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Photo : Henk Rolleman
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Genre : cartes, gestion de main, jeu abstrait déguisé, stratégie
Créateur : Peter Prinz
Illustrateur : Hendrik Noack
Éditeur : Atalia (VO : Funtails)
Nombre de joueurs : 2 à 4
Nombre de joueurs optimal : 4
Durée : 45 minutes à une heure maximum
Complexité : modérée
Surface de jeu recommandée : table du salon
Prix : 36 €
Comet a été injustement boudé depuis le salon d’Essen 2023. Des ventes correctes, mais, « pas ouf » comme disent les lettrés. C’est plus qu’injuste, c’est scandaleux, car cette petite chose, qui cache pourtant un jeu abstrait, arrive à combiner tactique, choix cornélien et marcher – littéralement – sur la gueule des autres. Profitons de l’arrivée de cette version française, achetons-la en masse et prouvons aux Prussiens que, non contents d’être désormais le plus gros marché européen du jeu, nous avons également meilleur goût.

Shirley et Dinos

Un plateau à biomes hexagonaux, que tout un tas de dinosaures complètement teubés vont chercher à parcourir pour atteindre une caverne. Une comète arrive, il faut s’abriter. Sérieusement, même ma fille a conscience que se cacher sous les draps ne va pas la protéger d’un rocher sur la tronche. Eux, non : « Oh dans la grotte plus rien ne peut nous arriver, ouf. »

Avec nos cartes multiusages en main, chaque tour est un choix : faire éclore un de ces débiles sur le plateau (dans un nid plus ou moins lointain de l’arrivée), en faire avancer en défaussant celles qui sont marquées des bons biomes de terrain, ou se reposer pour refaire sa main et réactiver les pouvoirs des cartes posées devant soi.Car ces dernières, et leurs effets permanents ou valables pour le tour, ne sont que celles des bestiaux que l’on a réussi à « sauver ». Chaque fois que l’on voit une carte, le dilemme « Rahhh, je le sauve pour son pouvoir plus tard ou je m’en sers pour ses biomes tout de suite » se pose.

Le bond coin

Ça ferait déjà un jeu correct, mais le gros plus vient des autres. Vous pouvez sauter gratuitement par-dessus leurs petits protégés en route vers la caverne, façon Dames. Le plateau devient un casse-tête de placement, pour profiter de ces raccourcis et s’écarter assez et aux bons moments du chemin des autres, pour qu'ils ne fassent pas de même par-dessus votre propre crâne.

Certains pouvoirs de cartes permettent même de mettre en jeu et de déplacer des pions neutres (une tortue et un mammouth) n’importe où, pour sauter une case ou retirer l’échelle sous les pieds des autres. C’est accessible, mais calculatoire, l’interaction indirecte est très forte, on se marre, il n’y a presque rien à jeter. Allez, pour la forme, la face « 2 joueurs » du plateau est trop grande, et il est trop simple de s’y éviter. À quatre, c’est parfait.
Photo : Henk Rolleman
Images : Funtail et Atalia, sauf mention contraire