C’est qu’il est mignon, Battalion 1944. Il suffit de le regarder pour y trouver de quoi faire rêver le trentenaire un peu nostalgique, qui a passé une partie de son adolescence sur le multi de Call of Duty ou Day of Defeat. Comme à l’époque, les polygones sont un peu saillants et les modèles 3D pas « oufs gueudin », mais l’absence de shaders 8.0, de lumières volumétriques à gogo et de bump machins permet au jeu de retrouver la lisibilité des bons vieux FPS. OK, j’avoue, j’essaie de faire passer un point faible pour une bonne nouvelle, mais le titre de Bulkhead est déjà parvenu à gagner mon affection en ayant le courage d’éviter toutes les fioritures des jeux modernes. Battalion, en effet, vise la simplicité. Les deathmatchs qui nous ont été présentés se jouaient à 5 contre 5, « à la Counter-Strike », pour reprendre les dires du développeur. Pas question toutefois d’acheter des armes, puisqu’il suffit de choisir sa pétoire principale à l’aide du menu, en début de match. M1 Garant, fusil à pompe, mitrailleuse allemande au nom imprononçable… L’arsenal compte une dizaine de flingues (cinq par camp), auxquels s’ajoutent la grenade, un pistolet et un couteau qui complètent automatiquement l’inventaire de chaque joueur. Puis on se lance, prêt à buter du nazi, parce que jamais nous ne céderons face à la barbarie.
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Battalion 1944
Where is Ryan ?
On se souvient tous de l’annonce de Battalion 1944, où les développeurs ont fait part de leur volonté de créer « le FPS multijoueur de Seconde Guerre mondiale auquel tout le monde a envie de jouer ». Rien que ça. Puis les développeurs de Call of Duty ont expliqué, peinards, qu’ils allaient revenir à cette même période historique pour leur prochain opus, douchant tous les espoirs de ceux qui attendaient Battalion comme le messie. Pourtant, après avoir passé vingt minutes à me faire retourner sur ce jeu, je peux vous affirmer qu’il ne boxe pas dans la même catégorie. Voire pas dans le même sport.
Ryan is in the kitchen, en train de sniper. Le deathmatch par équipes de Battalion commence de façon irritante. Les réapparitions des joueurs, anarchiques au possible, font qu’il n’est pas rare de se retrouver avec un ennemi dans le dos. Cette absence de front est sacrément incohérente pour un titre qui entend tout de même respecter la réalité historique. Oui, on a carrément les glandes quand Günter_116 vient vous coller un coup de fusil dans le dos et se livrer à un petit un tea baggingNote : 1. Par ailleurs, les combats très violents, où une balle fait généralement un mort, risquent de ne pas arranger le niveau d'agressivité des joueurs. Pourtant, malgré son abord « concours d'agilité pour gamins hyperactifs », Battalion privilégie ceux qui soignent leur façon de jouer en écoutant les bruits de pas ou en contournant l’ennemi. L'occasion de se livrer à de beaux massacres à la grenade. À défaut d’exploser vite, ces dernières font de très gros dégâts dans une large zone, ce qui m’a permis de partir à la pêche aux journalistes qui étaient dans la lune aujourd’hui. Et ensuite ? Ce sera tout. Pas d’armes à débloquer, juste quelques uniformes réalistes et c’est tout. Assez toutefois pour en faire un jeu qui, s’il n'est pas vendu trop cher, pourrait bien trouver son public dans la petite niche des amateurs de jeux de tir old school.
Note 1 : Pour les néophytes : une action qui consiste à s’accroupir plusieurs fois de suite au-dessus de la tête d’un joueur qu’on vient d’abattre, « pour l’humilier ».