Une fois n'est pas coutume, je vais profiter de cette brève introduction pour vous recommander de jouer à un jeu. En l'occurrence, Mushroom Délicieux. Il s'agit d'une brève promenade dans la forêt, promenade durant laquelle vous mourez de faim et cherchez donc à vous nourrir. Considérez cela comme un petit échauffement. Perso, rien que le nom m'a ouvert un portail vers le nirvana.
Par Maria Kalash | le 10 janvier 2018
Storyseeker – Le chemin des drames. Il y a des gens qui disent qu'un texte c'est un trajet pour relier deux mots. Storyseeker n'est pas un texte, puisque c'est un jeu, mais c'est quand même un trajet. C'est même une infinité de trajets. Quel que soit celui que vous choisissez, que vous partiez à gauche ou à droite, que vous bifurquiez pour longer la banquise ou que vous suiviez le petit chemin qui mène aux îles Tortues, que vous suiviez les lignes qui se dessinent ou que vous preniez grand soin de ne vous laisser guider par rien d'autre que votre envie de tripoter des touches directionnelles dans un ordre aléatoire, il vous racontera une histoire. De manière assez brillante pour ne rien gâcher. Dans un monde en ruine, vous croisez des personnages, humains ou animaux, fantômes ou bien vivants. Tous immobiles. Vous êtes la seule créature susceptible de se mouvoir dans ces paysages éteints. Certains vous parleront, d'autres pas, certains vous pousseront à avancer, d'autres à rebrousser chemin. Avec ce seul dispositif, très simple, rudimentaire, Storyseeker accomplit la mission qu'il s'était donnée pour titre. Et il m'a été impossible de lâcher ce petit monde ouvert avant d'en avoir visité les moindres recoins.
Genre : exploration – développeur : Miles Äijälä (Royaume-Uni) – URL : https://qwertyprophecy.itch.io/storyseeker
Statues – Immobiles pour enfant. Si vous avez un jour été enfant, vous avez forcément joué à Un, deux, trois, soleil. Quelqu’un se retournait contre le mur, comptait jusqu’à trois. Pendant ce temps ses camarades, éparpillés le long d’une ligne, avançaient de concert. Au moment où le premier, après avoir terminé son décompte, pivotait pour faire face à l’assemblée, chacun s’arrêtait, se figeait. Quiconque se laissait prendre en flagrant délit de mouvement était renvoyé à la ligne de départ. Pour le compteur, il s’agissait donc de varier le rythme, et d’espérer surprendre les autres. Statues reprend ce principe, mais tire le jeu sur une pente inattendue. La seule interaction qui vous est autorisée, appuyer sur la barre espace, correspond au moment où vous vous retourniez contre le mur. Mais là, oh surprise, c’est un roi, en tout cas une figure couronnée, qui raconte des trucs. Il est possible de passer complètement à côté de Statues. De marteler la touche espace, d’arriver à la fin en moins de trente secondes, et de se lamenter de l’absence de quoi. Il est aussi possible d’y voir un petit, mais puissant, coup de génie. Appuyer sur la touche espace, c’est décider du rythme du discours du roi. C’est l’interpréter un peu avec lui. C’est aussi reculer l’échéance, le moment où la foule arrivera. Du coup, Statues est à ma connaissance le premier jeu qui conduit à déclamer de la poésie dans sa tête, et c’est aussi court que malin.
Genre : Un, deux, trois, soleil – développeur : Space Backyard and friends
(Italie, Allemagne) – URL : https://spacebackyard.itch.io/statues