Oui, Subnautica était en test dans le dernier numéro (où il a reçu un 9/10 largement mérité de la part de Guy Moquette, pourtant plus amateur de chouchen que d'eau salée), mais nous vous en remettons une couche. C'est que cet extraordinaire jeu de survie océanique nous obsède. Maria Kalash, qui a eu l'idée d'essayer le jeu « quelques minutes, juste pour voir », parle désormais de se faire implanter des branchies pour ne faire qu'un avec la mer. Kahn Lusth a gribouillé les murs de son appartement de notes cryptiques, comme « ramasser plus de lithium », « créer coffre pour ranger mes 400 rubis » ou « explorer grotte au sud pour tuer les poulpes à la con ». Quant à moi, j'ai ressorti mes palmes Cressi, mon détendeur Beuchat, ma combi 3 millimètres de la cave, et je les enfile le soir venu pour m'endormir dans la douce odeur de l'iode séché et du néoprène. Oui, décidément, quel grand jeu.
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Subnautica
Panier garni
Parce qu’il n’y a pas que le jeu vidéo dans la vie, mais que ce serait quand même dommage de trop s’en éloigner (on se les pèle là dehors, et le monde est dangereux), « Panier garni » vous donne l’occasion de découvrir une sélection de livres, films et autres activités déconcertantes en lien avec un jeu célèbre ou inconnu.
À faire : Un baptême de plongée À chaque fois que j'entends quelqu'un me dire qu'il a été au bord d'une mer tropicale sans y plonger, je pousse un hurlement de désespoir. C'est une hérésie totale. Il faut absolument aller voir ce qui se passe sous les flots. Alors vous me direz « oui mais la plongée, c'est cher, et j'ai peur de mourir ». Tût tût, répondrais-je. Un baptême de plongée coûte quelques dizaines d'euros et ce sera probablement l'une des expériences les plus mémorables de votre vie. Vous n'allez pas vous noyer, vous n'aurez pas peur, et vous verrez des choses incroyables, que ce soit une tortue en train de croquer du corail, un poisson qui fait caca (ça arrive souvent) ou une raie toute mignonne camouflée sur le sable. Pro-tip : faites votre baptême dans une mer tropicale plutôt que dans la Manche. Croyez-moi.
À voir : Deepsea Challenge 3D Probablement le documentaire le plus subnautiquien qui soit, Deepsea Challenge raconte les pérégrinations du réalisateur canadien James Cameron (Terminator, Aliens, Avatar, Titanic...) qui, plutôt que de glander dans sa villa de Malibu, s'est mis en tête d'aller se poser au fond de la fosse des Mariannes dans le Pacifique, à 10 kilomètres sous la surface. Il ne fait aucun doute que les développeurs d'Unknown Worlds ont regardé ce film en boucle pendant qu'ils bossaient sur le jeu. On y voit un florilège de la technologie sous-marine et des tonnes de séquences angoissantes où l'ami James, en sueur, éclaire de son projecteur des endroits où personne avant lui n'avait mis les pieds. Flippant et fascinant.
À visiter : Le grand aquarium pas loin de chez vous On voit des tas de bestioles sous-marines bizarres dans Subnautica, mais ça n'est rien à côté du foisonnement d'espèces complètement barrées qui existent dans la réalité. Les océans sont un monde extraterrestre, et il n'y a rien de mieux qu'un gros aquarium pour s'en rendre compte. Si vous êtes à Paris, je vous recommande l'Aquarium de Paris situé sous le Trocadéro. Allez-y en milieu de semaine juste avant 18 heures (c'est la fermeture des caisses) pour profiter des poissons sans môme qui braille ni présence humaine irritante. Mais c'est en province qu'on trouve les plus grands aquariums de France ; je vous recommande ceux de La Rochelle, de Boulogne-sur-Mer, et Guy Moquette me murmure à l'oreille que celui de Saint-Malo est « génial, et à seulement 2 heures de Paris ».
À voir (bis) : Jago : A life under water Plutôt que de vous dire de regarder Abyss ou Le Grand Bleu pour la 83e fois, je vous ai trouvé un petit documentaire de hipster sur Netflix. À l'opposé de la plongée high-tech de Subnautica, il y a les chasseurs apnéistes, ces dingos qui descendent à 30 mètres de fond sur une inspiration pour aller embrocher du mérou au harpon. Un réalisateur anglais a donné la parole à un vieil Indonésien de 80 ans surnommé Jago, considéré comme un maître de la discipline. Les images sont splendides, c'est une vraie leçon de prise de vue sous-marine dans les eaux indonésiennes. Après, le bonhomme n'est pas forcément un conteur extraordinaire (il s'exprime par phrases minimalistes), mais il est quand même fascinant d'imaginer l'existence de ce monsieur qui a passé sa vie sur et sous l'eau sans jamais faire une seule photo Instagram.
À ne plus manger : Les sushis au thon Oui, s'il vous plaît, arrêtons avec les sushis au thon. Même si la situation s'est améliorée ces dernières années, le thon reste une espèce menacée – particulièrement le thon rouge. Personne n'est capable d'élever ce magnifique poisson pour l'industrie alimentaire, alors les pêcheurs vont les chercher au large et ont décimé les populations depuis les années 1980. Je sais, le thon c'est bon, mais il faut penser à la planète. Qu'en sera-t-il de l'avenir des enfants futurs de demain ? Si nous continuons comme ça, il n'y aura bientôt plus que des California maki dans le menu B8. Alors en attendant que l'espèce se reconstitue, prenez plutôt un sushi au saumon (c'est du poisson d'élevage), ou alors commandez le seul mets digne d'intérêt dans les restos japonais : la bonne brochette bœuf-fromage vendue vingt fois son coût de fabrication.