Le chant des balais
THQ Nordic, la voiture-balai du jeu vidéo, n'en finit plus de balayer. Dans un récent rapport financier, la société affirme en effet être aujourd'hui à la tête de 80 (quatre-vingt !) jeux en développement. Un chiffre qui donne le tournis, même si ce rapport précise que de nombreux titres sont co-édités avec Deep Silver et Coffee Stain. Parmi cette liste longue comme un jour sans pain se trouvent bien sûr 48 jeux qui n'ont même pas encore été annoncés. Bien... Vous m'en remettrez deux douzaines, histoire de digérer les dernières acquisitions de l'éditeur, à savoir : Elex, Gothic, Risen, Timesplitters, Les Royaumes d'Amalur et bien sûr Bob l’Éponge : Bataille pour Bikini Bottom, dont le remake est déjà annoncé. K.L.
Cities Skylines II : la fin de l'agonie
Après une sortie calamiteuse puis deux années de patchs et d'extension qui n'en ont toujours pas fait un bon city builder, Cities : Skylines II est devenu l'enfant maudit du mariage entre l'éditeur suédois Paradox et le studio finlandais Colossal Order. Du coup, hop, divorce. Les deux entités viennent d'annoncer leur séparation. Colossal Order part sur de nouveaux projets, dont on ne sait rien du tout, tandis que Paradox, qui détient les droits de la franchise, refourgue le développement de Cities : Skylines II à un autre de ses studios, lui aussi finlandais, Icelake. Après avoir sorti le petit city builder post-apo Surviving the Aftermath en 2023, cette équipe va se concentrer sur de nouveaux correctifs et DLC. S'ils font des miracles et rendent enfin le jeu digne de ce qu'il aurait dû être, soyez certains que nous vous tiendrons au courant. A.
Il faut vraiment que je réinstalle GoG
Pour ceux qui ne le savent pas, GoG applique une politique de retour bien plus généreuse que les deux heures chrono de Steam. La plateforme rembourse en effet n'importe quel jeu, sans poser de question, jusqu'à 30 jours après l'achat. On pourrait imaginer qu'un paquet de crevards exploite ce système pour acheter des jeux et les rincer en deux ou trois semaines. Que nenni. D'après GoG, qui donne le chiffre sur Twitter, seuls 0,03 % de ses utilisateurs ont abusé de cette largesse en octobre. Dans un monde idéal, Steam verrait ça et se dirait « oh, bah on va faire la même chose alors », mais nous ne sommes pas dans un monde idéal, et Gabe Newell vient tout juste de réceptionner son nouveau super-yacht (le Leviathan, 500 millions de dollars pour 111 mètres avec un garage à sous-marin intégré). A.
Tonda Ros, le cerveau derrière Blue Prince, ne compte pas en faire une suite un jour. « Je suis moi-même cinéaste. Avant de me lancer dans le développement de jeux vidéo, l’un de mes rêves était de réaliser un long métrage. J’ai beaucoup d’ambitions dans ce domaine, mais je pense que chacun de mes projets sera complètement indépendant. », déclare-t-il à PC Gamer. Une porte qui se ferme... P.
De la suite dans les Hideo
Hideo Kojima vient d’officialiser l’arrivée prochaine d’une série animée Death Stranding sur Disney+. Elle prendra place dans le monde des deux jeux de trekking du créateur japonais, mais racontera « une histoire inédite », avec de nouveaux personnages. Un énième projet, en parallèle du film sur la même licence, signé avec A24. La série n’arrivera pas avant 2027, Kojima ayant déclaré : « Je suis producteur exécutif, showrunner, responsable des décors et des costumes, consultant, mais laissez-moi tout de même quelques mois pour apprendre à dessiner. » Une collaboration pour une gamme de chaussures de randonnée avec Decathlon est à l’étude. P.
Le ou la Gabecube ?
Valve annonce trois nouveaux joujoux Steam, tous optimisés pour jouer sur la plateforme, parce que pourquoi pas, après le succès du Steam Deck, tout est possible. D’abord une Steam Machine, un PC-console pour squatter le salon sans prendre trop de place. Visuellement, on dirait le résultat d’une histoire où un papa Xbox et une maman GameCube s’aiment très fort. Pour les performances, impossible à dire. Ensuite le Steam Frame, casque de réalité virtuelle pour vomir dans Portal en 120 FPS. Et enfin, un nouveau Steam Controller, plus ergonomique, mais toujours conçu par des gens qui n’ont jamais vu une main. Gabe Newell, en pleine crise de techno-messie, veut transformer nos bureaux en autel Steam. Reste à voir si ces bidules finiront dans nos listes d’achats en 2026, ou dans le cimetière des périphériques trop chers, trop niche, trop Valve. P.
Qu’est-ce qui peut être meilleur que la drogue ? Encore plus de drogue dans la drogue bien entendu. C’est, je pense, la philosophie derrière le prochain projet d’Auroch Digital, Warhammer Survivor, qui est exactement ce qu’il dit : un Vampire Survivor dans l’univers de Warhammer 40K. De l’Angel Dust pour saupoudrer ma cocaïne ? J’en suis ! P.
No future
Les Game Awards, ce grand bal annuel du marketi jeu vidéo, avaient un jour juré de faire place aux voix marginales et prometteuses via son programme « Future Class » : une promo de jeunes talents censés incarner l’avenir du médium. Sauf que voilà, en 2025, ces mêmes élus se demandent si leur engagement social n’a pas été puni par un silence radio bien senti. Plus d’événements, plus de soutien, plus de mails – à croire que l’avenir, c’est bien, mais juste lorsqu’il ne parle pas trop fort. Certains membres, engagés dans des causes comme la diversité ou les droits des travailleurs, soupçonnent que leur militantisme ait refroidi les ardeurs de Geoff Keighley. D’autres évoquent une simple négligence, un désintérêt. Youness Rabbi, game designer, affirme même que Geoff, interrogé sur les raisons de son silence, lui aurait laconiquement répondu « parce que c’est mon show, et personne ne doit me dire comment utiliser ma plateforme ». Dans tous les cas, la Future Class semble reléguée au placard, entre le trophée du meilleur jeu blockchain et le NFT de l’année. P.
Menteur menteur
Il y a des choses qui manquent alors que l’on pensait ne pas les aimer à l’époque : la rentrée des classes, la Maïzena de mémé, Peter Molyneux qui dit de la merde… Bonne nouvelle, Peter est de retour ! Dans une interview accordée au magazine Edge, Peter commence par un exercice d’autocritique. En revenant sur Legacy, son jeu de gestion médiocre nourri aux NFT et à la crypto qui aurait (il conteste les chiffres) généré 54 millions de dollars en prévente de terrains virtuels, il reconnaît : « Je ne le soutiens plus, car fondamentalement, le concept même de jeu crypto était erroné. » Plus fort encore, il avoue : « J’admets aujourd’hui avoir fait des promesses excessives et avoir dit des choses que je n’aurais pas dû dire à propos de Curiosity. Mais je ne l’ai fait que parce que je pensais que c’était la bonne chose à faire à l’époque. » Et pourquoi papy Peter fait tout cela ? Pour nous vendre son prochain projet bien entendu ! Master of Albion serait une « rédemption » pour lui, et – promis – son dernier tour de piste. Le pire dans tout ça, c'est qu’il s’agit d’un god game/RTS fabriqué avec des anciens de Lionhead et que le tout ne semble pas trop emballé dans un papier cadeau de promesses bullshit. Tout fout le camp. P.
Mauvaise foi nocturne
Rockstar continue de terroriser tous les développeurs du monde et de les empêcher de dormir. Alors qu’il avait « promis promis » une sortie du bulldozer GTA 6 en mai 2026 (contrairement à l’annonce initiale pour fin 2025, qu’il avait juste « promis »), le studio a annoncé, le 7 novembre, un nouveau report, pour finaliser (finir) le jeu. Ce sera donc pour le 19 novembre 2026, nous dit-on, mais cette fois c’est « promis promis promis ». Partout dans le monde, des développeurs se réveillent donc de nouveau en sueur la nuit, en hurlant « AH ! Faut que je décale aussi la sortie de mon jeu », avant de se souvenir que leur tycoon de toiletteur pour chiens ne boxe pas dans la même catégorie. P.
La désunion fait la force
Selon un article de Bloomberg, Rockstar vient de licencier plus d'une trentaine de ses salariés, un an avant la sortie de GTA VI (qui vient d'être repoussé au 19 novembre 2026). Le syndicat Independent Workers' Union of Great Britain (IWGB) dénonce « un acte de répression antisyndical impitoyable », sachant que ces salariés avaient tous pour point commun de faire partie d'un serveur Discord privé dédié à l'organisation syndicale au sein du studio. La maison mère de Rockstar, Take-Two Interactive, a répondu rapidement aux interrogations des médias par le biais de son porte-parole Alan Lewis, lequel a déclaré avoir « mis fin à la collaboration » (un terme plus sympa pour dire « licencier ») d'un « petit nombre d'individus » (un terme plus sympa pour dire « entre 30 et 40 êtres humains ») pour « faute grave », niant toute accusation de répression antisyndicale. Selon un communiqué envoyé à Bloomberg, les employés concernés auraient été « surpris en train de diffuser et de discuter d’informations confidentielles sur un forum public. » De leur côté, l'IWGB a annoncé qu'ils ne comptaient pas lâcher le morceau – il est donc fort probable qu'on vous reparle de cette affaire dans les mois à venir. ER.
Mouse : P.I. For Hire, le boomer shooter aux animations en noir et blanc sublimes que Sébum attend fébrilement depuis l'année dernière, a enfin une date de sortie : le 19 mars 2026. ER.
Contrôle surprise
Nous avons quelques nouvelles du rachat d'EA par un consortium mené par toute une armée de super-vilains (pour rappel, le PIF, Silver Lake et Affinity Partners) : dans une FAQ destinée aux employés de la boîte, on apprend que l'éditeur assure être dans une « bonne position financière » (malgré ses quelque 20 milliards de dette, donc) et entend bien préserver son « contrôle créatif ». Sachant que c'était peu ou prou le même discours que tenait SNK (dont le PIF détient 96 % des parts depuis 2022) avant que Cristiano Ronaldo ne débarque sans aucune raison valable dans Fatal Fury : City of the Wolves, permettez-moi d'être dubitative – on en reparle quand Mohammed ben Salmane débarquera sous forme de DLC dans les Sims. ER.
Arc Raiders, le nouvel extraction shooter d'Embark Studios, a explosé tous les records lors de sa sortie le 30 octobre : plus de 200 000 joueurs simultanés ont été recensés sur Steam et le jeu fait désormais partie des meilleures ventes de la plateforme, devant Counter-Strike 2 et Battlefield 6. À ce stade, je ne sais pas si Call of Duty : Black Ops 7 pourra se permettre de faire mieux, à moins de proposer un skin Philippe Etchebest. ER.
Des nouvelles de la presse « j’y vais »
Attention, je m’apprête à balancer le scoop le moins juteux de l’histoire : la presse jeu vidéo va mal. Et même si on observe de formidables initiatives éditoriales fleurir çà et là (on pense à Aftermath outre-Atlantique ou à Origami par chez nous), il ne faut pas attendre bien longtemps pour tomber sur une énième mauvaise nouvelle dans le milieu. D’après des témoignages publiés en ligne et vérifiés par VGC, Valnet (comprendre une sorte de Reworld canadien) vient de trancher dans le vif de l’équipe éditoriale du site The Gamer qui voit des services entiers éradiqués. D’ailleurs, toujours d’après VGC, décidément peu avare en mauvaises nouvelles, la plateforme de relation presse Press Engine (honnie d’Ellen Replay) estime que le nombre de journalistes jeu vidéo a diminué de 1 200 têtes de pipe en deux ans, soit un quart d’une espèce résolument en voie de raréfaction. K.