Entre son nom et son aspect, on pourrait s'attendre à ce que Ravenfield soit l'objet de remarques du genre « oh là là, encore un FPS avec trois polygones qui se battent en duel... » ou « bravo, un nouveau clone de Battlefield, super original les gars ». Et pourtant non, tout le monde semble l'aimer sans limite, avec fougue et passion. C'est que Ravenfield n'est pas un clone de BF, justement, mais plutôt un jeu de la famille des Totally Accurate Battle Simulator (voir Canard PC no 347) et autres Ultimate Epic Battle Simulator (CPC n o 359) : un simulateur d'affrontements avec autant de bots que votre ordi peut en accueillir. On choisit sa carte, son mode de jeu (bon, comme dans Battlefield, on reste dans de la capture de zones), le nombre de bots et puis zou, c'est les bleus contre les rouges et que le meilleur gagne ! Tant qu'à faire, autant ne pas rester spectateur : après avoir choisi son équipement (arme principale, arme de poing, arme spéciale, grenades, arme de corps à corps, éventuellement lunettes de vision nocturne), on peut aussi foncer dans la mêlée. Et c'est là la plus belle surprise de Ravenfield : les sensations sont au rendez-vous. Certes, il y a moins de polygones à l'écran que dans le premier Half-Life, certes on joue en solo avec des dizaines de bots mais n'empêche, on prend immédiatement plaisir à buter des soldats rouges par dizaines.
Transformé en archive gratuite
- Cet article, initialement réservé aux abonnés, est devenu gratuit avec le temps.
Ravenfield
Escadron comme un ballon
Quelles sont les préoccupations des Français en cette période électorale ? Le chômage ? Le réchauffement climatique ? La sécurité ? L'impossibilité de trouver un business-model pour leur start-up ? L'installation des compteurs Linky ? Le contexte géopolitique ? Rien de tout ça, en vérité. Les derniers sondages sont formels : aujourd'hui, les Français en ont marre du matchmaking foireux, qui prend des plombes et qui vous colle systématiquement dans la mauvaise équipe. Alors un homme, comme tout le monde candidat de l'anti-système, a décidé de réagir en sortant un FPS multi qui se joue en solo.
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. Outre la joie d'aligner des headshots avec des armes qui tirent bien, la réussite de la partie FPS de Ravenfield tient en trois points : des véhicules, des cartes et du sang. Des véhicules, car comme dans tout bon Battlefield-like, les cartes en sont remplies, du petit buggy au tank, en passant par les hélicos, avions, zodiacs, jeeps avec tourelle... C'est un plaisir à utiliser mais surtout à détruire. Des cartes, car même si elles sont encore peu nombreuses (quatre sur les dix prévues), leur géographie très vallonnée permet déjà des affrontements intéressants, grâce à des goulets d'étranglement naturels et la nécessité impérieuse de contrôler au plus vite les points les plus élevés. Et enfin du sang, car chaque frag dans Ravenfield laisse une empreinte bleue ou rouge sur la carte, transformant à chaque partie le niveau en peinture gigantesque. Avec trois cents bots, les frags ne manquent pas. Pour la version finale, le développeur compte créer une campagne avec gestion des ressources, recherche de nouveaux équipements (véhicules et armes) et placement des armées sur les différents territoires. Il bosse aussi en parallèle sur l'intégration des mods. C'est un peu ambitieux pour un type tout seul, mais Ravenfield fonctionne déjà tellement bien que j'ai envie d'y croire.