Écrire sur Code 7, plus encore que sur d'autres jeux narratifs, équivaut à marcher sur des œufs en pantoufles : on a beau essayer de ne rien divulgâcher, l'histoire prend tant de virages (et ce dès les premières minutes) qu'un accident finit toujours par arriver. Afin que tout le monde sache de quoi on parle (entre esprits supérieurs, nous savons vous et moi qu'il n'y a pas forcément besoin de s'abaisser à ce genre de petits blablas, mais bon, si je commence à faire des tests de jeux sans parler du jeu, on va finir par m'appeler au bureau de la direction pour me demander quel côté du crâne je me suis fracassé et si je ne veux pas prendre quelques jours de repos dans l'hôpital le plus proche), voici dans les très grandes lignes ce qui motive votre progression : une intelligence artificielle maléfique a décidé d'éradiquer les humains en envoyant sur Terre (et depuis l'espace) le virus Code 7, qui réveillera les robots indigènes. Vous, brave spécialiste en informatique coincé bien loin de la Terre, tentez d'empêcher la catastrophe en guidant des alliés et en piratant des machines. Parviendrez-vous à empêcher la propagation du virus ? À sauver la Terre ou même vos amis sur Mars ? À moins que la folie des hommes ne détruise tout ? Mystère et boule de gomme, puisqu'en réalité seuls les deux premiers épisodes sur cinq de Code 7 sont pour le moment parus.
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Code 7
Viral de plaisir
Vous voici au XXIIe siècle. Sur Terre, la guerre fait rage et l'humanité, qui commence doucement à remarquer que la température monte, décide d'aller coloniser l'espace. Alors on envoie quelques humains (chercheurs, militaires, cuisiniers, il faut de tout pour refaire un monde) sur Mars et dans diverses stations spatiales, on y ajoute des robots et on regarde comment ça se passe. Ça se passe mal.
Hackerspace. Il y a des comparaisons qu'on ne peut éviter, des influences évidentes : Soma et les deux System Shock (pour la place de l'intelligence artificielle, des robots et des vaisseaux spatiaux dans le récit et bien entendu pour l'ambiance horrifique dans laquelle baigne Code 7), Duskers pour les déplacements et l'infiltration entre des robots sur une carte minimaliste, Hacknet pour l'interface en ligne de commande, Lifeline pour la façon dont fonctionne le duo de protagonistes (l'un qui guide, l'autre qui se déplace)... Et pourtant, Code 7 parvient à tenir debout tout seul, à ne pas trop ressembler à l'un ou à l'autre. On alterne en permanence les piratages de machines, l'exploration de réseaux d'ordinateur, la recherche d'informations (un mot de passe qui traîne dans un e-mail ou des détails personnels dans un fichier médical, pour aider à trouver le mot de passe) et la gestion d'un personnage avec qui discuter, tout en évitant de se faire remarquer par un robot tueur ou une caméra de sécurité trop curieuse. À part une légère tendance à balancer par moments des blocs de texte là où quelques phrases auraient suffi (et paru plus naturelles) et des doublages en anglais qui manquent parfois un peu de conviction, il n'y a rien à reprocher à Code 7, très à l'aise pour faire naviguer le joueur dans son récit.