Dites voir… Cela ferait une très bonne intro d'un dossier « drogue et développement de jeux vidéo », ça, vous ne trouvez pas ? Airheart constitue en tout cas la preuve irréfutable que la suspension consentie d'incrédulité est un ingrédient parfaitement facultatif dans la recette d'un jeu vidéo. Oui, vous contrôlez un avion, mais il peut effectuer des demi-tours instantanés. Parce que. Oui, les poissons d'ici volent dans les airs et contiennent du pétrole, en lieu et place de ce bon vieux mercure présent dans nos variétés aquatiques à nous. Parce que. Et, oui, il y a quelque part une légendaire baleine céleste qui provoque la convoitise de tous, et notamment d'Amelia, notre pilote. Parce que l'animal contient dans ses gigantesques entrailles des tonnes de pétrole ? Mais non, suivez, bon sang ! La baleine n'est pas un poisson, c'est un mammifère. Ce doit donc être autre chose… La recette du Big Mac ? Des 45 tours inédits d'Herbert Léonard ? Et pourquoi pas, hein ?
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Airheart - Tales of Broken Wings
Vol au-dessus d'un nid de coucous
Je reviens tout juste de ma balade en avion. Ça a été une pêche fructueuse : quelques bouts d'épaves et surtout plusieurs kilos de poissons. Important, le poisson : je vais pouvoir en extraire plein de pétrole, qui lui-même va me permettre d'aller faire des courses chez le marchand du coin. Avec ça, je vais bientôt pouvoir mettre la main sur cette fameuse baleine volante…
« Ripley, vous avez pété les cieux. » Airheart est un twin stick shooter (pour les deux anglophobes qui froncent les sourcils, cela signifie qu'on joue au pad, qu'on déplace l'avion avec le stick gauche et que l'on vise, ici avec la tourelle, avec le droit) avec des mécaniques de rogue-like (s'ils froncent encore, les deux relous, ça veut dire que paf, t'as perdu, paf tu recommences depuis le début). Bien entendu, à chaque niveau, ou ici, chaque palier d'altitude, la difficulté se corse et il vaut mieux améliorer son avion pour espérer s'en sortir. Pour cela, il y a donc la récolte de poiscaille – pour acheter des éléments directement – mais attention à la surpêche, ou l'extinction pourra frapper une zone, ainsi que la récupération de débris sur les ennemis détruits – pour les fabriquer. On peut faire de son engin un agile harceleur qui slalomera entre vos adversaires, provoquant des collisions et des tirs alliés, un lourdaud bardé d'armes frontales, voire porté sur l'éperonnage. Les goûts et les couleurs… Pas désagréable, Airheart a tout de même quelques progrès à faire avant sa sortie. En matière de contrôles, d'abord : la maniabilité lors des phases de piqué qui accompagnent les retours à la base est, disons, déroutante. Mais également en termes de lisibilité, puisqu'il n'est pas aisé de distinguer ce qui, dans le décor, sera survolé de ce qui va se planter dans l'hélice. Un détail fâcheux, vous en conviendrez.