Pourquoi parle-t-il de rancune, ce gros couillon élitiste, vous demanderez-vous ? Parce qu'en 2013, j'ai eu le malheur de tester le dernier Ace Combat sorti sur PC, Assault Horizon. Une véritable purge. Du combat aérien hollywoodien fadasse, un scénario pseudo-sérieux à base de vilains Russes et d'armes de destruction massive complètement tarte, ainsi que des séquences de rail-shooting navrantes. Bref, une bouse, qui n'avait pas heurté ma seule sensibilité de puriste mais également celle de nombreux fans de la licence, qu'on ne peut soupçonner de mépriser le combat aérien à la sauce arcade. Autant vous dire qu'avec Ace Combat 7 : Skies Unknown, les développeurs se savaient attendus au tournant. Et après une rapide prise en main dans les locaux de la rédaction, il se pourrait bien que cette nouvelle itération, qui nous fera également l'honneur de sa présence sur PC, efface le mauvais souvenir d'Assault Horizon.
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Ace Combat 7 : Skies Unknown
Le clan des missiliens
Demander à un amoureux de simulation aérienne, qui passe des soirées à étudier le manuel de vol du Mirage 2000C pour simplement sortir du hangar sans se tuer dans DCS, de se plonger dans un Ace Combat, c'est comme prier un critique gastronomique d'entrer dans un McDo'. Mais je suis un professionnel, alors je vais y consentir, garder l'esprit ouvert et, surtout, ne faire preuve d'aucune rancune.
« I'm killing in the rain... » Ace Combat renoue avec son univers fictif – le Strangereal, en proie à un conflit opposant les nations Osea et Erusea – vaguement inspiré de la réalité, mais bourré de technologies que l'on qualifiera poliment de whatthefuckesques. Que les habitués et les blasés ne se fassent pas d'illusions : après avoir éliminé des dizaines d'appareils ennemis, dont une bonne proportion d'avions drones, à bord de notre F-14 Tomcat (seul avion pilotable avec le F/A-18 Super Hornet dans cette démo) doté du sempiternel hangar à missiles, on peut affirmer que la recette n'a pas gagné en complexité. Pas d'effets des G sur le pilote, pas de décrochages trop violents… Même dans le mode le plus exigeant, l'appareil faisait preuve d'une docilité confondante. Ce qui ne signifiait pas absence de danger. Car l'argument massue de cet AC 7, outre sa beauté plastique indéniable (merci le moteur Unreal Engine 4), ce sont les effets météo. Des traversées de couches nuageuses qui secouent, de la pluie qui s'abat sur le cockpit et nuit à la visibilité, des risques de givrage susceptibles de déstabiliser l'avion... Force est d'admettre que piloter près du sol avec la présence de nuages bas ou de brouillard réclame une certaine concentration, sous peine de faire un gros bisou à une falaise. Débarrassée des gimmicks insupportables d'Assault Horizon, cette courte session laisse présager un jeu certes pas inoubliable, mais distrayant. Et puis avouons : la perspective d'y jouer en réalité virtuelle est assez excitante. Seul le PSVR sur Playstation 4 a été annoncé comme compatible pour le moment, mais on espère que les possesseurs d'Oculus et de Vive ne seront pas en reste. Il n'y a pas beaucoup d'occasions de les descendre de l'étagère du cagibi, ce serait trop bête...