Parfois, les vieux vous surprennent. Vous passez voir papy Dédé pour papoter, comme toutes les semaines, de tout et de rien. Bien sûr, vous savez qu’il a eu une vie bien remplie, et avec des zones d’ombre. Mais chut, papy Dédé vous semble avoir toujours été là et le passé est le passé. Et là, il vous annonce qu’il s’installe à Pattaya pour les filles et la coke.
« Le futur du jeu de plateau » : pas une semaine ne se passe sans que quelqu’un ne promette que, ça y est, il a la formule magique pour combiner classicisme et technologie. C’est rarement convaincant. Les Polonais de Three-headed Monster s’y essayent à leur tour, et ils ont un argument de poids : ça clignote.
Un cœur de journaliste, c’est fragile. Malgré nos airs blasés, certaines promesses nous excitent et ramènent un peu de sang dans nos corps desséchés. C’est ce qu’a fait Opération Éclipse avec mon palpitant, avant de le briser en morceaux avec le marteau de la réalité.
Les joueurs de jeux de plateau sont lents. Ils ont même un concept pour se justifier : la paralysie d’analyse. Comme si, hésitant entre les bananes et les poires au supermarché, vous vous bloquiez, bave aux lèvres, jusqu’à ce que les vigiles vous sortent gentiment. Heureusement, une solution existe.
En littérature, l’horizon d’attente désigne ce à quoi le lecteur est en droit de s’attendre avant d’entamer sa lecture. Et il s’applique à tout. Imaginons que je croise ackboo par exemple, mon horizon d’attente va être qu’il crache à mes pieds, puis me traite de « chien de platiste ». Et vous savez quoi ? Je serais presque déçu s’il ne le faisait pas.
J’ai frissonné. La nouvelle version coopérative de Carcassonne m’a terrifié dès son arrivée. Une peur viscérale, ancrée loin en moi. Le jeu en lui-même ? Oh non, ça va, c’est tout mignon, c’est juste qu’il a fait remonter un trauma : l’arrivée au collège.