Derrière ce nom se cache un seul et unique bonhomme, Cliff Harris. Ancien programmeur de Lionhead Studios, il en a eu ras le bol de bosser pour, je le cite, « des grosses boîtes qui obéissent à des principes édictés par des cadres supérieurs bourrés lors d'un voyage d'entreprise à Tahiti ». Ça sent le vécu. Alors il s'est installé à son compte et code en solo des jeux vidéo – Democracy 1, 2, 3, Gratuitious Space Battles... – tout en publiant ceux d'autres petits studios anglais, comme Big Pharma (8/10 dans Canard PC) et Redshirt. Les deux autres membres de son studio sont ses deux chats, indispensables pour « réduire le niveau de stress quand il s'agit de déboguer un programme DirectX exécuté en multitâche ». C'est aussi un passionné hardcore du PC qui refuse par conviction philosophique de faire des jeux sur smartphone. Bref, Cliff a l'air d'avoir absolument tout compris à l'existence.
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Production Line
Analyse d'usine
J'ai une tendresse particulière pour Positech Games, cette micro-entreprise anglaise qui sort depuis 16 ans des petits jeux parfois sympas, parfois loupés, mais toujours pleins de bonnes intentions.
Problème en bout de chaîne. Après Democracy 3 en 2013, qui n'était vraiment pas exempt de défauts, Production Line est sa nouvelle lubie. Il s'agit d'un simulateur d'usine dans lequel le joueur installe d'énormes chaînes de production automobile. Le jeu s'inspire de Big Pharma, on y retrouve un système de tapis roulant qui fait voyager la tuture depuis l'assemblage du châssis jusqu'au contrôle qualité, en passant par la peinture, la pose du moteur, le montage d'accessoires, etc. Chaque poste requiert des pièces détachées (pare-chocs, fauteuils, bougies...), à importer via un système de rails suspendus. Production Line est donc un mélange entre le puzzle (il faut placer le maximum de machines sur un espace limité) et la simulation logistique. Chaque poste va garder la voiture un certain temps (par exemple 25 secondes pour l'assemblage du châssis, 55 secondes pour la pose du moteur) et il faut concevoir l'usine de manière à éviter les goulets d'étranglement. Si Production Line pourrait être raisonnablement distrayant d'ici quelques trimestres, ce n'est pas encore le cas aujourd'hui. Il y a des crashs toutes les 10 minutes, la partie financière n'est pas du tout équilibrée et certains aspects de l'interface nécessitent encore quelques nuits de travail. J'ai donc mis le jeu de côté pour l'instant, mais je surveillerai avec attention les prochaines versions, car monter ma propre usine de Boulogne-Billancourt et sortir des Twingo jaune moutarde à la chaîne a quelque chose de séduisant.
