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Transformé en archive gratuite
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Thumper
Aiguisé comme une lame, pointu comme un couteau
Rédaction de Canard PC, intérieur jour. J’observe, impassible, le ballet des neuf personnes actuellement à quatre pattes autour de mon bureau tout en les remerciant de m’aider. Il faut dire que nous ne sommes pas de trop pour chercher et ramasser toutes mes dents, violemment expulsées de mon organisme après le sixième niveau de Thumper.
On vous en avait parlé il y a… pfiouuuuuu un bon bout de temps, maintenant (Canard PC n° 309) et depuis on attendait juste, tapi dans l’ombre, qu’il sorte pour de bon. Thumper, c’est le nouveau bébé rutilant de Drool, un jeune studio fondé par un développeur et un artiste, ex-employés chez Harmonix (Rock Band, Dance Central). Alors qu’on pourrait imaginer que Thumper serait un énième jeu musical, nos deux indépendants s’affranchissent totalement de la musique pour créer un gameplay de rythmique pure. Ne vous attendez pas à danser devant Thumper, à peine à taper du pied en dodelinant de la tête. Le petit scarabée métallique sur rail qui vous sert d’avatar n’est pas là pour guincher. Il est là pour foncer à toute berzingue dans des environnements à mi-chemin entre le trip chamanique et la coloscopie d’un androïde en pleine montée d’ayahuasca. Il est là pour taper sur les taquets qui se mettent sur son chemin, il est là pour prendre des virages tellement serrés qu’ils en deviennent coupants, il est là pour exploser chaque niveau dans un déferlement de couleurs et de sons, d’aberrations chromatiques et de métal hurlant. Thumper, ses développeurs, son scarabée, n’existent que pour vous mettre une claque à mach 27 dans la gueule. Et nom de dieu c’est efficace.
Chauffé comme une flamme et puissant comme un fusil d'assaut. Les premiers niveaux endorment votre méfiance avec leurs petites mécaniques de gameplay enseignées au compte-gouttes. Apprends à sauter par-ci, négocie un virage par-là, file, virevolte, amuse-toi, la vie est belle et les champs sont en fleurs. Puis, après les formalités d’usage, Thumper sort la pince monseigneur, le bâillon-boule et sa plus belle gégène pour vous apprendre la vie dans la joie et la bonne humeur. Le titre se transforme alors en montagnes russes claustrophobes et rageuses, multipliant les sanctions et le die & retry (TRADUIRE EN FRANCAIS, VOIR KALASH) à mesure que l’on progresse. Pourtant, malgré une difficulté salée (mais rarement arbitraire) et une telle débauche d’effets que l’on a parfois du mal à se concentrer sur la piste, impossible de lâcher prise. Thumper empoigne, hypnotise, séquestre, jusqu’à l’épuisement. Entre son rythme effréné, ses tambours battants et ses couleurs qui semblent n’avoir été inventées que pour peindre des rêves de fiévreux délirants, le titre de Drool ressemble à l’image fantasmée que l’on avait des jeux vidéo du futur dans les années 1980-90. Et je sais pas pour vous mais de mon côté, pouvoir jouer à quelque chose dont je rêve depuis deux décennies mérite amplement de cracher une vingtaine d’eurodollars au bassinet.
