Pour ceux qui auraient raté le premier article consacré au bébé de Tolga Ay, Remnants of Naezith est un platformer hardcore où, armé d'un double saut, d'un boost et d'un grappinNote : 1, il faut traverser des niveaux de plus en plus difficiles. Pour atteindre la sortie, le joueur doit virevolter entre des scies circulaires et autres murs hérissés de pointes fatales, en prenant soin de ne pas se noyer dans les bassins d'eau qu'on trouve en bas de chaque environnement. Remnants of Naezith est un titre extrêmement exigeant (pour ne pas dire « hardcore difficile de sa race maudite »), que je comparais à l'époque à un hybride entre Super Meat Boy et Dustforce. Si la comparaison est toujours fondée, elle me paraît toutefois un peu réductrice après avoir joué à cette nouvelle version. L'interface est retapée, le nombre de niveaux décuplé, et le titre se pare maintenant d'un menu d'options (conséquentes, ce qui ne gâche rien) et d'une bande-son oubliable mais sympathique. Et ça n'est pas tout puisque Tolga Ay a également retravaillé en profondeur le level design et la physique de son jeu, désormais extraordinaires.
Note 1 : Grappin qui, rappelons-le, permet de se balancer ET de se tracter, contrairement à la totalité de ses concurrents qui se forcent à choisir entre les deux options.
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Remnants of Naezith
Cheval d'harpon
Il y a presque un an, dans le Canard PC no 335, je vous parlais avec enthousiasme de Remnants of Naezith, un petit jeu de plateforme à grappin développé par un jeune Turc de 18 ans (qui en avait en fait 20, honte à moi). Eh bien, aujourd'hui notre jeune ami a 21 ans et est plus talentueux que jamais.
Un jeu qui rend accroc. Aidé par une petite dizaine de personnes (bien qu'il soit tout seul à s'occuper du gros œuvre), Ay a méticuleusement retapé la maniabilité de Remnants of Naezith. Résultat : le titre offre des sensations rarement vues ailleurs, même chez les ténors du genre – Umihara Kawase sur Super Nintendo et Ninja Cop sur Game Boy Advance pour les plus curieux. Avec une gestion exemplaire de l'inertie et de l'élan, on se retrouve à jongler entre petits coups de grappin et de boost pour prendre de la vitesse, s'élancer toujours plus loin, plus fort, plus vite jusqu'au bout de l'extrême limite et, généralement, s'écraser tête la première dans un broyeur métallique. Parce que Tolga Ay, c'est un petit rigolo. Il a bossé chaque niveau pour qu'on y apprenne à mieux utiliser ses outils et, après quelques environnements gentillets où l'on crapahute sans soucis jusqu'à l'arrivée en moins de 15 secondes, les choses sérieuses commencent. Il faut alors utiliser son boost avec un timing démoniaque pour prendre de la hauteur, tourner autour d'un point d'accroche, se propulser au bon moment puis enchaîner deux wall jumps par-dessus une bardée de pics mortels et croiser les doigts en serrant les fesses pour ne pas crever avant la ligne d'arrivée. Absolument jouissif et maîtrisé, Remnants of Naezith offre actuellement l'un des meilleurs grappins de la création. Espérons que son développeur n'y touche pas trop avant la sortie, prévue courant 2017.