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Le tour du gadget
Imprimante 3D biologique (University of Minnesota) L’imprimante conçue par les chercheurs de l’université du Minnesota ouvre la voie à un nouvel usage de l’impression 3D dite biologique. Le périphérique, portable, imprime des circuits électroniques directement sur la peau, mais aussi des cellules sur les blessures. Dans le premier cas, je laisse votre imagination trouver des usages très idiots, mais une piste toutefois : pensez à des soldats qui, sur le champ de bataille, imprimeraient un capteur d’agents chimiques. « Ce serait comme un couteau suisse du futur, tout ce dont ils ont besoin serait disponible depuis une seule imprimante 3D portable », explique fièrement Michael McAlpine, responsable du projet. Et puisque ces gens ont pensé à tout, oui, l’impression s’adapte aux mouvements inopinés du corps, ici la main, grâce à la pose préalable de balises sur la zone à traiter. L’encre conductrice est constituée de flocons d’argent qui se solidifient à température ambiante et se nettoie avec une pince à épiler ou à l’eau. Dans le second cas, grâce à de l’encre biologique, l’imprimante imprime des cellules pour « guérir des plaies et effectuer directement des greffes de peau ». Le prix indiqué correspond au coût de fabrication brut, puisqu’il s’agit ici d’un prototype.
Le site officiel – prix : 350 euros
Spectacles v2 (Snap Inc.) Snap remet le couvert en lançant une seconde version de ses lunettes connectées – ou plutôt de sa caméra mains libres pour ados et autres vieux beaux. Si les Spectacles v1 se voulaient exubérantes, les v2 semblent légèrement moins propices à attirer les gifles : plus discrètes avec la suppression du cercle flashy entourant les capteurs, plus effilées (−30 % d’espace occupé par les Allemands autour d’Etampes, mais aussi des tempes) et aussi plus confortables, grâce à de la gomme placée sur le côté des verres qui aide le naseau à supporter les 46 grammes de l’engin. Bonne nouvelle pour les apprentis batraciens, les Spectacles sont désormais étanches pendant 1 minute 30 (norme IP7), afin de filmer des insipidités en milieu aquatique. À ce sujet, l’enregistrement de vidéo « HD » est porté à 30 secondes, contre dix auparavant. La mémoire interne et l’autonomie permettent de stocker 300 photos (1642 × 1642) et 70 vidéos (1216 × 1216). Deux nouveaux micros revendiquent un meilleur enregistrement des voix, plus claires. Le champ de vision a pour sa part été réduit de 115 à 105 degrés. Enfin, la recharge s’effectue en quinze minutes, via un étui fournissant quatre cycles complets.
Le site officiel – prix : 175 euros
Lumiwatch (Carnegie Mellon University) Le corps étant appelé à devenir un périphérique comme un autre, après l’imprimante 3D biologique de l’Université du Minnesota, passons maintenant à une montre connectée Bluetooth et Wi-Fi qui projette des apps sur l’avant-bras. Conçue par l’université Carnegie Mellon, la Lumiwatch intègre un micro-projecteur laser RGB de 15 lumens qui affiche latéralement une image de 40 cm2 sur le membre et en couleur s’il vous plaît. De plus, l’affichage est tactile, dans le sens où un capteur 2D repère la position des doigts pour interpréter les mouvements et les transformer en commandes. Un glissement vers la gauche, par exemple, déverrouille la montre. En décapsulant l’objet d’un coup de dents, on découvre un SoC Qualcomm quadcore de 1,2 GHz, 768 Mo de mémoire, 4 Go de stockage et une batterie de 740 MAh, offrant une heure d’autonomie en mode projection et jusqu’à une journée si l’on sait se montrer raisonnable. Détails importants : le prototype ne dispose pas d’écran, n’est pas vraiment discret (50 × 41 × 17 mm) et aucun gicleur de crème épilatoire n’est prévu pour éviter un affichage trop poilu.
Le site officiel – prix : 600 dollars (estimation)
Tornadex (Aproptima) Se rouler en douce compagnie sur une peau de castor géant des montagnes (synthétique) devant un feu de cheminée crépitant avec du King Crimson en musique de fond, au temps béni des années 1970 (n’essayez même pas de me contredire), c’était le summum du dévergondage bon enfant. Une sorte de niveau final d’une sexualité saine et épanouie. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, la même expérience vous téléporte dans la case des nuisibles sociétaux nécessitant une rééducation citoyenne immédiate, car aussi insensible à la cause des castorettes géantes des montagnes (synthétiques) qu’à celles de bûches en pleine santé, sacrifiées au seul motif d’une libido petite-bourgeoise d’un autre âge. Tout ça pour enfin parler du Tornadex, cheminée urbaine en forme de torche « élégante et facile à utiliser », fonctionnant au biocarburant. Puisque je n’ai plus la place de m’étendre plus avant (allez savoir pourquoi), expédions la description pour dire que la monoflamme peut être de couleur jaune, rouge ou verte, qu’une recharge dure 20 heures, que quatre socles sont disponibles et que la combustion ne provoque pas de fumée (même toxique, mais où va le monde ?).
Le site officiel – prix : à partir de 94 dollars – date de sortie : août 2018
Tennibot (Tennibot) Tennibot est un robot ramasseur de balles de tennis qui, à l’instar des aspirateurs domestiques autonomes, déambule comme un maniaque sur le court à la recherche d’objets sphériques à se fourrer dans la panse (80 max). Si d’aventure vous ne sachiez ce qu’est le tennis (même pas peur pour la tournure), allongeons honteusement ce texte en expliquant qu’il s’agit « d’un sport de raquette qui oppose soit deux joueurs, soit quatre joueurs qui forment deux équipes de deux. Les joueurs utilisent une raquette cordée à une tension variant avec la puissance ou l’effet que l’on veut obtenir ». J’avoue, c’est toujours un plaisir malsain que de copier-coller Wikipédia comme le premier des escrocs venu. Donc voilà : Tennirobot permet aux tenniseux de se concentrer sur leur jeu et leurs petits cris foireux pour faire genre, plutôt que sur l’aspect canin de leur personnalité qui les pousse à rapporter des baballes toutes les trente secondes. Le robot possède une autonomie de cinq heures, ce qui signifie que vous serez mort d’épuisement avant lui. Par contre, puisqu’il se traîne à environ 2 km/h, il sera clairement désavantagé pour sauver sa peau en cas d’attaque surprise de loups.
Le site officiel – prix : à partir de 700 dollars – date de sortie : janvier 2019
Luft Qi (Titus & Wayne) Ceux qui ont travaillé dans le même espace professionnel que Capt’ain Ta Race le savent, disposer d’un purificateur d’air sur le bureau n’est pas un luxe, rapport à son système digestif, particulièrement agressif avec l’entourage. Ah ça… le Luft Qi n’aurait pas chômé pour alléger l’atmosphère puisque, justement, il s’agit d’un purificateur d’air chargé de neutraliser « les moisissures, les bactéries en suspension dans l'air, les virus, les allergènes et les produits chimiques toxiques ». Et ce, sans recourir à un filtre quelconque, car l’action du Luft Qi repose sur un nano-réacteur et une technologie d’oxydation photocatalytique. En langage humain, cela signifie que le bousin suçote l’air vicié environnant pour « consommer les molécules odorantes et les transformer en air propre », en les bombardant d’une lumière LED ultraviolette. Luft Qi génère un bruit de 25 dB, est proposé en diverses couleurs mais n’est pas homologué pour une utilisation en suppositoire. Et c’est bien dommage, j’en aurais bien lâché une caisse à qui vous savez.
Le site officiel – prix : à partir de 99 dollars – date de sortie : juillet 2018