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Dhyana, l’autre AMD du fromage
Si l’idée d’aller en Chine pour dégoter un processeur Hygon Dhyana vous démange, d’une part bonne chance, de l’autre, ne pensez pas faire l’affaire du siècle. Si le Dhyana est bien une puce reposant sur l’architecture x86 Zen 1 d’AMD – ce dernier avait vendu la licence du design au fabricant de serveurs Hygon en 2016, contre 293 millions de dollars + royalties ; licence qui au passage ne sera pas renouvelée pour le Zen 2 en raison des tensions politiques –, les modifications et bridages apportés sont tels que comparé aux Ryzen, la dégradation des performances est plus que palpable. Pour ne donner que quelques chiffres issus des tests menés par Anandtech, l’encodage AES (Advanced Encryption Standard) du Hygon Dhyana (8C) est de 1,5 GB/s, celui de l’Hygon Dhyana Plus (2×32C) de 2,5 GB/s, contre 2,6 GB/s pour l’AMD Ryzen 3 1200 (4C), 9,9 pour l’AMD Ryzen 7 1800X (8C) et 14,4 GB/s pour l’EPIC 7601 (32C). Les autres résultats sont presque tous à l’avenant, avec notamment un score sur 3D Particles Movement v2.1 (Non-AVX) de 2 372 points pour l’Hygon Dhyana Plus (2×32C), à peine plus que les 2 344 points pour l’AMD Ryzen 7 1800X (8C). En revanche, aucun jeu n’a pu être testé. Pas grave, de toute façon c’est une mauvaise idée, on vous dit.
Dure réalité sociale
Travailler au département des services de l’enfance de l’Indiana (États-Unis) ne semble pas être de tout repos – comme partout ailleurs en fait –, puisque jusqu’en 2018, 40 % des agents jetaient l’éponge dans les deux ans suivant leur prise de fonction. Pour faire face à cette rotation inquiétante des effectifs, un DSI de l’administration a eu l’idée d’utiliser la réalité virtuelle et le cloud pour mieux recruter et préparer les travailleurs sociaux à leur quotidien, qu’on imagine assez glauque. Car après enquête, la principale raison donnée par les démissionnaires est celle du décalage entre les attentes et la réalité de l’expérience sur le terrain. Plus d’un an après la mise en situation virtuelle des candidats au poste, l’initiative semble efficace avec une réduction de 18 % des départs, certains renonçant dès la phase de réalité virtuelle. D’autres États ont depuis manifesté leur intérêt pour cette méthode de recrutement et souhaitent l’appliquer à d’autres secteurs d’activité. La réalité virtuelle bientôt généralisée dans les entretiens d’embauche ?
La confIAnce a ses limites
S’il existe un point sur lequel les « pro- » et « anti- » intelligence artificielle s’accordent, c’est sur la nécessité d’une supervision humaine des processus. Pour autant, selon Hannah Fry, professeur à l'University College London, cette couche de sécurité n’a pas forcément valeur de garde-fou, l’humain étant par définition faillible. Et Hannah d’expliquer que l’on ne peut « faire confiance aux gens », car « en tant qu'humains, nous sommes paresseux et nous prenons des raccourcis cognitifs. Faire confiance aux machines est une erreur que nous sommes tous capables de commettre ». Cette tendance à s’en remettre aveuglément à la technologie est effectivement courante ; que celui qui n’a jamais suivi les indications incongrues d’un GPS, en dépit du bon sens, me jette la première pierre (avant de tomber dans le port de Marseille). Ainsi, outre les écueils éthiques liés à l’usage massif de l’IA dans la société, se dessine en arrière-plan une autre problématique : à terme, à quel point l’humain IAssisté jusqu’au trognon sera-t-il encore capable de penser, décider, par lui-même ? C’est pourquoi, Hannah estime que les développements en IA doivent intégrer le paramètre « défauts humains » et faciliter la remise en cause des résultats donnés par la machine. Ou sinon, autre option qui a fait ses preuves : foutre l’IA au feu et de se débarrasser une bonne fois pour toutes de cette sorcellerie.
Couhack en dise Intel…
Quoi de plus ordinaire à notre époque que d’apprendre l’existence d’une nouvelle vulnérabilité majeure dans les processeurs ? Car après les psychodrames Meltdown, ZombieLoad, Spectre et consorts, voici qu’une autre faille concernant les CPU Intel Core de la 4e à la 9e génération a été découverte par les chercheurs de Positive Technologies. En cause, une faiblesse dans le CSME (Converged Security and Management Engine) intégré au CPU, justement chargé de la sécurité. C’est d’autant plus ballot pour les Inteleux que cette fois, ils vont devoir apprendre à vivre avec ou se fendre d’un CPU de 10e génération, l’infâme trou n’étant pas corrigible. Intel a certes publié un patch pour contrecarrer l’un des vecteurs d’attaque via l’ISH (Integrated Sensors Hub), mais pour Positive Technologies cela reste insuffisant, évoquant d’autres techniques pour exploiter la faille. Si, en l’état, l’attaque nécessite un accès physique à la machine, les chercheurs n’excluent toutefois pas la possibilité d’une attaque visant un réseau local, sinon ça ne serait pas drôle.
Plus fort que sirop sport
L’annonce du report à l’été 2020 de la fabrication du supercalculateur Big Red 200 de l’Université de l’Indiana (États-Unis), a permis d’obtenir une info qui en excitera plus d’un. Selon l’établissement, la décision a été prise afin de bénéficier des nouvelles puces graphiques de Nvidia – a priori, les « Ampere » –, qui seraient « 70 à 75 % plus rapides que les modèles actuels », les Volta donc. Un pourcentage pour le moins aguicheur, mais qui, d’une part, n’est évidemment pas officiel, et d’autre part dépend du type de calcul auquel il fait référence (en clair, pas certain qu’il s’applique au jeu). Bref, restons calmes et courtois, inutile de s’emballer en attendant plus d’infos en provenance de Nvidia. Quoi qu’il en soit, le supercalculateur atteindrait la puissance de 8 pétaflops, contre 5,9 pétaflops avec les GPU Tesla V100, tout en nécessitant une quantité moindre de puces (256). Côté CPU, Bid Red disposera de 672 AMD Epyc 7742 Milan (64C/128T) cadencés à 2,25 GHz.
Des chiffres impressionnants
ZDNet.fr a fait le point sur le marché de l’impression 3D, en partie basé sur le rapport du site 3D Hubs. Ainsi, « les principaux domaines de croissance immédiate pour l'impression 3D seront le développement de nouveaux produits (…) ainsi que les chaînes d'approvisionnement du marché secondaire ». De nombreux secteurs sont concernés, notamment l’automobile, l'aérospatiale, la marine, le médical, l'espace, les sports, les sports automobiles, les chemins de fer et la défense. Selon le rapport de 3D Hubs, « 1,1 milliard de dollars a été récolté par les start-up d'impression 3D dans le seul domaine de l'impression 3D en 2019 », un montant qui devrait augmenter en 2020, malgré une rentabilité encore faible. Également, s’inspirant de la loi de Moore, les analystes pensent que « le marché total de l'impression 3D continuera de doubler en taille environ tous les trois ans ». Une expansion qui passera par le cloud et les plateformes de fabrication en ligne. Enfin, en 2020, plus d'entreprises intégreront « l’impression 3D avec des technologies comme la machine CNC (NDLR : machine-outil à commande numérique) et le moulage par injection à faible tirage » dans leur chaîne de fabrication. Alors, j’ai bien tenté de coller une vanne quelque part, mais manifestement, ce fut un échec.
Back to Black to Back to Black
Le tartigrade est réputé être l’un des animaux les plus résistants au monde, plus que Michel Drucker, c’est dire, mais il existe une bestiole qui les surpasse allègrement en termes d’increvabilité : BlackBerry. Apparu dans les années 2000, cet organisme étrange possède un niveau de résistance à la mort hors-norme, trouvant systématiquement une stratégie inattendue pour passer d’une position latérale de sécurité à debout, prêt à repartir pour un tour de piste. Après la gloire et le déclin, on se souviendra ainsi de 2016, l’année qui marqua l’abandon de la fabrication des smartphones maison – ou intelliphones comme nous dirons maintenant – et de l’alliance avec le fabricant chinois TCL. Mais voici que BlackBerry va de nouveau mourir pour mieux renaître, quittant – a priori – définitivement le marché du matériel avec la non-reconduction du contrat le liant à TCL, prenant fin le 31 août 2020. BlackBerry va désormais concentrer ses efforts sur le logiciel et plus précisément la cybersécurité. J’ai déjà le titre du prochain épisode : BlackBerry se restructure et se concentre sur le marché porteur du gâteau-hérisson.
GeForce Now, la solution cloud gaming de Nvidia lancée en 2013, vient de quitter la phase bêta. Forte de l’expérience tirée des 70 millions d’heures de jeu cumulées durant cette période, la version finale – a priori motorisée par des GeForce RTX 2080 – demande une connexion d’au moins 15 Mb/s pour du 720p à 60 IPS et 25 Mb/s pour du 1080p à 60 IPS, plus une connexion locale via le port Ethernet ou un routeur 5G. GeForce Now dispose d’une période d’essai gratuite d’un trimestre, puis est facturé 5,49 euros/mois.
Chaque jour qui passe démontre à quel point l’Internet des objets constitue une catastrophe en termes de sécurité. Les chercheurs de Check Point ont réussi à hacker une ampoule connectée Philips Hue en exploitant des vulnérabilités du protocole ZigBee (le bon vieux « débordement de tampon »), ouvrant alors un accès au réseau local. La faille a été corrigée depuis, mais quand même, perdre du temps de vie pour patcher des ampoules… Tssss…
Triste réalité
Lorsqu’on projette les dérives vers lesquelles la réalité virtuelle – pour peu qu’elle devienne mature et démocratisée – pourrait à l’avenir entraîner une humanité dont l’hyperconnexion sera inversement proportionnelle à sa perte d’identité (ce n’est évidemment que mon avis, mais je le partage), on pense souvent à l’idée d’une rupture avec la réalité matérielle, souvent banale et difficile à endurer, au bénéfice d’une existence virtuelle où absolument tous les fantasmes, expériences et autres événements imaginables deviennent possibles. La problématique n’est pas nouvelle et a été moult fois traitée dans des œuvres de fiction, mais voici qu’elle prend un tournant plus concret : en Corée du Sud, le documentaire « I Met You » expose les retrouvailles en réalité virtuelle de la jeune mère Jang Ji-Sung avec l’avatar scrupuleusement modélisé de sa petite fille Nayeon, décédée en 2016. Outre la séquence crève-cœur, difficile de ne pas être gêné quant au fond de l’expérience, autant sur le plan éthique que psychologique (deuil ?). Et si les défunts en réalité virtuelle vous choquent, attendez un peu que les androïdes IAïsés débarquent… Misère.
Concurrence nuageuse
Dans une entrevue accordée à protocol.com, Phil Spencer, ou monsieur Xbox pour les intimes, a indiqué que les concurrents de Microsoft en la matière n’étaient plus Sony et Nintendo, mais bien Amazon et Google (Stadia). Un changement de paradigme en relation directe avec le développement des solutions de cloud gaming, une technologie qui – bien qu’encore imparfaite – aurait le potentiel d’atteindre le milliard d’utilisateurs. Bien plus que les consoles en tôles et boulons, d’autant que les ventes de Xbox sont à la traîne derrière la PlayStation 4 et la Switch. Ainsi, en plus de viser un marché plus vaste avec son Project xCloud, Phil explique que Microsoft dispose d’une technologie serveur bien plus avancée que Sony et Nintendo, grâce aux « dizaines de milliards de dollars investis dans le cloud ces dernières années ». Comprendre Azure. On notera pour conclure que le Project xCloud ne sera pas réservé à Microsoft et sera accessible à qui le souhaite, pouvant être déployé sur de multiples plateformes. D’ailleurs, rappelons au passage que Sony et Microsoft collaborent depuis mai 2019 sur les technologies de cloud gaming et d’intelligence artificielle…
Actualité : 1 - Esprit de contradiction : 0
Ayant un tempérament anticonformiste, j’avais décidé de ne pas sombrer à mon tour dans l’hystérie des titrailles putaclics et autres contenus apocalyptiques en rapport avec FLASH SPECIAL CORONAVIRUS, et ne faire aucune référence au CORONAVIRUS, DU NOUVEAU ! Mais finalement, impossible de faire l’impasse sur le CORONAVIRUS MORTEL, en raison de ses peu TERRIBLES IMPLICATIONS dans le domaine qui nous intéresse. Ainsi, Digitimes explique qu’en raison d’un marché chinois EN TOTALE SOUFFRANCE CORONAVIRALE, les expéditions de matériels (CPU, GPU, MOBO et autres composants) sont en GRANDE BAISSE DE FORME, avec des CONSÉQUENCES CERTAINES chez les fabricants vivant de ce juteux marché. À l’inverse, la situation n’est pas si DÉSESPÉRÉMENT ALARMANTE pour tout le monde, à l’image d’Intel. Car avec un stock plus important de CPU disponibles pour les autres marchés, cela atténue les DOULOUREUX SYMPTÔMES de leur pénurie tout en mettant des bâtons dans les roues d’AMD. Quant à savoir si NOUS ALLONS TOUS MOURIR, la réponse est OUI. Comme quoi, on peut faire de l’info sans se vautrer dans le sensationnalisme.
Micron a lancé la production de sa mémoire LPDDR5 en 6, 8 et 12 Go, afin d’intégrer la nouvelle fournée de smartphones équipés du SoC Qualcomm Snapdragon 865. Le Xiaomi Mi 10 devrait d’ailleurs être le premier servi. Comme de coutume, face à la LPDDR4x, la LPDDR5 dispose d’une meilleure vitesse de transfert – jusqu’à 6,4 Gbps par broche – et d’une consommation énergétique réduite de 20 % grâce à une isolation des murs avec des briques en chanvre.
Suite à la plainte de l’association Halte à l’obsolescence programmée, déposée contre Apple fin 2017, ce dernier a accepté de payer 25 millions d’euros d’amende dans le cadre d’une transaction pénale. En cause, le ralentissement constaté sur certains iPhone à la batterie ancienne et mis à jour vers iOS 10.2.1 et 11.2, sans possibilité de revenir à la version précédente.
En vrac
Le Forum économique mondial (FEM) a, dans son « Rapport 2020 sur les risques mondiaux », communiqué sur les conséquences sociétales imprévues des technologies émergentes (IA,IoT, informatique quantique) dans un monde de plus en plus vulnérable aux cyberattaques. Signe des temps, la marque de matériels audio Bose va fermer 119 de ses magasins physiques pour entamer un virage vers le commerce en ligne. La Commission européenne travaille sur un projet de moratoire de trois à cinq années sur la reconnaissance faciale dans les lieux publics (hors expérimentations). Reculer pour mieux sauter ? Microsoft souhaite « effacer » la totalité de son empreinte carbone depuis 1975 d’ici 2050, en revendiquant une empreinte carbone négative à compter de 2030. Dans la foulée, un fond d’un milliard de dollars a été créé pour « accélérer le développement mondial des technologies de réduction, de capture et d'élimination du carbone ». Bref, sale temps pour les crayons à papier. Le câble de fibre optique sous-marin FLY-LION3 d’Orange Marine installé dans la région de Mayotte va également être utilisé pour surveiller l’activité sismique de la zone, grâce à ses capteurs de vibrations. Bonjour chez vous.
Au coin du bar des rumeurs
Issues d’une source passablement avinée lors d’une visite de courtoisie au bistrot du coin (Roger), avançons prudemment sur cette histoire de CPU Intel Core i9-10990XE (Cascade Lake X Refresh, Socket LGA 2066) ayant fait son apparition sur Computerbase.de. Car la bestiole se voudrait aguicheuse, avec des mensurations de 22C/44T pour un imposant TDP de 380 watts. La fréquence de base serait de 4 GHz, grimpant jusqu’à 5 GHz en mode Turbo. Entre une petite poire et un trompe-couillon de pitchegorne, on nous parle également de die XCC (eXtreme Core Count) et d’un score de 14 000 points sur Cinebench, à comparer aux 16 988 points de l’AMD Ryzen Threadripper 3960X (Guru3D). Pour autant que ces chiffres soient confirmés, si la puissance de l’engin est une chose, reste à savoir si le tarif sera également aligné à celui du Threadripper (1 500 euros environ). Autre rumeur, du côté de Nvidia cette fois. À défaut d’avoir présenté sa nouvelle architecture graphique 7 nm Ampere lors du CES 2020, il se susurre que l’annonce aurait lieu à la GTC 2020, fin mars prochain. Pour d’autres rumeurs, faudra attendre, Roger vient de se casser la gueule par terre en voulant taper sur Jean-Jean, rapport à un tuyau foireux sur Etincelle de Rocha dans la 8e de Vincennes.
Les dernières statistiques d’IDC indiquent que le marché 2019 des ordinateurs est – une fois n’est pas coutume – en hausse (2,7 % pour les PC), avec en tête de peloton Lenovo, HP, Dell, Apple et Acer. On notera que si les trois premiers progressent par rapport à 2018 (6,5 à 10,7 % de hausse), ce n’est pas le cas pour Apple et Acer qui perdent environ 5 % et 4 %. Heureusement qu'ils ont encore quelques sacs de patates en réserve.
La société de sécurité danoise Lyrebirds a trouvé une faille de sécurité touchant pas moins de 200 millions de modems câble, selon leurs estimations pour l’Europe. Baptisée Cable Haunt, cette faille concerne les fabricants (Netgear, Sagemcom, COMPAL, Cicso/Technicolor, etc.) recourant à une puce Broadcom pour leur matériel et autorise la prise de contrôle totale du modem. Pour les inquiets, plus d’infos ici.
Rebondissons mollement sur la dépêche de la « téléportation » quantique de données entre deux puces avec cette déclaration d’IBM, qui assure que la décennie de 2020 sera celle de l’informatique quantique, tout du moins dans le monde des entreprises. Quant à savoir qui sera le mieux placé pour dominer le secteur, que ce soit IBM ou la concurrence comme Google, la firme reconnaît elle-même qu’il est encore trop tôt pour le savoir. Ah ça... s'il avait eu un ordinateur quantique pour calculer les probabilités...
Puisque rien n’est éternel en ce bas monde et que même l’univers est appelé à disparaître un jeudi vers 20 h 43, Microsoft a mis fin au support de Windows 7, celui que nombre d’utilisateurs considèrent comme le meilleur des OS (200 millions l’utiliseraient encore). Adieu donc à l’assistance et aux mises à jour, même de sécurité, sauf pour les clients du programme Extended Security Updates qui bénéficieront de trois ans de rab.
Quand y en IA pour un, y en IA pour 7 milliards
L’intelligence artificielle encore, avec quelques infos glanées ici et là qui confirment – si besoin était – que nous allons littéralement en bouffer du matin au soir. Commençons avec Nvidia qui, pour démontrer les avantages de l’IA dans un usage de vitrine commerciale, a livré l’exemple de la société Domino’s. Cette dernière l’utilise pour accélérer la livraison des pizzas – trois milliards par an quand même – en prévoyant jusqu’à 95 % de précision le moment où la commande sera prête, selon le nombre d'employés qui travaillent, la teneur des commandes et les conditions de circulation. Dans le même ordre d’idée, prevision.io, une ferme de calcul spécialisée dans le Machine Learning, a testé pour le plaisir l’une de ses dernières créatures en lui apprenant à identifier correctement les nombreux fromages français, même ceux d’apparence proche, en à peine cinq heures. C’est anecdotique, certes, mais cela donne le ton sur la multiplicité des usages possibles. Terminons avec Warner Bros. (parmi d’autres) qui a signé un contrat avec la jeune pousse Cynelytic, afin d’utiliser l’IA pour prédire le succès d’un film et « guider la prise de décision », en qualité d’assistant effectuant en quelques secondes le travail qu’un humain aurait mis plusieurs jours à réaliser. À qui le tour ?
Les xenobots, ça les botte
Dans la lignée du projet Neon de STAR Labs/Samsung qui promet un avenir très chouette avec la conception d’humains virtuels, les travaux des chercheurs de l’université du Vermont ont abouti à la fabrication de « robots vivants », ou xenobots pour les intimes. Conçus en recopiant biologiquement des modèles anatomiques réalisés à l’aide du supercalculateur de l’établissement, les xenobots sont uniquement constitués de cellules issues de peau et de cœur de grenouille, ré-assemblées scrupuleusement selon les plans. Leur taille se mesure en millimètres et sont, en l’état, capables de se déplacer, voire de délivrer un « chargement » ; un médicament dans un organisme infecté par exemple. Par ailleurs, si le xenobot est endommagé ou coupé, sa nature cellulaire lui permet de se réparer – pour ne pas dire guérir – automatiquement. Pour définir sa création, Joshua Bongard, co-responsable de la recherche, parle des xenobots comme d’une « nouvelle machine vivante », qui n’est « ni un robot traditionnel ni une espèce animale connue. C'est une nouvelle classe d'artefact : un organisme vivant et programmable ». Selon les chercheurs, ils pourront s’avérer utiles non seulement dans le domaine médical – comme pour déboucher les artères –, mais aussi celui de l’écologie avec la collecte des micro-plastiques dans les océans, la recherche de composés nocifs ou de contamination radioactive.
C’est une poupée qui fait Neon
Si, comme bibi, vous faites partie de cette catégorie d’humains rabat-joie qui ne se reconnaît pas dans un monde dévolu à la technologie, drogué jusqu’au trognon au tout-connecté et au virtuel, voici de la matière pour alimenter notre commune névrose. La dernière lubie de STAR Labs – une « usine du futur (…) dont la mission est d'amener la science-fiction vers la réalité », indépendante mais financée par Samsung – s’appelle « Neon » et vise tout simplement à « ajouter une nouvelle espèce sur Terre ». En clair, des êtres virtuels devant représenter une nouvelle étape en matière d’intelligence artificielle. Présentés au dernier CES 2020, les Neons sont « créés par calcul et ressemblent et se comportent comme de vrais humains, avec la capacité de montrer leurs émotions et leur intelligence ». Précisons que ces « êtres » ne sont pas des « assistants intelligents, des androïdes, des substituts ou des copies de vrais humains », mais plutôt que « les Neons seront nos amis, nos collaborateurs et nos compagnons, apprenant, évoluant et formant continuellement des souvenirs de leurs interactions ». Et moi qui pensais que le cauchemar dans lequel je pataugeais dans une fosse septique infestée d’hommes politiques cannibales avec des yeux de girafe et des pattes de crapaud était le top de l’horreur… Naïf que je suis.
Quantique tac tic tac
Pour transférer des données entre deux puces physiquement séparées, deux solutions viennent immédiatement à l’esprit : soit recourir à la magie vaudou – avec les complications que cela entraîne au quotidien, une fois possédé par un démon de niveau 15 (cornes qui poussent, socialisation difficile, envie de manger des collègues pendant les réunions) –, soit faire appel à cette bonne vieille physique quantique dont, au fond, personne ne comprend encore vraiment de quoi elle retourne. Contre toute attente, c’est la seconde solution qu’ont retenue des chercheurs de l'université de Bristol et de l’université technique du Danemark afin de transférer – ou plutôt « téléporter » comme l’indique la revue Nature – des données d’une puce A vers une puce B. Une fois l’opération terminée, les données présentes dans la puce B sont détruites dans la puce A. Eh bah mon cochon… Bref, cette première ne fait que renforcer le mystère qui englobe tout ce qui touche au quantique, puisqu’elle ramène sur la table la dérangeante question de l’absence de « limite à la distance sur laquelle la téléportation quantique peut opérer », mais aussi et surtout, celle du dépassement de la vitesse de la lumière. Comme quoi, hein, les certitudes…