Warsim : The Realm of Aslona ressemble à un cauchemar de maquettiste. Ayons donc une pensée pour Miss Katonic qui se sera dépêtrée de la mise en page de ce papier, illustré uniquement par des photos de texte. Et pourtant, que d'images dans mon esprit au moment de rédiger ces lignes ! Car c'est là le pouvoir du texte, même médiocre : il crée des paysages dans la tête. The Realm of Aslona vous place sur un trône. Pas toujours exactement le même. Vous serez parfois le roi légitime d'un peuple qui a connu vos ancêtres, parfois un roi démonique placé là par des forces occultes, parfois le roi des brigands. À chaque nouvelle partie, les cartes (métaphoriques hein, ce n'est pas un Hearthstone ou je ne sais quoi) changent, et vous aurez le loisir d'explorer des situations de départ différentes. Cela ne change pas grand-chose à l'affaire qui vous intéresse : rester bien assis sur votre chaise dorée, amasser des quantités de richesses et vous débrouiller pour que les puissances voisines ne vous enquiquinent pas trop.
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Warsim : The Realm of Aslona
Sceau ascii
Pour choisir de développer, au milieu des années 2010, un jeu de gestion de royaume entièrement en texte, il faut avoir un petit penchant pour l'excentricité. On peut donc émettre l'hypothèse que Huw Millward, jeune Gallois né juste avant le tournant du millénaire qui travaille depuis plus d'un an à Warsim, est un sacré original. Et ça fait plutôt plaisir.
Le roi des anime-mots. Pour cela, vous allez, très concrètement, passer votre temps à explorer des menus et des sous-menus grâce au pouvoir des touches numérotées de votre clavier. Chaque année correspond à un tour. Vous avez tout le loisir de prendre toutes les décisions qui vous passent par la tête avant de lancer le tour suivant. Vous pouvez demander leur avis à vos conseillers (les trois principaux, que vous pouvez envoyer en formation pour qu'ils s'améliorent, s'occupent de la diplomatie, de l'armée et de l'espionnage) sur à peu près tous les sujets : quel serait le meilleur moyen de faire taire les rebelles : la corruption ou la guerre ? Ou vaudrait-il mieux monter une faction contre eux ? Tiens, les bandits par exemple, ils vous font les poches, ça ferait d'une pierre deux coups. Il faudra évidemment décider de comment dépenser l'argent gagné à piller les factions ennemies : recruter des soldats, construire des bâtiments, aider les pauvres, libérer les esclaves, signer des traités de paix... Vous serez l'ordure que vous voulez.
Trône de vie. Mais, je le reconnais sans peine, ce qui m'a le plus plu, c'était l'exploration et la salle du trône. Cette dernière ressemble un peu au génial jeu mobile Reigns (Canard PC no 343), mais en version purement textuelle : une quantité variable de sujets se présente à vous chaque année. Un fermier en colère parce qu'un de vos soldats a tué une de ses poules, un autre qui se propose de rejoindre vos rangs, un esclave échappé... chaque décision que vous prenez influence, même légèrement, votre règne. Et vient donner un peu de chair et de fantaisie à ce grand tableau Excel bourré de fautes de frappe et d'enthousiasme.