Il y a toujours quelque chose d’excitant à commencer un jeu dix ans après tout le monde. L’attente patiemment construite à force de discussions, de rumeurs, de recommandations, de lectures. Le plaisir de savoir à quoi s’attendre tout en ayant sciemment choisi de ne pas tout se spoiler. L’incertitude, aussi : est-ce qu’il me plaira autant que je me l’imagine ? Me serais-je trompée à son sujet ?
L’autre jour, en soirée, je parlais jeu vidéo avec une femme, et je lui ai glissé, toute heureuse de parler de mon expérience, que je passais mon temps sur NieR : Automata. Je m’attendais à beaucoup de réactions, mais pas à sa réponse : « Ah, c’est pas le jeu gênant où on avait un succès pour mater la culotte d’une meuf ? »
Il paraît que dans la fantasy, le lore, c'est important. En bon français, ça signifie que votre histoire n'est pas très intéressante si vous n'avez pas pris le temps de construire un univers logique, élaboré, avec des antagonistes complexes, une géographie cohérente et une longue histoire millénaire.
Dragon Age : Origins aura toujours une place à part dans mon cœur. D’abord parce que c’est avec lui que j’ai découvert, un Noël de 2009, que les CRPG étaient le meilleur genre de jeu vidéo au monde. Ensuite, parce que c’est avec lui que j’ai découvert, un Noël de 2009, que j’étais attirée par les femmes.
Le premier contact avec les fans de Ghost Trick, c’est un peu comme se faire embarquer dans une secte. Vous rigolez innocemment d’un gif de Phoenix Wright criant « Objection ! », puis vous testez un Ace Attorney – et c’est là qu’ils vous attrapent. Avec un regard conspirateur, ils se penchent vers vous et susurrent « tu connais Ghost Trick ? C’est le même créateur, tu verras, ça va forcément te plaire ».
À l’exception d’une figurine Fire Emblem importée du Japon par erreur (ça peut arriver à tout le monde, faites attention), je ne suis pas très weeb. Je connais mal les RPG japonais, je n’ai grandi qu’avec un ordinateur, et je n’ai jamais accroché aux grandes licences à la Final Fantasy. Alors imaginez ma surprise quand j’ai commencé 2022 stylet en main, tombant éperdument sous le charme d’un JRPG sur 3DS.
Bip bip – brrrrrrrrm – tchhhhhhh – Bonjour monsieur, installez-vous ! Je suis à vous dans un instant. tchhhh – brrrrm – fshhhhh – Et voilà madame, votre cappuccino à emporter, comme convenu. Attendez – voooosh – votre fleur préférée dessinée dans le lait, pour porter chance. Et bonne journée ! - ding ding – Monsieur, c’est à nous. Vous avez choisi ?
J’ai beaucoup consommé de science-fiction au cours de mon adolescence. Je crois que ce que j’aimais dans ce genre, c’était sa façon de me forcer à penser différemment, de poser des questions face auxquelles mes certitudes et mes réponses préconçues volaient en éclats. J’aimais l’audace de rêver des futurs profondément étrangers qui disaient quelque chose de nous, de moi, de notre monde, de la nature de l’homme.