Je connaissais la sensation de vertige devant un catalogue de jeux qui déborde, ces dizaines de titres achetés en gros, fantasmés, jamais lancés. Je connaissais la sensation d’une aventure qui s’achève, d’une partie relancée, d’un jeu oublié parfois, mais pas encore celle d’un titre qui m’obsède au point de ne jamais vouloir le quitter.
Il y a huit ans, lors de la première « indiepocalypse » qui a vu une saturation des jeux indépendants sur le marché, 2 544 titres ont été mis en ligne via Steam, selon les chiffres de Steam Spy. Aujourd’hui – alors que nous ne sommes qu’en août –, plus de 6 300 jeux ont investi la plateforme. Cette année 2023 est aussi extrêmement prolifique pour le marché indépendant français.
Depuis sa sortie en accès anticipé en 2017, le jeu français Dead Cells s’est écoulé à plus de dix millions d’exemplaires. Il constitue un tournant majeur dans l’histoire du studio bordelais Motion Twin, fondé en 2001 sur le modèle d’une SCOP (pour « société coopérative de production », dont chaque salarié est associé), devenue un symbole de réussite et de différence dans une industrie réputée pour ses méthodes de travail parfois déplorables, entre crunchs à répétition et affaires de harcèlement.
Les premières notes m’ont collé quelques frissons. Ça fait quelque chose de lancer la suite d’un jeu comme Flashback. Oui, il y a 31 ans, le titre était une petite claque dans la figure, entre Another World et Prince of Persia. Mais comment lui créer un digne successeur alors que la technologie a changé, que les joueurs ne sont plus les mêmes ? Paul Cuisset a choisi de choyer son bébé et de lui offrir une toute nouvelle dimension – la profondeur, pour être exacte.
Les fans invétérés du journaliste à houppette attendaient une nouvelle adaptation vidéoludique depuis 2011 et Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne. Après cette itération dérivée du film de Steven Spielberg par Ubisoft, ce sont les Espagnols de Pendulo Studios (Runaway, Blacksad, et plus récemment Alfred Hitchcock Vertigo) qui s’attellent aux Cigares du Pharaon.
Je me souviens très vaguement d’un ami de la famille quand j’étais gamine. Sans doute un ancien collègue de mon père, un type sympathique toujours affublé d’une veste en cuir, qui sentait le tabac froid et roulait dans une vieille bagnole. Ce dont je me souviens beaucoup mieux, en revanche, c’est qu’il m’a offert deux jeux pour PlayStation quand j’avais environ sept ans : Dragon Ball: Final Bout et Tombi !, un jeu d’aventure avec un drôle de héros à la tignasse rose – et c’est ce dernier qui m’a marquée à vie.
Il existe deux catégories de personnes. Celles qui, une fois leur journée de travail terminée, aiment bien se détendre et s’adonner à tout un tas d’activités qui ne leur rappellent pas le boulot. Et puis, il y a les autres : celles qui se replongent volontiers dans ce qui rythme déjà leur quotidien, que ce soit sur leur console ou leur PC. Parmi ces drôles de gens, certains sont agriculteurs et lorsqu’ils rentrent chez eux après une dure journée de labeur, ils font le choix d'allumer leur machine pour cultiver des rutabagas sur Farming Simulator.
Il paraît que c’est l’apanage des bons jeux : le pitch tient sur un Post-it. « Une jeune fille et son fidèle ami se lancent dans une mission de sauvetage à travers un monde coloré plein de machines froides et de créatures inconnues » : ce qui est certain, c’est que Planet of Lana ne réinventera pas le fil à couper l’eau tiède.
Une sensation d’étouffement, la tête qui tourne, les larmes qui montent : vous avez déjà enduré ça une fois assis à votre bureau ? Si oui, je suis presque sûre que, comme moi, vous avez subi un burn-out. C’est donc en toute logique que la perspective de jouer la Mort, alors qu’elle décide de reprendre les rênes d’une entreprise peuplée de subordonnés qui en font trop, m’est apparue comme particulièrement plaisante.
Je vais vous faire une confession. Mon dada, ce sont les jeux vidéo français, et à peu près tout ce qui est susceptible de réveiller mon côté « Nos régions ont du talent ». Parmi toutes les dernières sorties, il y en a une que j’attendais de pied ferme : celle de Blanc, développé par le studio Casus Ludi, cinq ans après un prototype réalisé lors d’une game jam sur le thème de la tempête.