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Genre : narratif coopératif, campagne
Créateurs : Rob Daviau, Eric Lang, Marco Portugal
Illustrateurs : collectif
Éditeurs : CMON, Edge Studio
Nombre de joueurs : 1 à 5
Nombre de joueurs optimal : 1 à 3
Durée : entre 90 et 120 minutes
Complexité : initié
Surface de jeu recommandée : table de salon
Prix : 100 €

 

 
Dans cette troisième saison sous-titrée La Peur de l’Inconnu, la série de jeux coopératifs narratifs horrifiques – créée par les esprits géniaux (et probablement un peu torturés) de Rob Daviau et Eric Lang – propose à la fois à leurs adeptes de remettre le couvert, mais aussi aux jeunes inconscients de rejoindre le Culte. Ce stand-alone est directement suivi par une extension « Saison 4 », histoire que vous ne puissiez plus jamais retrouver la quiétude et le sommeil. Quel plaisir innommable de retrouver ces énormes boîtes illustrées de scènes d’horreur, garnies de matériel et figurines bien rangées (sauf les tuiles et pions, qu’on n'arrive jamais à remettre correctement dedans).

Crapaud velu et poulpe géant

Pour cette saison 3, on retrouve deux nouveaux Grands Anciens : Tsathoggua (créé par Clark Ashton, mais régulièrement cité dans Le Mythe de Cthulhu) et Azathoth, le Sultan des Démons (dans La Quête onirique de Kadath l'inconnue), plus une flopée de nouvelles créatures plus repoussantes les unes que les autres, comme les Ghasts – des cousins de Gollum, certainement – ou encore le Pêcheur du Néant, sorte d’oiseau géant cyclope décharné.

On retrouve le principe de la Piste d’Invocation, qui avance au gré des cartes Mythes et bien évidemment, la difficulté de survivre à la mission qu’on vous a confiée. Allergiques au die and retry, passez votre chemin. Comme dans les précédents opus, la tension monte tout au long de la partie, d’abord parce que la map se remplit peu à peu de cultistes et de monstres, le rituel du Grand Ancien avance et votre santé mentale décline, vous rendant plus puissant, mais aussi plus proche de la défaite. On note tout de même deux nouveautés importantes (et optionnelles) : les Monstres et Reliques de l’Inconnu.

Le saut dans l'Inconnu

Les Monstres de l’Inconnu sont des ennemis supplémentaires, non liés au scénario ou au Grand Ancien sélectionné, qui sont tirés en début de partie et leurs cartes de caractéristiques placées sur un plateau à part. Ils errent sur la map et vont évidemment vous donner du fil à retordre… au cas où vous en manqueriez (système applicable aux saisons 1 et 2). Quant aux Reliques, chaque joueur en pioche une en début de scénario et elle va lui octroyer une nouvelle capacité bien pratique, qui pourra évoluer en cours de partie. Ces cartes Reliques vont donc vous filer un petit coup de pouce dans votre mission – à l’inverse des monstres errants, qui vont bien vous faire suer.

Si cette troisième saison ne révolutionne pas la formule Cthulhu : Death May Die, on notera tout de même l'intention d’en faire un stand-alone, à la fois pour ceux qui ne rejoignent l’aventure que maintenant, mais aussi pour remettre un peu à jour les règles. J’ai pu noter une légère amélioration niveau fluidité des explications, mais ça reste tout de même un jeu où il faut rester concentré, sinon – contaminé par l’ambiance – on peut vite louper tous ces petits bonus/malus et tokens qui en font le sel.

Nyarlathotep d'immunité

On remarque aussi une certaine inventivité dans ses six nouveaux scénarios, avec un procès pour sorcellerie, une île prison, ou encore une fête foraine rituel d’invocation. Idem pour la saison 4, qui bénéficie de ces évolutions en proposant six nouveaux scénarios et six nouveaux investigateurs, avec au centre un Grand Ancien vraiment badass : Nyarlathotep. Et je ne sais pas s’il s’agit d’un coup de chance ou d’une volonté des auteurs, mais mon taux de réussite de quête a augmenté : quatre scénarios sur six réussis pour ma part, là où pour les saisons 1 et 2, c’était plutôt deux ou trois (la dangerosité, c’est un peu le principe de base des CDMD). On retiendra que Cthulhu : Death May Die - La Peur de l’Inconnu est à la fois une bonne porte d’entrée à la série et une excellente saison 3 pour les fidèles. Par contre, je ne garantis (toujours) pas l’état de votre santé mentale après quelques parties… laisse-moi sale Yugg !

Images © CMON/Edge Studio