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Genre : coopératif, déduction, communication limitée, ambiance
Créateurs : John Cooper, Kory Heath
Illustrateurs : Studio Fiore
Éditeur : Iello (VO Kosmos)
Nombre de joueurs : 3 à 6
Nombre de joueurs optimal : 5 ou 6 (attention, c’est plus dur)
Durée : 20 à 30 minutes
Complexité : accessible
Surface de jeu recommandée : table basse
Prix : 17 €
La seule chose à connaître dans The Gang est l’ordre de la force des combinaisons, rappelée sur une petite aide. Comme au Texas hold'em, on commence avec deux cartes en main (le préflop), puis trois cartes sont visibles publiquement (le flop), avant d’en ajouter une quatrième (la rivière), et une cinquième (le turn).

Chips don’t lie

Le but du jeu est de déduire ensemble la force de la main de chacun, de la moins bonne à la meilleure, sans dire ses cartes. À chaque ajout, chacun estime les probabilités et se classe en prenant un joli jeton de poker numéroté. Si tout le monde s’est bien placé à la fin, la banque saute. Répétez trois fois et c’est bon, échouez trois fois et Igor et Vladimir vous emmènent dans une petite salle pour vous demander si vous aimez tant que cela avoir des doigts.

Vaguement camouflé sous un thème « braquage de coffre » inintéressant et oublié immédiatement, The Gang est un pur jeu de communication limitée. Disons que c’est un The Crew saupoudré d'un The Mind (qui n’aurait pas oublié d’être – aussi – un jeu) . D’abord, car il crée de la vie autour de la table. Il n’y a pas d’ordre de tour déterminé, on peut reprendre le jeton de quelqu’un et hurler « Roger, je te dis que c’est ma main qui sera la première, toi tu as perdu l’argent de tes vacances à Boulogne-sur-Mer PENDANT tes vacances à Boulogne-sur-Mer. »

Et j’ai crié, criééé « All-in »

Est-ce qu’il faut connaître les règles du poker ? Pas du tout, j’irais même jusqu’à penser qu’un joueur de poker n’en verra pas toujours l’intérêt. Pour ceux qui sont interdits de casino depuis une sale soirée de 1996, il y a ici un jeu qui réussit un exercice improbable : recréer les sensations d’une table finale des World Series of Poker avec de… l’anti-bluff ! Gégé a pris le jeton marqué « 1 » ce tour, mais c’est surtout le fait qu’il se soit jeté dessus qui compte. Logiquement, c’est l’As sorti au Turn qui l’a décidé si vite, et il en a au moins un autre dans sa main. Mais Gégé est aussi complètement con, donc que faire  ?

Reste une question : qu’est-ce qui vous empêche de faire ça tout seul avec un paquet de cartes, et une poignée de jetons de cette valise de poker reçue à Noël en 2002 et qui prend la poussière (ne niez pas). Objectivement, pas grand-chose. L’éditeur a bien travaillé, la qualité est là, chaque réussite ou échec a un petit mécanisme de cartes spéciales qui facilitent ou complexifient la ou les tentatives suivantes, trois modes de jeu supplémentaires permettent de corser le puzzle, mais le cœur du jeu est bien dans le mode de base.