Réédité jusque dans les années 1990 et sous divers nomsNote : 1, Downforce nous fait clairement comprendre qu'il date d'une autre époque. Dès l'ouverture de la boîte, on retrouve en effet le charme désuet des jeux d'antan, que ce soit grâce aux illustrations qui évoquent plus volontiers Ayrton Senna que Lewis Hamilton, ou son plateau qui semble avoir été dessiné il y a plusieurs dizaines d'années. Mais surtout, on est frappé par le gigantisme du matériel, avec ces pions en forme de voitures qui sont plus gros qu'une pièce d'un euro et surtout, ce plateau de jeu à six volets qui ne doit pas être loin de faire un mètre de large. Un choix curieux, car le jeu pourrait sans doute être vendu à un prix bien plus compétitif en réduisant sa taille d'un bon tiers et ce, sans sacrifier sa lisibilité. Et une fois tout ce matos éparpillé sur la table du salon, qu'est-ce qu'on fait ? On fait faire des tours de circuit à une voiture qu'on déplace en imitant des bruits de moteur à la bouche, comme ces joueurs un peu trop avinés. Ou bien on distribue quelques tapes sur les mains parce que, merde, on ne va pas y passer la nuit.
Note 1 : Top Race, Niki Lauda's Formel 1, Daytona 500...
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Downforce
On tape dans les caisses
En bon amateur de jeux de plateau, un de mes fetishs consiste à ressortir de temps à autre un jeu qui a bercé mon enfance, comme Hero Quest ou L'Île infernale. Non pas pour une simple question de nostalgie, mais tout simplement parce que ces jeux ont la particularité de se prendre très facilement en main, en étant toutefois dotés de petits twists qui les rendent amusants. Une candeur toujours appréciable entre deux parties de jeux « modernes » avec leurs livres de règles de 35 pages, que Downforce a su conserver, après plus de vingt ans d'absence.
Et c'est pari. D'ailleurs, notons tout de suite qu'un taux d'alcool ambiant très élevé ne représente pas un frein pour jouer à Downforce, puisqu'il s'agit d'un jeu familial dont les règles sont simplissimes. Tout commence lors d'enchères, durant lesquelles chaque joueur va miser les cartes de sa main pour tenter d'acquérir une ou plusieurs voitures. Des achats à double tranchant car, si le fait d'obtenir une écurie permet d'étoffer nos gains en fin de partie, toutes nos dépenses seront néanmoins décomptées de notre score final. Puis vient la course, où les joueurs utilisent leurs cartes pour faire avancer les Formule 1 sur la piste. Autant vous dire qu'on est très loin d'un Formule Dé, car nos cartes permettent de déplacer tous les véhicules, y compris ceux des autres participants. On pourrait penser que Downforce est un vulgaire jeu de l'oie, mais ce serait compter sans quelques finesses comme les blocages (les voitures ne peuvent pas se traverser) et ces cartes de pouvoirs qui apportent de petits avantages. Une finesse que l'on retrouve d'ailleurs dans le système de paris, car tous les joueurs misent au fil de la course sur le trio de tête pour tenter d'augmenter leurs gains, si bien que le fait de pouvoir agir sur tous les véhicules prend tout son sens. Au final, ce titre sorti du formol par Restoration Games et IELLO a tout du petit jeu qu'on va dégainer pour occuper les enfants ou une bande de potes pendant l'apéro.