Vous vous êtes sûrement demandé un jour, en faisant la queue au Franprix, ce que donnerait Elite Dangerous s’il sortait sur un Minitel couleur des années 1980. Voilà, nous avons la réponse, elle s’appelle Objects in Space. Sur le papier, les deux jeux sont identiques : un monde ouvert galactique, des tas de stations et au milieu, un joueur qui essaye de faire son beurre en transportant des marchandises plus ou moins légales. Mais Objects in Space le fait sans afficher le moindre paysage spatial. Enfermé dans le cockpit à l’ancienne d’un vieux vaisseau cargo, on dirige l’engin depuis une douzaine d’écrans (navigation, communication, modules, gestion de l’énergie...) qui rappellent les heures glorieuses des 386DX 12 MHz.
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Objects in Space
36 15 Elite
Ah, les jeux spatiaux, quel régal pour les yeux ! Il y a ces champs d’étoiles scintillantes où se prélassent d’évanescentes nébuleuses. Ces superbes vaisseaux 3D dont la coque en diamantium reflète les couleurs chatoyantes des planètes locales. Et puis il y a Objects in Space. Là, je vous préviens, ça ne va pas être la même tambouille.
Il manque quelques mois de cuisson. Le parti-pris graphique d’Objects in Space me fait penser à Steve Buscemi : moche, mais incroyablement sexy. Difficile en effet de ne pas être sensible à cette ambiance MS-DOS très travaillée, au look années 1980 des persos croisés dans les stations spatiales, à cette palette de couleurs parfaitement ringarde. Au-delà de la direction artistique complètement barrée, on se rend compte, après deux bonnes heures passées à comprendre le maniement du vaisseau (la courbe d’apprentissage est violente), qu’Objects in Space a tout du bon Elite-like. Du moins pour la partie négoce et logistique. Car il y a aussi des combats dans ce jeu. Avec gestion des senseurs, de la furtivité et de la consommation énergétique, contre-mesures, torpilles cosmiques à tête chercheuse. Ça a l’air vachement bien, et comme cela se joue uniquement sur une carte 2D, on dirait presque du Dangerous Waters. Le seul problème, c’est que je n’y ai pas compris grand-chose, et qu’il n’y a pas un seul tutoriel dispo sur le Net pour m’expliquer comment survivre à la première salve de torpilles pirates. Alors je vais sagement attendre quelque mois que le jeu s’étoffe, que les raccourcis clavier fonctionnent et que des joueurs courageux défrichent les mécanismes les plus obscurs de cet étrange et excitant simulateur de routier spatial.