Après le prologue : du soleil, de grands espaces, de grands combats aussi.
Important mais pas omniprésent, le craft de grenades ou d'améliorations d'armes permet une agréable montée en puissance.
Genre : action, survie
Développeur : Naughty Dog (États-Unis)
Éditeur : Sony
Plateformes dispo : Windows, PS5
Plateforme test : Windows
Téléchargement : 76,8 Go
Date de sortie : 28/03/2023
Langues : anglais, français
Prix : 60 €
La relique est un jeu nommé The Last of Us et pour être franc, ses premières heures n’ont pas dissipé mes préjugés sur les peuplades de la galaxie Lécon-Sol. J’ai certes été content d’y faire la connaissance d’un homme rustaud et d’une gamine futée qui tentent de traverser un pays en ruine malgré les zombies et les bandits. Mais le début de l’histoire de Joel et Ellie est assez répétitif : on y passe beaucoup de temps dans des couloirs grisâtres, à déplacer des échelles ou à pousser des bennes afin de dégager le passage à l’aide de mécaniques primitives qu’on appelait je crois « QTE ».
Après le prologue : du soleil, de grands espaces, de grands combats aussi.

Premier contact.

À l’époque, cette manière de jouer faisait fureur sur Pleztéshone III, mais aujourd’hui, il paraît que même ses habitants sont passés à des plaisirs un poil plus raffinés. Sans doute ont-ils été influencés par le reste de l’aventure, car après le premier tiers du jeu, The Last of Us décolle enfin : les décors s’enchaînent à bon rythme, les fusillades gagnent en complexité, le scénario avance à grands pas et les séquences de plateforme ne prennent plus autant de place. C’est bien simple, après ma première demi-journée sur le jeu, j’avais rédigé un rapport dévastateur alors qu’aujourd’hui, après avoir terminé ma partie (en seize heures), j’en suis convaincu : The Last of Us peut beaucoup apporter à ma planète.

Bien sûr, c’est une relique restaurée que j’ai sur mon bureau, et non pas l’originale de 2013. Elle inclut le chapitre bonus du DLC, utilise le moteur graphique de The Last of Us Part II, modifie les décors, améliore l’IA et rajoute des options d’accessibilité ainsi que de nouveaux modes de jeu (sauf le multi, qui a disparu). On en ressent surtout les bénéfices au niveau des environnements et des modèles 3D des personnages, qui n’ont plus rien à voir : n’importe quel comparatif sur Internet permet de se rendre compte en deux secondes du boulot abattu sur ce remake, qui pourrait être un AAA conçu cette année.
Attention, tout n’est pas parfait, même en fermant les yeux sur de petits défauts comme les cadavres qui ont la sale manie de disparaître instantanément. Car cette relique venue d’une autre galaxie a connu une arrivée mouvementée sur Péssai où elle restera sans doute trop gourmande en ressources, même lorsque des patchs auront corrigé ses plus gros soucis (par exemple les shaders qui mettent facile deux heures trente à se compiler). Le jeu a aussi l’habitude des plantages même si de mon côté, avec mon i5-12400F, 16 Go de RAM et ma RTX 2080, j’ai pu jouer à 60 FPS en 1440p sans souci une fois le FSR 2 activé dans les options d’affichage. Furolith, mon collègue du 156e sous-sol (archéologie technique), fera bientôt un point sur la situation dans un article sur les difficultés que posent les portages vers le PC.
Important mais pas omniprésent, le craft de grenades ou d'améliorations d'armes permet une agréable montée en puissance.

Le visiteur du passé.

Je sais que beaucoup sur Péssai s’imaginent The Last of Us comme un « film interactif » typique des goûts barbares de Pleztéshone III, comprendre : un jeu qui oublie d’être un jeu à force de se noyer dans ses propres cinématiques. J’ai au contraire découvert un véritable jeu vidéo, qui nous laisse longuement la main et qui ne la reprend que pour des cinématiques courtes et très bien réalisées (« On est loin de Kojima », m’a glissé le Dr Replay, ma collègue, en référence à l’une des divinités suprêmes de Lécon-Sol). Ça n’empêche pas de s’attacher aux personnages et de frémir devant les tombereaux d’horreurs et d’adversaires que le scénario leur balance à la tronche.

Car si The Last of Us fonctionne aussi bien en tant que jeu, c’est aussi grâce à ses combats : les affrontements ont été modifiés pour ce remake, avec des ennemis plus nombreux et au comportement plus offensif. Résultat, on s’infiltre en transpirant jusqu’à ce qu’un pillard nous surprenne et que tout dégénère : un gars nous fonce dessus avec une batte et on le démembre d’un coup de fusil à pompe, un deuxième type nous contourne et un autre balance un Molotov ; chaque balle compte alors on passe de l’arc au revolver au fusil de chasse pour tirer les dernières cartouches, avant de se résoudre au corps-à-corps. C’est plus tactique, plus immersif, plus intéressant que prévu, et ça fonctionne merveilleusement bien.

Un voyage qui a encore aujourd’hui de quoi ravir n’importe quel joueur de Péssai.

L’odyssée de l’espace.

Mais au fond, les combats restent un bonus : ce que propose vraiment The Last of Us c’est un voyage, un voyage qui a encore aujourd’hui de quoi ravir n’importe quel joueur de Péssai. Un voyage au sens figuré, parce qu’on en ressort lessivé, rempli d’émotions contradictoires et de souvenirs marquants, mais aussi un voyage au sens propre, un road-trip à travers une Amérique post-apo' brillamment reconstituée, de ses gratte-ciel mangés par les plantes à ses baraques de banlieue explorables de la cave au grenier. Des décors impressionnants de beauté mais aussi de minutie : la moindre allée, le moindre placard à balai est décoré avec un soin absurde, qui ravira tous ceux qui se sont un jour demandé à quoi ressemblerait un XXIe siècle parti en sucette.

Pourtant, j'avais très peur. Ayant découvert The Last of Us avec la récente série HBO, je craignais que ses acteurs incroyables, ses paysages magnifiques et son scénario en béton armé (scrupuleusement fidèle à l’original) me gâchent ma partie. Mais pas du tout : c’était même un plaisir de découvrir ensuite le jeu et de se refaire cette histoire une seconde fois avec de chouettes combats au milieu. Malgré un prix trop élevé, je suis sincèrement ravi que nous autres, sur Péssai, puissions enfin découvrir ce jeu si soigné. Les planètes se sont enfin alignées.

Notre avis

Izual le 4 avril 2023

| Modifié le le 7 mai 2024

Sur Péssai, on n’attend pas grand-chose des grandes productions console. Ni ces préjugés, ni le début laborieux de The Last of Us, ni ses performances techniques indignes ne m’avaient préparé à me faire cueillir comme je l’ai été par ce jeu à l’intrigue touchante, aux décors soignés, aux combats impeccables. Après toutes ces années, c’est fou de découvrir qu’en fin de compte, Pleztéshone III était la planète des sages.