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Comment les jeux vidéo sont-ils traduits ?
Une brève histoire de la localisation, de l’amateurisme total des années 1980 aux sorties mondiales d’aujourd’hui
Dans la scène d’introduction du jeu Zero Wing, shoot’em up spatial sorti sur Mega Drive en 1991, un capitaine fait face au chef d’une force ennemie. Ce dernier, qui vient de placer une bombe dans son vaisseau, lui annonce la mort imminente de son équipage et déclare avec solennité : « All your base are belong to us » (« Toutes votre base sont nous appartiennent »). Cette mauvaise traduction du japonais à l’anglais, depuis devenue un mème, a été reprise, moquée et détournée un peu partout dans le monde – que ce soit par le groupe Weezer, des militants politiques ou d’autres jeux vidéo, de Max Payne à Modern Warfare 2. Elle n’est que l’arbre qui cache une forêt de maladresses et d’approximations, témoin de l’époque révolue où les traductions de jeux étaient essentiellement réalisées par des personnes ayant peu, voire aucune, expérience en la matière. Depuis, la situation a bien évolué, et la localisation – terme qui décrit l’adaptation linguistique et culturelle d’un jeu vidéo, de ses fichiers texte à son doublage en passant par les éléments que personne ne lit – est devenue une étape essentielle de la commercialisation d’un jeu.