Sur le papier, Stationeers a tout du futur hit indé. Incarnant un astronaute en vue à la première personne, le joueur débarque sur la lune (ou un astéroïde) et doit y bâtir une station spatiale. Il faut tout faire soi-même, à la main : monter et souder les murs en acier, installer les panneaux solaires, créer un réseau électrique, gérer les gaz pour créer une atmosphère respirable, le tout en évitant de crever par manque d'oxygène ou d'énergie. Il y a un peu d'Astroneer, un peu de Space Engineers, un peu de Minecraft, avec des tas de systèmes complexes à monter, de la collecte de minerai, de l'exploration à bord de vaisseaux qu'on fabrique soi-même. J'étais excité comme une puce à l'idée de me lancer là-dedans. Certes, le style graphique anguleux est momoche, les ombres sont affreuses, il y a quelques bugs bien pénibles et plantages, mais on ne va pas s'arrêter à ces détails.
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Stationeers
La station sévice du créateur de DayZ
Voilà enfin le nouveau jeu de Dean Hall. Après avoir laissé pourrir DayZ chez Bohemia, puis abandonné son projet Ion, le célèbre développeur néo-zélandais (qui n'a encore jamais terminé un jeu de sa vie) nous propose un simulateur d'astronaute aussi complexe que mal fichu.
UI et non. Une dizaine d'heures plus tard, je dois me rendre à l'évidence : le potentiel de Stationeers est ravagé par une interface absurde. Le simple fait de sortir une clé à molette de l'inventaire pour régler l'orientation d'un panneau solaire constitue une épreuve en soi. J'ai dû lire des guides entiers (le jeu n'a pas de documentation et un didacticiel ridicule) pour comprendre comment remplacer une batterie, accéder aux outils de minage, ouvrir le capot d'une machine, fabriquer les objets les plus simples. Tout est inutilement confus, compliqué, pénible. Je me demande même si Dean Hall n'a pas voulu nous sortir un comedy game au quatrième degré. La palme d'or du rire revient à la tablette, un iPad spatial qui permet d'accéder aux indispensables recettes de crafting. Il faut bien enfoncer une dizaine de touches pour simplement l'allumer, y lire une cartouche de données, et faire royalement défiler à la molette pas moins de... 287 recettes. Une à une. Sans classement alphabétique ni possibilité de chercher par nom. C'est du pur génie comique, mais le sketch coûte quand même 23 euros.