Comme son nom l'indique, Fight Knight vous met dans la rutilante armure d'un chevalier, fraîchement débarqué dans un village paisible pour éradiquer les forces du mal en présence dans une tour maudite. Petit problème, notre fringant héros n'est pas foutu de se battre avec une épée – d'ailleurs, à peine essaie-t-il d'en utiliser une qu'elle vole immédiatement en éclats. C'est ainsi que, bonhomme et plein de bonne volonté, il se lance dans les étroites coursives de la tour seulement armé de ses poings. À lui les joies de l'exploration à la première personne, comme dans un dungeon crawler à l'ancienne, dans des strates de donjons labyrinthiques pleines d'interrupteurs, d'objets qui traînent par terre, de personnages hauts en couleur (comme une mante religieuse esseulée ou un docteur de peste qui a perdu son chemin) et bien évidemment, de gros combats bien sales.
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Fight Knight
Boxe avec les morts
Cette nuit, alors que je dormais paisiblement (selon Netsabes, qui surveille scrupuleusement la qualité de mon sommeil), je me suis soudain réveillé en sursaut, trempé de sueur et quelque peu paniqué. Pensez-vous, je rêvais que j'étais dans un jeu de rôle mais que mon groupe d'aventuriers était composé de Mike Tyson, Marcel Cerdan et Mohammed Ali. Des gens tout à fait sympathiques au demeurant mais disons que pour tout ce qui est boules de feu et sorts de soin, c'est pas trop ça. Et ce matin, j'arrive à peine au bureau que le cauchemar reprend.
Poings de côté. Parce que c'est bien joli d'explorer, de se balader ou de fouiner (surtout quand c'est aussi agréable qu'ici) mais au bout d'un moment il faut laisser parler les poings, les paluches, les pognes, les patounes, bref : les patates en pleine face. C'est ici que Fight Knight abandonne ses velléités rôlistiques et révèle une ambition nouvelle : devenir un jeu de baston à la première personne. Des coups de poing, certes, mais également des esquives, un bouton pour bloquer et des attaques spéciales (qui déclenchent des mini-jeux simplistes), la parfaite panoplie du petit casseur de bouche en goguette. Panoplie rehaussée par une animation fluide et nerveuse, tout en balancements chaloupés, qui offre des affrontements violents et spectaculaires. On aurait pu craindre qu'une légère répétitivité s'installe au bout d'un moment mais après les premiers pas dans le donjon, les compositions d'équipes ennemies gagnent en variété et forcent à jouer intelligemment. Parce qu'après avoir dézingué un pauvre squelette en quelques secondes, j'ai moins fait le malin devant deux macchabées lourdement équipés et bien accompagnés : en plus des deux importuns, un mage envoyait ses boules de feu de loin comme un fourbe et un petit lutin s'amusait à déposer des bombes à mes pieds. Et encore, ça n'était là que l'amuse-gueule avant un combat de boss éprouvant contre un minotaure très énervé aux attaques plus difficiles à prévoir. Fight Knight est alors devenu Punch Out, où j'ai dû voler comme le papillon, piquer comme l'abeille et tabasser comme le combattant de MMA bourré à la sortie d'un bar. Qu'est-ce que c'était bien.