Pour les amateurs et amatrices de meeples et de dés, Nemesis est un titre qui fleure bon le mensonge et la trahison. Car avant d'être l'adaptation dont nous allons parler à l'occasion de cet article, Nemesis est avant tout un jeu de plateau qui nous fait incarner les membres d'un vaisseau spatial. Vaisseau qui, comme de par hasard, tombe en rade et doit être réparé pour retourner sur Terre, à moins... À moins que vos objectifs personnelsNote : 1, tirés au hasard en début de partie, ne vous dictent le contraire pour gagner. Bref, on s'organise, on tente de réparer le vaisseau en faisant le moins de bruit possible pour ne pas attirer les aliens sur nos tronches, chacun utilise les compétences de sa classe pour aider le groupe à sortir la tête de l'eau et... Tiens, Anne, pourquoi est-ce que tu fermes la porte derrière moi ? Arrête de rire, c'est pas drôle, en plus y a un truc qui fait « gru-gru » dans le noir là. Anne ? Bon, j'ai compris, je vais me chercher des chips pour vous regarder jouer...
Note 1 : Vous pouvez aussi jouer avec des règles coopératives à 100 %, mais cela revient à consulter un site porno en se connectant avec un système géré par l'État.
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Nemesis : Distress
Petit traité de manipulation à l'usage des malhonnêtes gens
« L'horrible histoire de Nemesis : Distress offrira une expérience en ligne unique qui mettra vos nerfs à rude épreuve, poussant votre santé mentale à bout et vous faisant trahir vos amis », me dit le communiqué de presse qui vient d'arriver dans ma boîte mail. Alors, vous m'excuserez, mais rien ne sera pire que l'annonce d'un jeu vidéo Nemesis sans date de sortie.
Distress un peu. En général, les adaptations de jeux de plateau au format vidéoludique ne m'inspirent pas grand-chose et se limitent souvent à une réplique exacte du jeu, avec une IA con comme une poule ou permettant de jouer avec ses amis par Internet. Mais Nemesis : Distress, lui, m'a immédiatement tapé dans l’œil. Plutôt que de se contenter d'une copie en 3D, ses développeurs ont en effet pris le parti de créer un jeu d'horreur multijoueur qui s'inspire lourdement du produit original. Ici, pas question d'une quelconque vue du dessus qui rappellerait un jeu de plateau, puisque tout se jouera à la première personne. Dans ce cas, qu'est-ce qui nous retient de mettre une balle dans la tête de Marc, qui se comporte bizarrement depuis qu'on est entré dans cette pièce ? Eh bien nos implants, qui nous empêchent tout simplement d'ouvrir le feu sur nos collègues mais pas sur les aliens qui ne manqueront pas de débarouler par packs de douze. Bien sûr, la mécanique du traître étant conservée grâce à l'attribution de missions secrètes à chaque joueur et joueuse, Nemesis : Distress permettra de manipuler gentiment ses semblables en fermant quelques portes et bien sûr, en mentant comme un goret lorsqu'on dira à ses copains et copines : « Entrez, je vous couvre, hin hin hin... »