Cela fait maintenant une heure que l'avion a atterri. Le dernier message, « merci d'avoir volé avec nous », a depuis bien longtemps disparu des écrans encastrés dans les sièges, désormais désespérément noirs. Gus, mon voisin (il ne m'a jamais adressé un mot, mais j'ai choisi de l'appeler Gus), ne va pas bien. Même s'il ne dit rien, je crois qu'il se doute lui aussi qu'on ne débarquera jamais. Mais je m'en fous, mes paupières sont lourdes, les dizaines de somnifères que j'ai gobés il y a une demi-heure commencent à faire effet, bientôt je dormirai pour toujours. Désolé Gus, tu resteras seul en enfer.