Quand j'ai vu les premiers screenshots de Foundation, ses jolies couleurs vives, ses maisonnettes à toit de chaume, j'ai senti que ça allait être du sous-Banished. Un petit city builder médiéval gentillet, gnan-gnan salement casual. Et vous savez quoi ? J'ai eu tort, comme à chaque fois que j'essaye d'analyser un jeu en regardant juste trois photos d'écran. En dépit d'un look un peu cartoon, Foundation est un vrai jeu pour urbaniste médiéval exigeant. Avec la première demi-douzaine d'habitants, on construit de quoi ramasser les inévitables ressources de base (bois, pierre, baies pour la nourriture). On assigne des villageois à ces petites structures et on les regarde s'activer. Oh, regardez, un truc mignon apparaît ! En passant et repassant au même endroit, les villageois créent des chemins de terre. Il n'y a donc pas de route à construire dans Foundation, elles se forment naturellement, selon les trajets les plus fréquentés. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour les obsédés du genre, ça veut dire beaucoup.
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Foundation
Des bases solides
J'ai installé la version alpha de Foundation vers huit heures du soir. À trois heures du matin, j'étais encore dessus. Je n'y peux rien, les city builders, je suis incapable de m'arrêter. Surtout quand ils sont aussi mignons, accessibles et agréables à jouer.
Anarchie de chaumière. Quand le village commence à tourner, il faut penser à bâtir de petites maisons pour abriter le peuple. Et là encore, Foundation casse les codes du city builder 3D habituel. On ne « plope » pas les résidences à la main, on se contente de peindre le terrain de jeu pour indiquer les zones autorisées à habitation, à la coupe du bois ou à l'agriculture. Et là encore, d'eux-mêmes, les habitants construisent leur demeure, à l'endroit qui leur plaît le plus. Ils le font en tenant compte des chemins existants. Puisqu'il n'y a pas de grille, cela donne tout de suite un aspect « organique » au village. C'est un peu le bordel, les maisons ne sont pas alignées, mais c'est tellement mignon et plus réaliste que les rues à angle droit d'un Banished ou d'un Anno. Dès que j'ai vu ces chaumières apparaître dans l'anarchie, je me suis dit qu'il fallait absolument voir ce que ça donnerait avec un gros village.
220 habitants plus tard. Alors je continue à jouer, et malheureusement j'atteins assez rapidement les limites de cette version alpha. Il n'y a pour l'instant que trois ressources à fournir à la populace pour qu'elle croisse : des baies, des vêtements (produits par des tisserands, qui se fournissent dans les fermes à mouton) et du pain (qui nécessite des boulangeries, des moulins pour produire la farine et de jolis petits champs de blé). Au bout de quatre heures, je n'ai donc plus de nouvelles chaînes de production à monter. L'argent des impôts coule à flots, je m'en sers juste pour améliorer deux bâtiments spéciaux : le Lord Manor – le château du seigneur du hameau, c'est-à-dire le joueur – et l'église, qu'on agrandit en leur collant différents modules (tours, nefs, annexes, décorations...). Et pourtant, impossible de poser la souris. Je me suis dit « OK, j'atteins les 80 habitants et j'arrête. » Une heure plus tard : « OK, je vois ce que ça donne avec 150 habitants et j'arrête. » À deux heures du matin : « Hmm, je me demande si le jeu va ramer avec 250 habitants et cinq hectares supplémentaires de champs... ». La réponse : non. Le frame rate reste royal, le pathfinding des habitants irréprochable. Et qu'est-ce que c'est joli. Je n'arrête pas de faire tourner la caméra autour de ma petite bourgade, à l'admirer depuis les collines avoisinantes, à me pâmer d'extase devant ces valons plantés de blé, ces chaumières accrochées aux collines. Je passe mon temps à planter des cyprès et à construire des fontaines, juste pour le plaisir des yeux.
Maintenant, il faut le premier étage, la toiture et le jardinet. Répétons-le encore une fois : en l'état, Foundation n'a pas le quart du contenu de Banished. La version accès anticipée, qui devrait débouler sur Steam avant la fin de l'année, s'épuisera probablement en 8-10 heures. Si elle se pointe à 15 euros, allez-y. À 30 euros, on remballe la MasterCard Platinum et on attend que le chantier avance. Par exemple avec l'inclusion de nouvelles chaînes de production (c'est un peu léger pour le moment, j'en veux une douzaine en plus), la gestion des murailles pour ceindre la cité de belles fortifications et une partie commerce/diplomatie plus complète. Les développeurs font des promesses très ambitieuses, en parlant même, je cite, « d'événements narratifs inspirés de Crusader Kings II » pour faire de Foundation « le city-builder médiéval ultime ». La version sur laquelle je viens de m'amuser en est encore loin, mais le potentiel est là.
