On ne croise pas tous les jours un jeu de baston exclusivement réservé au PC. Et quand en plus celui qui nous intéresse entend faire combattre les dieux de divers folklores avec force coups spéciaux, furies et tout le tralala, c’est carrément Noël en juillet. Le casting de Fight of Gods comporte bien évidemment Bouddha, Zeus, Odin et Jésus (qui utilise des morceaux de sa croix comme poings américains de fortune), mais d'autres déités moins connues répondent également à l’appel. On rencontrera ainsi Amaterasu, archère du folklore japonais, Sif, déesse nordique, ou encore Guan Gong, général chinois promu au rang de guerrier mythique. Entre le postulat de départ, les graphismes hideux et l'hilarant trailer pour annoncer l’arrivée de Jésus, Fight of Gods a tout de la blague potache entre copains – comme si « eh, et si on développait un jeu vidéo ? » était devenu le nouveau « eh, et si on ouvrait un bar ? ».
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Fight of Gods
Jésus multiplie encore les pains
En ces temps sombres et tourmentés, où nos députés s'offusquent de la disparition d’une croix orthodoxe sur un emballage de yaourts, il semble de plus en plus difficile de s’amuser de la religion. Mais personne n’a dit qu’on ne pouvait pas s’amuser AVEC la religion, comme le prouve Digital Crafter avec Fight of Gods.
Dieu m'a donné les foies. Pourtant, malgré ses animations horriblement raides, son rythme aux fraises et ses collisions approximatives, Fight of Gods n’est pas une vanne mais bel et bien un vrai jeu de combat, drôle et étonnamment potable. Rien qui puisse rivaliser avec les King of Fighters XIV et autres Injustice 2 rutilants, mais on sent que les développeurs de Digital Crafter ont mis du cœur à l’ouvrage. Chaque combattant dispose d'attaques conformes à sa légende, et il ne sera pas rare de voir Anubis invoquer des momies ou Moïse ouvrir la mer (et son adversaire) en deux. On retrouve le même côté artisanal que dans Fantasy Strike Note : 1, avec certes moins de talent mais une envie de bien faire qui attire immédiatement la sympathie. Pour avoir vu défiler un sacré paquet de jeux de combat au fil du temps, je dois avouer que c’est quand même la première fois que l’un d’entre eux me permet d’électrocuter Bouddha avec Zeus, ou de tabasser Jésus avec Athéna. Forts d’un joli coup de pub de la part des gouvernements malaisiens et thaïlandais qui ont fait interdire Fight of Gods sur leur territoire, les développeurs continuent de travailler activement sur le titre en promettant notamment de nouveaux dieux. On chuchote la présence du Flying Spaghetti Monster – que son nom soit sanctifié – mais aussi l’absence totale et non négociable d’Allah ou Mahomet. Dommage, ils ratent l’occasion d’intégrer un catcheur qui aurait comme slogan « le premier héros qui met "Islam" dans "Bodyslam" ».
Note 1 : Voir Canard PC n° 351.