtres. Et puis entre nous, ça n'est pas avec ses ennemis interchangeables et sans âme que le titre nous poussera à apprécier ses bastons. Grosses machines rouges sur fond gris, les adversaires se contentent de se téléporter autour du joueur et de lui tirer dessus jusqu'à la victoire d'un des deux camps. Vous l'aurez sans doute compris, Nelo ne mérite pas le moindre de vos euros durement gagnés pour le moment. En arrivant on ne sait comment à être moins bon que sa pré-alpha Kickstarter, le titre de Magic and Mirrors nécessite un gros coup de collier de la part de ses développeurs pour devenir attrayant. On garde un œil dessus, toujours méfiant mais un peu moins aimant.