Ah là là, parfois on se fait des drames dans sa tête pour pas grand-chose. Certes, les précédents jeux de Zachtronics (qui suivent à peu près tous la même formule, déclinée sous différents aspects : on construit librement, étape par étape, des chaînes de production et on les regarde produire des trucs de plus en plus compliqués, quand on ne construit pas soi-même des trucs de plus en compliqués), de Spacechem à Shenzhen I/O en passant par Infinifactory et TIS-100, étaient particulièrement costauds, au point que j'avais fait l'impasse sur les deux derniers, estimant avoir donné suffisamment de mon temps comme ça. Mais justement, Opus Magnum inverse quelque peu la tendance. Pas question pour une fois, contrairement à TIS-100, d'imprimer chez soi un manuel de langage de programmation : le jeu a de jolis graphismes, un didacticiel qui vous explique tout très bien, et même des personnages et un scénario pour donner un cadre aux puzzles. Cette fois-ci, on ne fait pas de la chimie et on ne programme pas de processeurs, mais on manipule des éléments pour faire de l'alchimieNote : 1.
Note 1 : Les fans hardcore de Zachtronics remarqueront qu'il s'agit d'une sorte de remake de The Codex of Alchemical Engineering, l'un des tout premiers jeux du studio, publié en Flash en 2008.
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Opus Magnum
Transformer de l'or en l'or
Conférence de rédaction de Canard PC, dans une belle salle de réunion avec gigantesque baie vitrée surplombant un Paris joliment éclairé par le soleil rasant d'octobre. Sébum, la mèche au vent, répartit les pages : « Nets, comme tu aimes bien les petits puzzles, je t'ai mis Opus Magnum, le nouveau jeu des dév' de Spacechem. En plus tu avais testé Infinifactory, donc tu connais. » Moi, tremblant de peur : « Euh, y a personne d'autre pour le faire ? C'est Kalash qui avait testé le dernier, Shenzhen I/O... » Kalash, masquant sa terreur sous une apparence de désintérêt : « Désolée, j'ai déjà trop de pages. À moins que tu veuilles me prendre des pages dans le dossier sur les match-3 en ASCII ? » Moi, me liquéfiant : « Bon ben, va pour Opus Magnum... »
J'adore quand un plomb se déroule sans accroc. Alors on prend les problèmes à bras-le-corps, et on finit par trouver des solutions. Des bras mécaniques s'agitent, tournent, glissent sur des rails, des éléments se transforment en d'autres, on dépose le résultat dans le bac prévu à cet effet et on recommence. On est fier de sa solution, mais plus que ça, on apprécie de voir sa chaîne de production tourner sans accroc, d'autant que la direction artistique du jeu rend l'ensemble assez hypnotique. Et puis au moment de valider, on retombe sur terre : comme les précédents jeux, Opus Magnum vous détaille l'efficacité (en coût, en temps, en espace au sol) de votre solution par rapport à celles de vos amis Steam, et invariablement, ils font mieux que vous. Comme c'est cruel. Il ne reste plus qu'à tout recommencer en essayant, cette fois, d'optimiser.